Le 11 juin dernier, une délégation du Front des forces socialistes conduite par son Premier secrétaire, Hakim Belahcel, a été reçue par le président et les cadres du RCD en son siège à Alger. Si cette rencontre était qualifiée d’historique, tant elle était une première entre les deux partis «frères-ennemis», elle n’a pas échappé aux critiques des militants et cadres adversaires de l’actuelle direction politique du FFS. Dans un communiqué diffusé jeudi, le présidium du parti apporte son soutien à Belahcel et tente d’évacuer la polémique.
Depuis lors, les deux rivaux du vieux parti d’opposition ont remis au goût du jour les divergences internes aux partis. Un communiqué signé au nom du Présidium a même été rendu public pour «dénoncer» le PS du FFS. Ce que récuse et dément l’actuelle instance dirigée par Laskri, Amokrane Cherifi et Meziani.
Si maintenant Belahcel assume une rencontre décidée par le FFS «officielle», l’autre aile incarnée par les Salima Ghezali, Chafaâ Bouiche etc., si non les cadres écartés du parti et les militants qui se sont rangés de leur côté, dénoncent une direction «illégitime» qui aurait «dévié» de la ligne du FFS, comme fondé par feu Hocine Ait Ahmed. Ainsi, dans son communiqué, l’Instance présidentielle du FFS déclare que «le communiqué diffusé dans un organe de presse, au nom de l’Instance, n’émane pas de l’Instance présidentielle présidée collégialement par MM Ali Laskri, Mohand Amokrane Cherifi et Brahim Meziani.» Par conséquent, cette instance «apporte un démenti formel à l’information véhiculée par ce communiqué dont l’auteur n’est pas habilité par les statuts du parti à s’exprimer» en son nom, explique le Présidium. Et contrairement à ce que rapporte ce communiqué, «la rencontre entre le FFS et le RCD n’est pas une initiative personnelle du Premier secrétaire national Hakim Belahcel. Cette rencontre a bien eu lieu, et ce, selon les orientations du conseil national du 17 mai et s’inscrit dans le cadre des consultations menées avec des représentants des partis politiques et de la société civile ainsi qu’avec des personnalités nationales, visant à rassembler tous les acteurs concernés sans exclusive pour sortir le pays de la crise», explique le communiqué du FFS.
L’instance présidentielle précise également que «l’appel lancé par l’auteur de ce communiqué pour la tenue d’une réunion du conseil national du Parti n’est pas légal car seule l’Instance présidentielle dans sa majorité a mandat statutaire de convoquer une telle réunion.» Et si une telle réunion venait à se tenir, met en garde le FFS, elle sera «en violation flagrante des statuts du parti, ses résolutions seraient naturellement et juridiquement frappées de nullité», avertit le Présidium qui dénonce «un travail fractionnel» qui vise une «atteinte à l’unité du parti.»
Farid G.