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Coronavirus : L’Europe accélère son déconfinement, inquiétudes en Asie

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L’Europe accélère vendredi son déconfinement pendant que la pandémie de coronavirus continue de progresser rapidement sur le continent américain, avec un regain d’inquiétudes en Asie.

En cinq mois, depuis l’apparition déclarée fin décembre du coronavirus à Wuhan (Chine) jusqu’à fin mai, la maladie Covid-19 a tué environ 360.000 personnes et en a infecté plus de 5,8 millions. Des chiffres officiels à relativiser, sans doute en-deçà de la réalité. Le coronavirus infeste aussi l’économie. Le constructeur automobile français Renault a annoncé la suppression d’environ 15.000 emplois dans le monde, dont 4.600 en France, avec une «adaptation» de ses capacités en Russie et la suspension de projets au Maroc et en Roumanie. Son partenaire japonais Nissan avait annoncé la veille fermer son usine de Barcelone (Espagne) et supprimer environ 20% de ses capacités d’ici 2023. L’Europe, durement frappée avec 175.760 décès au total pour plus de deux millions de cas, continue à se déconfiner après avoir connu un ralentissement de la propagation du virus. Les frontières extérieures de l’Union européenne restent pourtant fermées et ses frontières intérieures rouvrent dans le désordre, contrariant les amours des couples internationaux non mariés. «C’est vraiment dur de ne pouvoir ressentir physiquement aucune intimité, même pouvoir simplement s’embrasser et se serrer dans ses bras», confie à l’AFP Melinda Schneider, une Canadienne de 26 ans qui n’a pas vu son amis danois depuis plus de quatre mois.

L’Europe se remet au foot
L’Autriche rouvre ses hôtels et infrastructures touristiques et la Turquie, partiellement, ses mosquées. Le Royaume-Uni et la France ont annoncé jeudi de nouveaux assouplissements. Ecoles et commerces britanniques pourront rouvrir à partir de lundi. Musées, parcs, cafés et restaurants français rouvriront mardi – seulement en terrasse à Paris -, ce sera aussi la fin de la limitation à plus de 100 km de son domicile. Et l’Europe se remet à jouer au football. Après l’Allemagne mi-mai et l’Espagne, l’Angleterre et l’Italie ont annoncé à leur tour jeudi la reprise en juin de leurs championnats. Pour la Premier League, le plus suivi au monde, ce sera le 17 juin, peu après la Liga espagnole (semaine du 8 juin) et juste avant l’Italie (20 juin). Le continent américain, lui, connaît une propagation toujours rapide du coronavirus, avec de nouveau plus de 1.000 décès en 24 heure aux Etats-Unis et au Brésil. Les Etats-Unis, pays de loin le plus touché (plus de 1,7 million de cas), avaient répertorié moins de 700 décès quotidiens pendant trois jours, mais la courbe est repartie à la hausse mercredi et jeudi, avec respectivement 1.401 et 1.297 morts. Et le seuil symbolique des 100.000 décès a été franchi. Après avoir tweeté et retweeté plus d’une quarantaine de fois sur d’autres sujets depuis le franchissement de ce seuil, sans y faire allusion, le président Donald Trump a présenté jeudi ses condoléances aux proches des victimes du virus. En Pennsylvanie, le silence d’un parlementaire républicain sur sa contamination a suscité la fureur de parlementaires démocrates. New York est la ville la plus touchée au monde mais la capitale Washington, relativement épargnée, amorce vendredi une levée de restrictions. Le Brésil aussi a déploré jeudi plus de 1.000 morts en 24 heures, pour la sixième fois de suite, avec un total de 26.754. Il a aussi connu un record quotidien de contaminations (26.417), pour un total frôlant désormais les 440.000. Dans un pays où les tests manquent, les chiffres réels pourraient être quinze fois pires, selon les scientifiques.

Alertes en Asie
La crise sanitaire se double parfois d’une crise alimentaire, comme dans le Nord-Est du pays. «En 26 ans, je n’ai jamais vu autant de gens vivre dans l’angoisse ou être affamés», décrit Alcione Albanesi, fondatrice de l’organisation caritative Amigos do Bem. «Tout s’est arrêté. Mais la faim, elle, continue». Des pays comme le Chili et le Pérou ont enregistré jeudi soir de nouveaux records nationaux, le premier en termes de décès (49), le second de contaminations (5.874). Certains pays s’en sortent mieux, comme la Bolivie (environ 300 décès et 5.400 cas), au point d’annoncer jeudi un assouplissement du confinement à partir de lundi. L’Asie, continent touché le premier et qui semblait en voie d’être débarrassé du virus, vient de connaître deux alertes. La Corée du Sud, souvent citée en exemple pour avoir jugulé la maladie, a rétabli des restrictions alors qu’elle commençait à retrouver une vie normale après avoir été en février le deuxième pays le plus touché après la Chine. Après une flambée de cas jeudi, parcs et musées sont fermés pour deux semaines et le nombre d’élèves accueillis dans la zone métropolitaine de Séoul a été réduit. Les nouveaux cas reculaient vendredi, à 58 contre 79 la veille (la plus forte hausse depuis près de deux mois). Le Sri Lanka va réactiver dimanche des mesures ciblées de confinement, après avoir enregistré sa plus importante hausse quotidienne de nouveaux cas, concernant pour la plupart des Sri Lankais revenant du Koweït et des marins d’une base près de Colombo.

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