Accueil ACTUALITÉ Commémoration du 55e anniversaire de la mort de Frantz Fanon : Hommage...

Commémoration du 55e anniversaire de la mort de Frantz Fanon : Hommage à celui qui portait l’Algérie dans son cœur

0

Le Forum d’El-Moudjahid en coordination avec l’association Machâal Echahid a organisé, hier, une conférence à l’occasion de la commémoration du 55e anniversaire de la mort de Frantz Fanon, célébrant, ainsi, son parcours intellectuel et son engagement militant.

Invité au Forum, Amar Ben Khoja, ancien journaliste d’El-Moudjahid et auteur d’une trentaine de livres, a tenu à remercier l’association Machâal Echahid pour l’organisation de cette conférence dans le but de meubler la mémoire collective et rester attachés à ce patrimoine prestigieux. Le conférencier est revenu en détail sur le parcours du militant pour informer du travail colossal accompli par Frantz Fanon durant son engagement du côté du peuple algérien en lutte, mais aussi à sa contribution à la guerre de Libération. Le militant anticolonialiste Frantz Fanon, après des études secondaires à Fort-de-France (où il eut Aimé Césaire comme professeur), il s’engage, dans les troupes du Général de Gaulle (FFL). Cette aventure lui a fait découvrir le racisme dans les rangs mêmes des troupes avec qui il a combattu. Une rude expérience qui fut décisive dans ses choix ultérieurs. Il entreprit, peu après sa démobilisation, des études de médecine à Lyon puis devient médecin-psychiatre. Il est affecté à l’hôpital psychiatrique de Blida, Joinville, ici, en Algérie, en novembre 1953. Durant son bref passage dans cet hôpital-asile, il constata que les souffrances mentales du patient nord- africain proviennent de la situation de colonisation qui dure depuis plus d’un siècle». Khodja a expliqué que les pratiques mises en place par Frantz Fanon rendirent plus humaines les conditions de séjour dans cet hôpital-asile où étaient parqués des patients jugés «inguérissables», et ce, grâce à des stratégies propres à lui. En 1954, lorsque la Lutte armée pour la libération du peuple algérien du joug du colonialisme fut éclatée, Fanon n’est pas resté indifférent aux souffrances d’un peuple en quête de justice et de liberté. C’est ainsi qu’il rejoignit les rangs du Front de libération nationale algérien (FLN). Pour contrer la propagande du système colonial, la direction politique de la Révolution, sous la houlette de Abane Ramdane, met en place un dispositif de contre-information dans lequel Frantz Fanon occupa une place de choix. Il fut, en effet, l’un des auteurs les plus productifs du journal du FLN, El-Moudjahid. De par sa proximité avec la direction politico-militaire de la Révolution, basée en Tunisie depuis la moitié de 1957, Fanon a vécu de l’intérieur les luttes intestines entre les dirigeants de la Révolution qui se déroulaient sous ses yeux.

Le choix dans la noblesse du personnage
Selon Khodja, Fanon avait choisi l’Algérie comme patrie par conviction. Il aimait cette terre et il a fait d’elle sa patrie. L’intellectuel engagé avait deux rêves qui consistaient en la libération de l’Algérie et l’union de l’unité africaine. Précisant qu’a travers l’Algérie, il a beaucoup donné à L’Afrique. S’agissant des grands traits de cette personnalité, Ben Khodja a expliqué que Faron a eu l’audace de choisir pour mieux servir. Il a évoqué, également, le respect du théoricien pour les différentes cultures, leur mélange, dont il était un symbole fécond, en tant qu’Antillais-Français-Algérien, agissant, ainsi, dans le sens de la désaliénation de l’Homme et de son épanouissement. Selon lui, l’Algérie lui a rendu le mérite en baptisant un hôpital en son nom. Khodja n’a pas manqué, à ce propos, d’émettre le souhait que la lettre de démission de Fanon, rédigée au ministre, soit intégrée au programme dans les universités, et ce, dans le but d’informer et de faire connaître cet idole à la future génération estudiantine. L’auteur de “Peau Noire, masques blancs” et “Des Damnés de la terre” laisse une pensée influente pour déjouer les processus d’aliénation de l’Homme, comme lui-même l’a si bien fait concernant l’entreprise coloniale et ses effets dans les esprits. Frantz Fanon est né un 25 juillet 1925 à Fort-de-France et mort suite à une leucémie. Il a été enterré, selon ses vœux, en terre algérienne à Aïn-el-Karma dans la wilaya d’Et-Taref. Il n’aura pas connu l’indépendance de l’Algérie survenue le 5 juillet 1962 et pour laquelle il s’est battu et où il a choisi de mourir. Khodja conclut la conférence en racontant une anecdote de Himoud Brahimi, dit Momo, puis citer son témoignage : «Repose en paix, toi qui a tant mérité de vivre».
Djedjiga Hamitouche.

Article précédentPréservation des acquis sociaux : Hadji Baba-Ammi rassure
Article suivantLe P-DG d’Alliance Assurances, Hassen Khelifati, l’a affirmé, hier : « Pas d’augmentation des tarifs des assurances »