Les participants à la 4ème rencontre d’étude sur »les vertus thérapeutiques des poissons d’eau douce », organisée samedi à la circonscription administrative Ali Mendjeli (Constantine), ont appelé à développer l’aquaculture médicale en tant que nouveau créneau d’investissement.
Les participants aux travaux de cette rencontre nationale organisée à la circonscription administrative Ali Mendjeli sous le thème »Poisson docteur, vertus thérapeutiques et créneau d’investissement », dans le cadre du développement de l’ichtyothérapie en Algérie, ont souligné l’importance de promouvoir, tant sur le plan socio-économique que pédagogique, cette discipline nouvellement introduite touchant à la fois les secteurs du tourisme thermal, la santé et l’Aquaculture. à cette occasion, le vétérinaire principal à la direction de la pêche et des ressources halieutiques de Guelma, Salah Eddine Oudayniya a évoqué les effets thérapeutiques de la peau du Tilapia dans le traitement des grands brulés, expliquant que la peau de ce poisson est plus résistante que la peau humaine, de même que son degré humidité, et contient une grande quantité de collagène de type 1 et 3, une protéine indispensable à la cicatrisation. Il a ainsi revenu par moyens audiovisuels sur une expérience menée au Brésil sur une cinquantaine de brulés, la peau du Tilapia étant utilisée à la place des bandages traditionnels, permet de réduire le temps de guérison et de moins avoir recours aux antidouleurs. Rappelant les bienfaits nutritionnels de ce poisson le plus consommé au monde, ce spécialiste a fait savoir qu’un accord de partenariat a été récemment conclu entre l’Algérie et l’égypte, en marge du 8e Salon international de la pêche et de l’aquaculture (Sipa),portant sur le développement de Tilapia du Nil en Algérie avec pour objectif de produire entre 20.000 et 30.000 de tonnes par an. Asma Keroussi , médecin vétérinaire, a axé son intervention sur un inventaire de quelques poissons à effet thérapeutique vivant essentiellement en Thaïlande, Birmanie, Jordanie, Turquie, Allemagne et Chine, et a détaillé les caractéristiques de chaque espèce dont les vertus exfoliantes sont indéniables dans le traitement des lésions cutanées. à l’image du Gurra Fura, les petits poissons ont de véritables vertus thérapeutiques et qu’ils sont appelés dans leurs pays d’origines «poissons docteurs» pour leur efficacité à nettoyer les plaies cutanées des personnes atteintes de maladies de la peau, comme le psoriasis ou l’eczéma. Et au-delà de ses performances de nettoyage des cellules mortes, le Garra Rufa a la particularité de secréter une enzyme »le dithranol » qui limite la propagation de ces maladies de peau et qui stimule la production de cellules jeunes , a-t-elle expliqué. Mériem Kezar, médecin spécialiste en épidémiologie a insisté sur les mesures d’hygiène et de prévention auxquelles doivent se soumettre les patients qui bénéficient de ces cures organisées par des professionnels. Elle a détaillé les différentes étapes de filtration des eaux des bassins et aquariums, le nettoyage des sols et les mesures générales d’hygiène préconisées pour les usagers. Organisée par les Directions de la pêche et des ressources halieutiques de Guelma et de Skikda , en collaboration avec la Chambre inter-wilaya de la pêche et de l’aquaculture de Guelma, l’espace vétérinaire algérien et l’association » planète bleue », et l’association pour la protection de l’environnement «Le poisson bleu», cette rencontre a regroupé un large public composé de médecins, vétérinaires, chercheurs, étudiants et un riche parterre d’invités.