A l’arrêt depuis plus deux ans, les chantiers du centre anticancer de Chlef et du nouvel hôpital de 60 lits à Aïn-Mérane ont été relancés, cette semaine,a-t-on appris de la direction de la santé et de la population.Ces deux structures hospitalières viennent de bénéficier d’une enveloppe financière supplémentaire, dont celle du CAC (centre anticancer) d’une rallonge de 800 millions de dinars pour l’achèvement des structures restantes, notamment le bunker et les bâtiments principaux. L’option de création d’un Centre anticancer (CAC), dans la wilaya de Chlef a été retenue, en 2006, par les ministères de la Santé et des Finances, dans le cadre du programme de la croissance économique, promulgué par le président de la République, en 2007, mais depuis, les travaux lancés en 2012, traînent, si ce n’est pas l’arrêt total de ces derniers pour différentes raisons dont la plus importante est financière. D’ailleurs, c’est dans le but de débloquer la situation qu’une commission dépêchée par le ministre de la Santé en personne s’est rendue à Chlef en mars 2014 pour évaluer la situation et proposer les mesures pour reprendre les travaux du chantier. Cette commission composée de deux directeurs centraux du ministère s’est rendue sur le chantier à El Hassania, à la sortie ouest de Chlef, où elle s’est enquise de la situation de ce projet à vocation régionale. Il faut dire que des élus (députés et élus locaux), des associations de malades ou la Ligue des droits de d’homme de Chlef n’ont cessé d’interpeller les pouvoirs publics sur la nécessité de prendre en charge ce dossier ô ! combien important pour les malades cancéreux dont le nombre progresse d’une manière inquiétante au fil des ans. On estime entre 2500 et 3000, le nombre de malades qui suivent des séances de chimiothérapie et de radiothérapie au niveau du Centre anticancéreux (CAC) de Blida ou celui du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) de l’hôpital Mustapha Pacha d’Alger. Bien entendu, la détresse des malades atteints de cancer est une seconde souffrance morale car les déplacements à Blida ou Alger ne sont pas de tout repos pour eux , en sus des frais de déplacements qui se font par taxis pour des raisons évidentes. Une course entre Chlef et Blida revient au patient entre 800 et 1000 dinars à raison de deux fois par mois. A cela s’ajoute le problème de la programmation des séances de chimio et de
radiothérapie pour le malade, qui n’est pas toujours acquise à l’avance, en raison du nombre important de malades venant d’autres wilayas qui se soignent au niveau de Blida ou d’Alger. Quant à ceux ou celles qui désirent se passer des services gratuits des hôpitaux publics, faute de prise en charge dans des délais raisonnables il faut savoir que le montant d’une séance de radiothérapie s’élève à 13 000 chez le privé tandis que les services de la Sécurité sociale n’en remboursent que 400 seulement. Quant à l’hôpital de 60 lits de la daïra d’Aïn-Mérane, son projet remonte à 2010 pour un coût global de 60 milliards de centimes. Cet hôpital situé sur les monts du Dahra devait, une fois réceptionné, accueillir les malades de toute la daïra d’Aïn-Mérane en sus de ceux ou celles de quelques communes de la wilaya de Relizane limitrophes à celle de Chlef. Mais il semblerait que l’évaluation réelle du projet a été sous-estimée, ce qui a entraîné un arrêt de travaux qui ont duré plus de trois ans. Actuellement le taux d’avancement des travaux est de l’ordre de 40% et la nouvelle rallonge devrait en principe finaliser le projet.
De toute évidence, ce nouveau apport en argent frais a été très bien accueilli aussi bien par les malades cancéreux de la wilaya de Chlef et des wilayas limitrophes, par le CAC que par ceux des populations urbaines et rurales habitant les monts du Dahra qui souffrent énormément d’un manque de structures hospitalières censées répondre à leurs attentes.
Bencherki Otsmane