Les mobilisations populaires en solidarité avec la Palestine et contre la guerre d’extermination à Ghaza continuent de se multiplier à travers le monde. Ce dimanche, l’Australie a connu sa 100ᵉ manifestation hebdomadaire dans ses grandes villes, tandis que le Maroc, l’Espagne, l’Allemagne et la Nouvelle-Zélande ont été le théâtre de rassemblements massifs dénonçant les crimes de guerre sioniste et exigeant des sanctions internationales.
La 100e manifestation en Australie
À Melbourne, deuxième ville d’Australie, des milliers de manifestants se sont rassemblés devant la bibliothèque de l’État avant de défiler dans le centre-ville. Les pancartes affichaient des slogans sans équivoque : « Israël État terroriste », « Stop au génocide à Ghaza », « La colonisation, c’est le terrorisme », « Israël tue un enfant chaque heure ». Les manifestants ont exhorté le gouvernement australien à imposer des sanctions immédiates contre Israël et à reconnaître la gravité des crimes de guerre en cours.
Colère après l’attaque contre le Qatar
Samedi, à Tanger, des milliers de Marocains ont pris part à une marche nationale sous le slogan : « Soutien à la flottille de la dignité et dénonciation de la violation de la souveraineté des États ». Les protestataires ont condamné la tentative d’assassinat visant la direction de la résistance palestinienne à Doha, dénonçant une atteinte flagrante à la souveraineté du Qatar et appelant les régimes arabes à rompre toute normalisation avec l’occupant sioniste. Le mouvement a gagné d’autres villes, de Casablanca à Rabat en passant par Tétouan et Agadir, avec plus de 100 manifestations recensées en 36 villes. Les organisateurs affirment que depuis octobre 2023, près de 10 000 manifestations ont eu lieu au Maroc en soutien à Ghaza.
Une indignation relayée au niveau politique
Le ministère marocain des Affaires étrangères a fermement condamné l’agression israélienne contre le Qatar, exprimant sa solidarité totale avec l’émirat. Des partis politiques, dont le Parti de la Justice et du Développement, ainsi que la mouvance Al Adl Wal Ihsane, ont dénoncé une « violation flagrante du droit international » et un « crime contre la souveraineté des États arabes ». L’ancien chef du gouvernement Abdelilah Benkirane a appelé le sommet arabe islamique de Doha à adopter une position ferme et à envoyer une « réponse dissuasive » à Israël.
Mobilisations en Espagne, Allemagne et Nouvelle-Zélande
En Espagne, des militants pro-palestiniens ont bloqué une étape du Tour cycliste d’Espagne, contraignant les organisateurs à modifier le parcours. Les protestataires ont dénoncé la participation de l’équipe israélienne Israel Premier Tech et exigé l’exclusion d’Israël des compétitions sportives internationales, comme ce fut le cas pour la Russie après l’invasion de l’Ukraine. La porte-parole du gouvernement espagnol, Pilar Alegría, a appelé à des sanctions sportives contre Israël, soulignant que « ce qui se passe à Ghaza est un massacre ». À Berlin, plus de 12 000 personnes se sont rassemblées à la porte de Brandebourg sous le mot d’ordre « Stop au génocide à Ghaza ». La mobilisation, à l’appel d’un large front d’artistes et de personnalités politiques, a exigé la fin des livraisons d’armes à Israël et le lancement de véritables négociations de paix.
En Nouvelle-Zélande, 50 000 personnes ont participé à la plus grande manifestation pro-palestinienne de l’histoire du pays, à Auckland. La marche baptisée « pour l’humanité » a appelé à la levée immédiate du blocus, au retour de l’aide humanitaire et à la suspension de la participation d’Israël aux compétitions internationales. Les organisateurs ont insisté : « C’est la plus grande mobilisation depuis le début de la guerre à Ghaza en 2023 ».
Une solidarité mondiale qui ne faiblit pas
Ces mobilisations, de l’Asie-Pacifique à l’Europe, traduisent une pression croissante des opinions publiques sur leurs gouvernements afin de mettre fin à la complicité avec Israël. Les revendications principales sont claires, arrêt immédiat des frappes israéliennes et instauration d’un cessez-le-feu. Levée du blocus de Ghaza pour permettre l’acheminement des aides humanitaires. Sanctions diplomatiques, économiques et sportives contre Israël. Poursuites judiciaires internationales pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Alors que le nombre de morts à Ghaza dépasse désormais les 60 000, dont une majorité d’enfants et de civils, la rue mondiale envoie un message sans équivoque : l’impunité doit cesser et la Palestine doit être protégée.
M. Seghilani