L’explosion des cas de contamination à la Covid-19 enregistrée depuis le début du mois de juillet dernier a impliqué une forte pénurie sur certains produits nécessaires à la prise en charge des patients.
Après les bouteilles d’oxygène, le traitement Lovenox, c’est maintenant au tour des tests et réactifs utilisés dans les laboratoires d’analyses d’être touchés par la pénurie. C’est ce qu’a fait savoir le Syndicat algérien des laboratoires d’analyses médicales (SALAM) dans un communiqué rendu public, où il a mis en garde contre les répercutions graves que puisse avoir cette situation. Il s’agit, selon la même source, de « carence notable » constatée sur un certain nombre de réactifs utilisés pour la prise en charge des cas Covid-19. Le vice-président du SALAM, Adel Agoune, a affirmé, à cet effet, que beaucoup de tests et réactifs tels que les (PCR et les D-dimères) sont quasi introuvables chez les importateurs, ou sinon cédés à des prix exorbitants. Le même responsable a fait part de l’entière disponibilité du syndicat à discuter avec les différentes parties afin de tenter de trouver des solutions urgentes à ce problème. De son côté, le Docteur Lilia Chikhi, spécialiste en analyses médicales, a expliqué lors d’un passage dans une chaîne de télévision privée qu’il y a en effet un manque de dosages (D-dimère) permettant de suivre l’évolution du Covid chez les patients qui se caractérise par des complications thrombotiques. Cette situation a impliqué, souligne la même source, un état de stress d’impatience et d’énervement chez les patients que les laboratoires essayent tant bien que mal de canaliser, selon elle, en comblant le manque pour leur permettre d’avoir leurs résultats rapidement et avoir, par la suite, une meilleure prise en charge par les médecins. Il est à noter que cette problématique intervient en même temps que celle liée à l’indisponibilité du traitement anticoagulant Lovenox laissant un bon nombre de personnes dans l’incompréhension et la stupeur. Même s’il est vrai que la forte demande sur ces produits pharmaceutiques pourrait en effet provoquer une certaine perturbation mais comme on dit à chaque période de crise y en a qui en profitent. La hausse des cas covid a permis à beaucoup de se remplir les poches facilement en augmentant les prix des différents scanners, radios et tests covid. Des augmentations pouvant aller de 1000 à 2000 da, d’un labo à un autre. Ceci nous rappelle aussi la malheureuse expérience que continuent de vivre des centaines de malades graves ainsi que leurs familles qui sont à la quête de bouteilles d’oxygène vendues et revendues à des sommes incroyablement relevées. Face au manque rigoureux et ferme de contrôle et de suivi des autorités, la situation pourrait s’aggraver et s’amplifier si les choses ne sont pas très vite prises en main. Il est en tout cas sûr que l’anticipation et l’implication des différentes parties devraient être le mot d’ordre en ces temps de crise, ce qui permettrait d’en sortir avec le moins de dégâts possibles.
Ania Nch