Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a donné, hier, dans un discours prononcé à Moscou, quelques indications sur les négociations en cours entre Moscou et Kiev visant à mettre fin aux hostilités en Ukraine. Il a fait part de l’impression que « les Américains tiennent probablement la main de la délégation ukrainienne » et qu’à son avis, « ils ne lui permettent pas d’accepter le minimum des demandes ». Toutefois, « le processus continue d’avancer » malgré tous les obstacles, a-t-il ajouté. Pour Sergueï Lavrov, ce qui se passe actuellement en Ukraine et autour, représente le point culminant de l’approche que l’Occident a commencé à suivre contre la Russie depuis le début des années 1990, « quand il s’est rendu compte que la Russie ne succomberait pas à ses diktats et qu’elle avait son opinion propre. » Il a réaffirmé que la Russie n’avait pas d’autre choix que de lancer son opération militaire en Ukraine, ajoutant que Moscou « avait réussi à contrecarrer le projet antirusse de l’Occident ». Le ministre a exprimé son espoir que l’opération russe en Ukraine aboutira à l’adoption de documents complets liés aux préoccupations de Moscou, comprenant les questions de sécurité, la neutralité de l’Ukraine et les garanties de sécurité, en plus d’interdire les lois qui encouragent le nazisme et violent les droits des russophones. En allusion directe aux sanctions économiques contre la Russie, le ministre russe a accusé les pays occidentaux d’avoir foulé aux pieds leurs propres valeurs : marché libre, caractère sacré de la propriété privée et présomption d’innocence. A ce propos, le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que la déclaration par l’Union européenne d’une « guerre financière et économique globale » contre la Russie entraînera des conséquences irréversibles. Une enquête publiée vendredi par l’Association des chambres de commerce et d’industrie allemandes (DIHK) a révélé que 78 % des entreprises allemandes ressentent l’impact de la crise ukrainienne. En Inde, selon la presse locale, New Delhi a développé un mécanisme de trading en roupies et en roubles pour financer les importations de pétrole russe, pour éviter de procéder à des échanges en dollars américains. Par ailleurs, selon un commentaire de l’agence chinoise d’information, Xihnua french, «les récentes révélations sur les activités militaires biologiques des Etats-Unis en Ukraine suscitent de nombreuses inquiétudes, mais elles ne révèlent que la partie émergée de l’iceberg de l' »empire militaire biologique » américain dans le monde ». L’agence chinoise, se référant à des données officielles, fait savoir que « les Etats-Unis possèdent 26 laboratoires biologiques et autres sites connexes en Ukraine, sur lesquels le Pentagone exerce un contrôle total ». «Sous des prétextes tels que la coopération pour réduire les risques liés à la sécurité biologique et le renforcement de la santé publique mondiale, les Etats-Unis ont placé sous leur contrôle 336 laboratoires biologiques dans 30 pays », affirme le commentateur. Pour l’agence Xinhua, «la communauté internationale s’inquiète depuis longtemps des activités militaires biologiques des Etats-Unis. Le monde a besoin de savoir de toute urgence ce que les EtatsUnis font à Fort Detrick et dans les 336 laboratoires biologiques du monde entier, et si ces activités sont conformes à la Convention sur les armes biologiques». Sur le terrain, dans son résumé opérationnel, le ministère ukrainien de la Défense a admis, hier, que l’armée russe avait « obtenu un succès partiel » dans la zone d’opérations de Donetsk, et qu’elle avait bloqué l’accès des forces ukrainiennes à la mer d’Azov. Fait significatif de l’évolution du conflit: hier, un train est arrivé pour la première fois en huit ans dans la République populaire de Lougansk en provenance de Starobelsk, dans le nord de Lougansk, qui était occupé par les forces ukrainiennes et des militants nationalistes et qui a été libéré.
M’hamed Rebah