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DANS UNE SÉANCE PARLEMENTAIRE QUI A CONNU DES CONTESTATIONS EN INTERNE : Bensalah désigné chef de l’État par intérim pour 90 jours   

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À l’issue du conclave du Parlement national tenu, hier, au Palais des nations, à Alger, à travers ses deux chambres (Conseil de la nation et Assemblée nationale) réunies, il a été procédé à l’adoption de la vacance du poste de président de la République. Ce qui a ouvert la voie à la nomination, de fait, du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, au poste de chef de l’État par intérim, pour l’exercice d’un pouvoir «restreint» d’une durée maximale de 90 jours, et ce, conformément aux dispositions de l’article 102 de la Constitution.

Dans son allocution, le successeur intérimaire de Bouteflika, dont la rue a contesté la nomination aussitôt pressenti à la tête de l’État, appelle à une transition calme et sereine. « Je vais travailler à concrétiser les intérêts du peuple. C’est une grande responsabilité que m’impose la Constitution», a-t-il déclaré devant un parterre de parlementaires du FLN, RND, TAJ, MPA et Indépendants.
Au moment où Bensalah a prononcé son allocution, certains députés, la plupart d’entre-eux indépendants,  ont brandi des pancartes sur lesquelles on a pu lire « Bensalah, le peuple réclame votre départ !», ou encore « Bensalah vous n’êtes pas une personnalité consensuelle !». Les membres du Parlement contestataires réclamant le départ ou la démission de Bensalah, arguent du fait que sa nomination va à l’encontre de ce que réclame le peuple qui continue, massivement, à manifester pour réclamer le départ du système politique en place et des figures qui l’incarnent. D’ailleurs, les mêmes députés, « furieux », ont décidé de quitter la salle en signe de contestation de la nomination de l’homme âgé de 78 ans et qui avait occupé des postes politiques depuis 1977.
La nomination de Bensalah arrive dans un contexte politique de crise caractérisé à la fois par des contestations populaires, suivies de la démission de Bouteflika, le tout après un coup de sommation du chef d’état-major de l’ANP qui a appelé à la mise en œuvre de l’article 102, puis des articles 07 et 08 de la Constitution, après que les Algériens eurent exigé une restitution du pouvoir au peuple.
Med Wali

Une nomination contestée
Belkacem BenBelkacem, député indépendant : « il n’y a aucun pays au monde qui traverse une crise politique donnant  le Président démissionnaire alors que ses collaborateurs restent en place ! Cela relève du bon sens, on ne cherche pas la pression de la rue. Par éthique, si le chef de l’État part, tous ceux qui ont été avec lui  doivent partir. Le peuple réclame le changement du système politique, il veut l’application des articles 07,08 et 102 à la fois car l’article 102 seul devait être appliqué en 2013. Si on n’applique pas les modalités de ces articles, ce n’est pas la peine de venir à la cérémonie d’installation de Bensalah à la Présidence. »

Hadj Belghouti, député du Front  El Moustakbal: «Nous avons toujours respecté la Constitution par respect à l’Algérie et aux institutions de la République afin de préserver la sérénité au sein de la société. Concernant la nomination d’Abdelakder Bensalah, chef de l’État par intérim, nous avons exprimé notre refus à cette désignation. On maintient notre position par rapport au refus de Bensalah, comme le réclame le peuple dans la rue à travers des manifestations pacifiques au niveau de toutes les wilayas.»

Osmani Lamine, député indépendant : «Nous, en tant qu’indépendants, on respecte les institutions de l’État et la Constitution, mais dans lemême temps on se sommet à la volonté du peuple. Si on applique les articles 07,08 et 102, cela veut dire que la seule force est celle du peuple, et à partir de là  les députés indépendants expriment la voix du peuple algérien. Quand le peuple réclame le départ du système de Bouteflika, c’est-à-dire que les autres (ceux qui ont travaillé avec lui) ne doivent pas continuer après la démission du Président. Franchement, je n’arrive pas à comprendre pourquoi Bensalah a présidé cette réunion. »
M. W.

APPLIQUER LES ARTICLES 7 ET 8 ET ORGANISER UNE PRÉSIDENTIELLE DANS UN DÉLAI N’EXCÉDANT PAS 90 JOURS
Bensalah : «Je suis déterminé à accomplir ma mission»  

Dans un discours diffusé en direct, hier à 20H, sur la télévision nationale, Abdelkader Bensalah, qui venait d’être désigné chef de l’Etat par intérim, a pris engagement en le peuple algérien, auquel il a salué à travers ses manifestation appelant au changement radical, d’assurer sa mission constitutionnelle avec «détermination». Il a salué également l’institution militaire pour avoir assumé sa mission constitutionnelle en appelant à l’application des articles 102 et puis les 07 et 08. Le chef de l’Etat, dont la Constitution lui limite le pouvoir à 90 jours, compte, ainsi, et avec le concours de classe politique, les autorités et le peuple algérien, à organiser des élections présidentielles dans un délai ne dépassant pas les trois mois.  «Le tournant que va traverser notre pays débutera par une phase décisive  qui consistera à remettre, constitutionnellement, les pouvoirs au Président  de la République démocratiquement élu, dans un délai qui ne saurait  dépasser les quatre-vingt-dix jours à compter de la date de mon entrée en  fonction en tant que Chef de l’Etat», s’engage Bensalah.
«De plus, dans le contexte politique actuel, l’accomplissement de cette  mission devra prendre en charge la mise en application des dispositions des  articles 7 et 8 de la Constitution, ce à quoi nous sommes tenus de  concourir, citoyens, classe politique et institutions de l’Etat, afin de  réunir les conditions, toutes les conditions, d’un scrutin présidentiel  transparent et régulier, dont nous serons tous les garants, un scrutin qui  permettra à notre peuple d’exercer son choix libre et souverain», précise le chef de l’Etat par intérim qui explique sa feuille de route. Pour ce faire, «c’est en concertation avec la classe politique et civile citoyenne que je  me propose, en priorité et en urgence, de créer une institution nationale  collégiale, souveraine dans ses décisions, à laquelle sera dévolue la  mission de réunir les conditions nécessaires de préparation et  d’organisation d’élections nationales honnêtes et transparentes.
Le  gouvernement et les services administratifs concernés seront chargés de la  soutenir et de l’accompagner dans l’accomplissement de ses missions en  toute liberté».
 M. W.

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