Alors que la situation reste “profondément préoccupante” en Libye, avec de multiples violations du cessez-le-feu et de l’embargo sur les armes, au lendemain de la célébration par les Libyens du 9e anniversaire de la “Révolution du 17 février” les efforts se poursuivent pour mettre fin a la crise libyenne.
Et l’Algérie est le pays le plus actif dans ces efforts pour le règlement pacifique de la crise libyenne, à même de garantir l’instauration de la paix et la concorde entre Libyens, dans la durée. C’est ainsi que le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a pris part, à Munich en Allemagne, à la première réunion du Comité international de suivi de la Conférence de Berlin sur la Libye. Pour rappel, c’est le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a dirigé la délégation algérienne à ladite conférence qui s’est tenue le 19 janvier 2020. Au cours de la réunion de Munich, de nombreux intervenants, notamment le co-président de la conférence, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, ainsi que la représentante des Nations unies «ont salué l’initiative de l’Algérie, qui a organisé, à Alger le 31 janvier 2020, une rencontre sur la Libye avec les pays voisins».
En marge de cette rencontre et de la conférence de Munich sur la sécurité, à laquelle il a également pris part, du 14 au 16 février, M. Boukadoum s’est entretenu avec plusieurs responsables, en particulier M. Maas, le ministre koweïtien des Affaires étrangères, Cheikh Ahmed Nasser Al-Muhammad Al-Sabah, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhabom Ghebreyesus, ainsi que le secrétaire général adjoint des Nations unies, chef du Département des opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix.
M. Boukadoum s’est également entretenu avec le secrétaire d’État parlementaire au ministère allemand de la Défense, Thomas Siberhorn. M. Boukadoum a réitéré la position de l’Algérie sur le règlement de la crise libyenne, en «insistant sur une solution qui ne peut être que politique».
L’Algérie «entièrement disponible»
Dans son intervention, M. Boukadoum a «mis en exergue la capacité des frères libyens à dépasser leurs divergences sans ingérence extérieure». Le chef de la diplomatie libyenne a ainsi lancé un appel pour un appui de la communauté internationale aux efforts visant à permettre au peuple libyen de sortir de cette crise qui affecte durement ce pays voisin et dont l’impact se fait ressentir bien au-delà de ses frontières». Il a également «réitéré l’entière disponibilité de l’Algérie à accompagner les frères libyens, dans le processus de dialogue et de règlement politique, tout en restant à équidistance de toutes les parties et avec le même degré de franchise et de confiance». C’est dans cet esprit que le MAE algérien avait fait le voyage de Benghazi où il s’était longuement entretenu avec le maréchal Haftar, acteur clé du règlement inclusif de la crise d’autant que l’homme fort de Benghazi, Haftar, a annoncé son rejet de la résolution votée par le Conseil de sécurité pour faire respecter le cessez-le-feu. Haftar s’est engagé à poursuivre sa guerre contre le GNA jusqu’à la conquête totale de la capitale Tripoli. Des opérations meurtrières depuis le 4 avril dernier. Plus de 2 000 personnes, dont des civils, ont péri depuis cette date, et plus de 15 000 autres ont été blessées. Le nombre de déplacés dans l’Est libyen arrive à 140 000 personnes, selon des chiffres officiels. Pour sa part le chef du GNA, Fayez al-Serraj, a affirmé : qu’il n’avait pas de partenaire de paix, en référence à Khalifa Haftar.
“Malgré certains signaux positifs, la situation reste profondément préoccupante sur le terrain”, a déclaré pour sa part hier Stéphanie Williams, adjointe de l’émissaire de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, lors d’une conférence de presse à Munich. “La trêve ne tient qu’à un fil avec de nombreuses violations — plus de 150 — recensées, le peuple libyen continue de souffrir, la situation économique continue de se détériorer, exacerbée par le blocus des installations pétrolières”, a-t-elle souligné. D’où l’ engagement de l’Algérie qui redouble d’activités diplomatiques pour lancer le dialogue avec l’aide et le soutien de tous ceux qui sont réellement soucieux d’un règlement pacifique via un dialogue inclusif en Libye .
M. Bendib