Le ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, a indiqué, dimanche à Mostaganem, que son département ministériel est en passe de mettre en place une stratégie permettant de libérer le secteur du cinéma, de le rendre plus professionnel et de faire en sorte que l’investissement dans ce secteur devienne une priorité. Un travail « urgent » est en cours d’élaboration pour mettre en place une stratégie et une conception au profit du cinéma algérien, qui consiste à encourager l’investissement dans ce secteur. Il porte entre autres, sur la construction de nouvelles salles de cinéma, la réhabilitation des anciennes, la création de laboratoires de post-production et de studios de tournage, a souligné le ministre, à l’ouverture de la 3e édition des journées du court métrage et du documentaire, au deuxième jour de sa visite dans la wilaya de Mostaganem. « Une grande volonté nous anime pour développer de nouveau l’image et remettre les choses sur rails et cela ne peut se faire sans la concertation avec les professionnels du cinéma qui sont les plus aptes à connaître les problèmes qu’affronte ce secteur », a déclaré. Mihoubi, affirmant que le gouvernement est prêt à soutenir toute initiative sérieuse et utile, dans le cadre d’une vision créative et économique. Le ministre a ajouté que le financement des films à grands budgets a pris le pas sur le droit des jeunes cinéastes désireux de produire des films à petits budgets, soulignant que l’Algérie manque de courts métrages et de documentaires qui constitue des bases importantes dans le développement du cinéma.
« Nous serons attentifs aux voix qui appellent sans cesse à rénover la situation du cinéma en Algérie et nous œuvrerons à mettre en place une nouvelle vision sérieuse et rénovée pour le cinéma algérien », a assuré le ministre, ajoutant que le développement de cette vision est prêt. « Une équipe a élaboré un document auquel des retouches ont été apportées. Il sera présenté au gouvernement, avec comme objectif de faire sortir le cinéma algérien de la situation dans laquelle il évolue actuellement », a-t-il proposé à ce propos. Mihoubi a indiqué, par ailleurs, que sur 400 salles de cinéma qui existaient au début de l’indépendance du pays, il ne reste actuellement que moins d’une centaine où les films ne sont pas projetés de la même manière en vigueur dans le monde. Le ministre a indiqué, d’autre part, la restructuration des entreprises de cinéma relevant du ministère de la Culture du point de vue contenus, objectifs et missions afin de les adapter avec les mutations économiques. « Nous œuvrons à restructurer et à réorganiser le cinéma algérien de façon à le rendre plus efficace et donner la chance aux professionnels de ce secteur, notamment les jeunes, car ce sont eux qui porteront, plus tard, le flambeau », a-t-il déclaré dans ce sens. « Nous avons réussi à numériser 14 films algériens en utilisant les nouvelles techniques et dans sept à dix jours nous présenterons cette nouvelle expérience lors d’une cérémonie spéciale. Notre objectif est de préserver le cinéma algérien », a-t-il ajouté.
Le programme des « journées du court métrage et du documentaire », organisés à la maison de culture Ould- Abderrahmane Kaki, comporte 29 œuvres dont 17 courts métrages et 10 documentaires de production nationale et étrangère. En outre, trois œuvres sont hors compétition de même que cinq longs métrages réalisés par des cinéastes algériens locaux ou activant à l’étranger. Les courts métrages se disputeront les prix de la meilleure mise en scène, du meilleur rôle et de la meilleure image et les documentaires les prix de la meilleure mise en scène, la meilleure image et le meilleur thème. Des ateliers de formation sur la mise en scène et le montage vidéo seront organisés au profit de 30 stagiaires par la direction de la culture, en marge de cette manifestation de 5 jours, avec l’animation de conférences sur l’histoire du cinéma algérien. Des metteurs en scène originaires de Mostaganem ont été honorés à l’occasion de cette manifestation culturelle, notamment Mohamed Chouikh, Okacha Touita et Abderrahmane Mustapha. Le ministre de la Culture a pris part également à la cérémonie de signature d’une convention entre les secteurs de la culture et de l’emploi portant sur l’investissement dans le secteur culturel et la création de micro-entreprises en faveur des jeunes.