Accueil ACTUALITÉ CISJORDANIE ET EL-QODS OCCUPÉES : L’entité sioniste ou la stratégie de l’asphyxie 

CISJORDANIE ET EL-QODS OCCUPÉES : L’entité sioniste ou la stratégie de l’asphyxie 

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La tension continue de monter en Cisjordanie occupée, où de violents affrontements opposent des jeunes Palestiniens aux forces de l’occupation sioniste, tandis que les colons intensifient leurs attaques contre les villages et les biens palestiniens. En parallèle, les autorités sionistes poursuivent une vaste campagne de démolitions de maisons à El-Qods et dans le sud du territoire.

À Toubas, dans le nord de la Cisjordanie, des heurts ont éclaté près du carrefour de Tayasir lorsque les troupes de l’occupation ont ouvert le feu sur des groupes de jeunes Palestiniens, utilisant balles réelles, grenades assourdissantes et gaz lacrymogène. Dans la région de Bethléem, un adolescent palestinien a été arrêté lors d’une incursion dans la localité de Teqoa, au sud-est de la ville. Plus au nord, des colons masqués ont attaqué la localité de Deïr Sharaf, près de Naplouse, incendiant des installations et des tentes appartenant à des familles palestiniennes. Le Croissant Rouge palestinien a signalé que ses équipes avaient soigné trois blessés, victimes de coups portés à l’aide de bâtons et de pierres. Mouayyad Shaâban, chef de la Commission de résistance au mur et à la colonisation, a précisé que les colons avaient incendié quatre camions appartenant à l’usine laitière “Al-Junaïdi”, ainsi que des terrains agricoles, des abris en tôle et des tentes de familles bédouines. Des habitants ont également été agressés à coups de pierres. Fait rare, le « commandement militaire sioniste» a reconnu que des colons masqués avaient bien attaqué des Palestiniens et mis le feu à des camions et des champs, confirmant la blessure de quatre personnes. Selon le bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), les colons ont mené au moins 264 attaques contre des Palestiniens au mois d’octobre, soit le chiffre mensuel le plus élevé depuis le début du suivi de ces incidents en 2006.

Opérations de démolition à El-Qods 

Les violences sur le terrain s’accompagnent d’une nouvelle vague de démolitions orchestrée par les autorités israéliennes à El-Qods et dans plusieurs zones de Cisjordanie occupée. La gouvernorat d’El-Qods a annoncé, ce mercredi, la démolition d’une maison palestinienne dans le quartier de Silwan, au sud de la mosquée Al-Aqsa. Selon un communiqué officiel, « les forces d’occupation ont pris d’assaut la localité dès l’aube, se sont déployées dans les quartiers de Bir Ayoub et Al-Bustan, ont bloqué les routes et investi les toits avant de superviser la démolition du domicile de Moussa Badran ». La maison, déjà visée par un ordre de démolition, a été détruite manuellement malgré le fait que son propriétaire avait entrepris quelques jours plus tôt un auto-démantèlement partiel pour éviter les lourdes amendes imposées par les autorités. Le Centre palestinien d’information a rappelé que cette démolition s’inscrivait dans la politique de “judaïsation” des quartiers d’ElQods et de déplacement forcé des habitants palestiniens. Les ordres de démolition se multiplient au motif de constructions « sans permis », alors que les Palestiniens rencontrent d’immenses difficultés à obtenir des autorisations de bâtir dans la ville occupée. Selon plusieurs organisations locales, la destruction du domicile de la famille Badran s’ajoute à une série d’opérations de ce type menées depuis le début de l’année. Les ONG y voient la continuité d’une stratégie de nettoyage démographique, aggravant la crise du logement et la précarité des familles à El-Qods.

Hécatombe dans le sud 

Les opérations de démolition ne se limitent pas à El-Qods. Dans la région de Massafer Yatta, au sud d’Hébron, des bulldozers israéliens ont rasé plusieurs maisons et bergeries appartenant à des familles palestiniennes installées là depuis des décennies. L’organisation de défense des droits humains Al-Baydar a dénoncé une « campagne de destruction systématique » visant à vider la zone de ses habitants pour permettre l’extension des colonies. Selon elle, les démolitions ont provoqué une « panique parmi les familles ayant perdu à la fois leur toit et leur moyen de subsistance ». L’association a qualifié ces actes de violation flagrante du droit international humanitaire, réclamant une intervention urgente des institutions internationales pour mettre fin à cette politique de déplacement forcé. À Bethléem, un autre incident a été rapporté dans le village de Al-Walajeh, où les forces d’occupation ont détruit la maison d’un habitant, Ihab Sabri Radwan. Le chef du conseil local, Khadr Al-Araj, a précisé que le domicile se situait à l’entrée du village et que l’armée avait bouclé la route principale, empêchant les habitants et les véhicules d’accéder à la zone durant l’opération. Ces nouveaux actes de violence et de destruction surviennent dans un contexte de hausse généralisée des agressions de colons et de raids militaires sionistes en Cisjordanie occupée, notamment à Naplouse, Jénine et ElQods-Est. Malgré les avertissements répétés des Nations unies et des organisations humanitaires, l’impunité demeure totale. Tandis que les Palestiniens voient leurs terres incendiées, leurs maisons détruites et leurs familles déplacées, la communauté internationale se contente de déclarations sans effet. L’enchaînement des affrontements, des attaques de colons et des démolitions dessine une stratégie d’étouffement territorial et social des Palestiniens en Cisjordanie occupée, qui s’ajoute au blocus persistant imposé à Ghaza, deux fronts d’un même système d’occupation cherchant à effacer la présence palestinienne sur sa propre terre.

M. S.

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