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Canada : Le Québec devenu l’épicentre des feux de forêt

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Environ 160 feux sont toujours actifs mardi au Québec, devenu l’épicentre d’un printemps catastrophique sur le front des incendies au Canada, causant une dégradation de la qualité de l’air par-delà les frontières. La plupart de ces feux (environ 110) dans la province de 8 millions d’habitants sont jugés hors de contrôle.

Dans la région de Sept-Iles, près du fleuve Saint-Laurent au nord du Québec, 10 à 20 mm de pluie attendus dans la journée devraient aider les pompiers tandis que 4.400 Québécois ont pu rentrer chez eux. « On est très, très contents de voir la pluie », a déclaré le Premier ministre de la province, François Legault. Il y a également, plus au nord, « un immense feu qui va prendre des semaines à s’éteindre complètement donc il faut rester prudent », a-t-il souligné. Dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue, la plus touchée, à plus de 650 km au nord de Montréal, un feu continue d’être considéré comme « inquiétant » même s’il ralentit, a ajouté M. Legault.
« On vit une situation jamais vue, sinon hors du commun, partout sur le territoire québécois », a prévenu François Bonnardel, ministre de la Sécurité publique, soulignant qu’une grande partie de ces feux sont « de cause humaine ». « D’habitude, l’Ouest brûle, le Québec ne brûle pas (…) mais là, ça brûle partout », a-t-il pointé.
Des dizaines d’incendies sont toujours actifs à l’ouest du pays, touché dès début mai, notamment en Alberta (62 feux) et en Colombie-Britannique (76), mais aussi dans le centre, dans la province de la Saskatchewan (24). La province francophone a quant à elle recensé depuis le début de l’année 424 feux, contre 200 en moyenne à la même date au cours des dix dernières années. Une centaine de pompiers français doivent arriver en renfort d’ici vendredi. Le Canada qui, de par sa situation géographique se réchauffe plus vite que le reste de la planète, est confronté ces dernières années à des événements météorologiques extrêmes dont l’intensité et la fréquence sont accrues par le changement climatique. Poussée par les vents, la fumée des feux qui touchent l’est du pays a atteint Montréal et surtout la capitale Ottawa, où la mauvaise qualité de l’air présente un « risque très élevé » pour la population, selon Environnement Canada. Les autorités d’Ottawa ont prié les habitants d’éviter les activités physiques extérieures et souligné que la situation devrait perdurer pour le reste de la semaine.
« L’odeur de la fumée est très forte… Quelques personnes portent des masques dans les rues, il faut fermer les portes et les fenêtres pour éviter que votre domicile n’ait l’odeur d’un cendrier », a confié à l’AFP Abe Bourgi, habitant de la capitale canadienne.
Le voile orange enveloppant plusieurs grandes villes canadiennes s’est propagé sur des centaines de kilomètres, traversant la frontière avec les Etats-Unis et notamment jusqu’à New York. La célébrissime « skyline » de Manhattan était ainsi difficilement observable lundi, avec une qualité de l’air également médiocre.

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