Ramtane Lamamra, qui est, depuis novembre 2023, Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Soudan, a l’espoir de voir ce conflit se terminer. C’est ce qu’il a confié, il y a quelques jours, au site ONU Info. Il souligne le rôle de l’ONU dans l’instauration de la paix dans ce pays. Dans l’interview accordée à ONU Info, Ramtane Lamamra a fait part de progrès réalisés dans sa mission après avoir rencontré récemment des hauts responsables du gouvernement, notamment le général Abdel Fattah al-Burhan, président du Conseil souverain de transition du Soudan et commandant en chef des forces armées soudanaises et après également s’être rendu en Éthiopie, où il s’est entretenu dans la capitale, Addis-Abeba, avec une délégation des Forces de soutien rapide, qui s’affrontent depuis avril 2023 avec l’armée soudanaise. Ramtane Lamamra dit avoir été encouragé par le soutien apporté à sa mission et par l’engagement des responsables soudanais à continuer de travailler avec l’ONU et à s’impliquer dans les efforts du secrétaire général pour instaurer la paix au Soudan. « J’ai réitéré la ferme volonté des Nations unies de ne ménager aucun effort pour aider le peuple soudanais à mettre fin à ses souffrances et à parvenir à la stabilité, à la sécurité, à la gouvernance démocratique et au développement », a-t-il souligné. « Je ne peux pas parler d’avancée particulière à ce stade. Néanmoins, nous continuerons à travailler et à persévérer, dans le but de rapprocher les parties pour une solution pacifique. Notre seul et unique choix est de poursuivre nos efforts », a-t-il précisé. Le diplomate algérien a fait savoir qu’il a discuté avec des acteurs de la société civile soudanaise à plusieurs reprises. Il estime qu’ «il est impératif de discuter avec le large éventail de groupes politiques et civils soudanais, y compris les femmes, les jeunes et les voix marginalisées. Ce sont ces personnes qui continuent de souffrir du tribut intolérable de cette guerre déchirante ». La priorité urgente est de mettre fin aux souffrances insupportables des civils au Soudan, « tandis que nous nous efforçons, en parallèle, de mettre fin à la guerre et de lancer un processus politique inclusif et crédible », explique-t-il. Pour Ramtane Lamamra, « il est temps de mettre fin à ce conflit, qui dure depuis trop longtemps, et aux souffrances du peuple soudanais. Tous les acteurs doivent placer les intérêts du peuple soudanais au premier plan et comprendre qu’il ne peut y avoir de solution militaire à cette guerre. C’est la leçon de l’histoire au Soudan et ailleurs ». Sa conviction est qu’« il faut un cessez-le-feu qui mette fin aux effusions de sang et ouvre la voie à un accord négocié et à un processus politique crédible et inclusif mené par le Soudan qui préserve l’unité du Soudan. Sinon, les répercussions de cette guerre seront graves pour le Soudan et toute la région ». Il appelle toutes les parties concernées, y compris tous les acteurs mondiaux et régionaux influents, à exercer, avant le deuxième anniversaire du déclenchement de la guerre en avril prochain, « une pression collective extraordinaire sur les parties belligérantes et leurs partisans respectifs pour donner sérieusement une chance à la paix ». Il insiste également sur la pression « attendue depuis longtemps » dirigée « contre les parties étrangères qui fournissent les armes et les équipements, qui alimentent les illusions militaires et les erreurs de calcul des acteurs, au détriment de la sagesse et de la valeur d’une solution pacifique préservant l’unité et l’intégrité territoriale ainsi que le bien-être du Soudan et de son peuple ». Ramtane Lamamra réaffirme son engagement à continuer à « dialoguer avec tous les acteurs concernés pour garantir que nous puissions avancer vers notre objectif commun. Nous devons tous faire de notre mieux. Le peuple soudanais ne mérite rien de moins ». Dernièrement, en présentant le programme de travail du Conseil de sécurité présidé, pour le mois de janvier, par l’Algérie, le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama a cité la situation au Soudan, comme une de ses préoccupations majeures.
M’hamed Rebah