L’affaire des fusils de chasse confisqués par l’État au début des années du terrorisme islamiste, en 1993, suite à la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays, est loin de connaître son épilogue. Cette fois-ci c’est une cinquantaine d’anciens patriotes de la commune de Herenfa qui réclament la restitution de leurs armes (fusils de chasse), confisquées il y a plus de deux décennies. A titre de rappel et dans le cadre des premières mesures de lutte contre le terrorisme, les services de sécurité avaient récupéré les fusils de chasse détenus par des citoyens. Depuis 2000 et à la faveur du retour de la sécurité, ces citoyens demandent la restitution de leur bien. Pour se faire entendre, ils organisent des sit-in cycliques et saisissent toutes les autorités à différents niveaux, mais en vain. «A chaque fois on nous affirme que la question est prise en charge, mais on ne voit rien venir», se plaint Abdelkader Ayad, l’un de ces patriotes, qui était chef de groupe GLD et qui réclame son arme personnelle, un fusil de chasse qui lui avait été confisqué par les services de sécurité avant la constitution de ce corps paramilitaire. En effet, avant que la naissance des GLD (Groupe de légitime défense) l’État avait exigé de toute personne en possession d’une arme de chasse de la remettre aux services de police ou de gendarmerie les plus proches et ce, afin qu’elle ne tombe pas aux mains des groupes terroristes. Ainsi, toutes les armes de chasse ont été confisquées à leurs propriétaires. «Moi et mes compatriotes, explique. Ayad, avions des fusils de chasse qui nous ont été confisqués par l’État. Jusqu’ici, aucune suite n’a été faite à nos demandes pour les récupérer. Nous demandons à ce que nos armes nous reviennent le plus tôt possible, comme cela s’est fait dans de nombreuses régions du pays. Nous n’exigeons aucun dédommagement ou indemnité, nous voulons simplement récupérer notre bien».D’autant plus, dira Ayad, que maintenant la paix règne sur le pays, il ne reste plus aux services compétents que de nous restituer nos fusils». Il faut dire que les propriétaires de ces fusils de chasse sont généralement des paysans dont l’arme est utile pour faire face à la prolifération des sangliers qui font des ravages dans leurs récoltes. Que ce soit les champs de céréales, les vergers, les maraîchages et autres jardins, tout est détruit au passage de ces animaux. «Nous ne pouvons pas y faire face sans nos fusils» renchérit un autre citoyen.
Bencherki Otsmane