Le match d’ouverture de la Coupe du monde des clubs 2025, opposant l’Inter Miami à Al Ahly, s’est soldé sur un nul frustrant (0-0). Malgré les éclats techniques de Lionel Messi et une domination égyptienne en première période, aucune des deux équipes n’est parvenue à faire trembler les filets dans un Hard Rock Stadium pourtant bien garni.
C’est dans une atmosphère moite et sous les projecteurs du Hard Rock Stadium de Miami que s’est ouverte la première édition de la Coupe du monde des clubs à 32 équipes. Devant 60 927 spectateurs, l’Inter Miami et Al Ahly, représentants respectifs de la Concacaf et de l’Afrique, ont lancé la compétition sans parvenir à se départager. Score final : 0-0. Un résultat peu flamboyant, mais qui reflète bien la physionomie d’un match où chaque équipe a eu sa mi-temps. Censé symboliser la mondialisation du football, ce duel entre une formation américaine portée par Lionel Messi et le club le plus titré du continent africain a tenu en haleine les tribunes sans pour autant récompenser les efforts fournis. Pour Gianni Infantino, président de la FIFA, l’objectif était clair : offrir une compétition planétaire capable de rivaliser avec la Ligue des champions. Le coup d’envoi a été spectaculaire dans les tribunes, moins dans les filets.
Al Ahly dominateur, mais inefficace
La première période a largement tourné à l’avantage des Égyptiens. Organisés, déterminés et agressifs dans les duels, les hommes de José Riveiro se sont procuré les occasions les plus franches. Le milieu Emam Ashour a d’abord obligé le gardien Oscar Ustari à s’employer d’une belle parade à bout portant dès la 8e minute.
La pression d’Al Ahly s’est intensifiée au fil des minutes, culminant avec un penalty obtenu à la 42e minute. Mahmoud Hassan, dit « Trézéguet », a alors l’occasion de faire basculer la rencontre, mais sa tentative est stoppée par Ustari, impeccable. Le portier argentin, désigné homme du match, a maintenu son équipe en vie dans un premier acte clairement dominé par les joueurs du Caire.
« Oscar nous a gardés dans le match », a reconnu Javier Mascherano, entraîneur de l’Inter Miami, à l’issue de la rencontre. « Sans lui, nous aurions pu rentrer au vestiaire avec deux buts de retard. »
La réaction de Messi en seconde période
Après la pause, les rôles s’inversent. L’Inter Miami, jusque-là en difficulté, retrouve des couleurs, porté par un Lionel Messi omniprésent. Le septuple Ballon d’Or, à 37 ans, dispute probablement sa dernière Coupe du monde des clubs. Et il a tout tenté pour faire la différence.
À l’heure de jeu, son coup franc magistral fait frémir le public : le ballon frôle le poteau et donne l’illusion d’un but avant de sortir du mauvais côté. À six minutes de la fin du temps réglementaire, l’Argentin sert parfaitement Fafa Picault, dont la tête piquée est miraculeusement repoussée par Mohamed El Shenawy. Dans le temps additionnel, Messi envoie encore un centre-tir tendu, repoussé cette fois sur la transversale.
« C’est admirable de voir combien Messi aime encore ce jeu, à son âge », a déclaré Mascherano. « Il a tout donné. »
Un nul qui lance le suspense dans le groupe A
Avec ce résultat nul, aucune équipe ne prend l’avantage dans le groupe A, l’un des plus relevés du tournoi. En plus d’Inter Miami et d’Al Ahly, le groupe comprend le FC Porto et le Miras FC du Brésil. Autant dire que chaque point comptera.
Ce nul alimente l’incertitude et devrait dynamiser la suite des débats. Les Égyptiens peuvent regretter de ne pas avoir converti leur domination initiale, tandis que les Américains peuvent s’appuyer sur leur réveil en seconde période et sur la forme toujours étincelante de Messi.
Reste maintenant à confirmer dans les deux autres matches du groupe, où les moindres erreurs pourraient coûter cher.
Une compétition controversée mais bien lancée
Au-delà du terrain, ce premier match avait une forte portée symbolique pour la FIFA. La réussite de cette édition élargie repose aussi sur l’adhésion du public. De ce point de vue, le pari est pour l’instant réussi. Malgré les critiques sur la surcharge du calendrier et les craintes d’un faible engouement, les tribunes étaient bien remplies, mêlant les maillots rouges d’Al Ahly aux roses d’Inter Miami.
Le spectacle proposé sur la pelouse n’a pas totalement convaincu, mais l’intensité, la tension et l’engagement démontrent que cette Coupe du monde des clubs nouvelle version pourrait bel et bien s’imposer comme un rendez-vous majeur.
Le football mondial entre dans une nouvelle ère, mais encore faut-il y entrer avec des buts.
Mohamed Amine Toumiat