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CAMPAGNE DE DÉNIGREMENT CONTRE L’ALGÉRIE ET DOSSIER DU SAHARA OCCIDENTAL : Le Maroc ou les collusions dangereuses avec l’extrême droite de l’UE

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Dans un long entretien, accordé à la revue Afrique-Asie, l’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles décortique les relations nauséabondes qu’entretient le Maroc avec l’extrême droite pour défendre sa cause perdue à l’UE et au Parlement européen.

Il évoque également les nombreux sites de propagande du makhzen qui  ne rate pas une seule occasion pour dénigrer l’Algérie, y compris sur des sujets graves comme la pandémie du Covid-19, se « félicitant presque, purement et avec une joie à peine contenue, de l’exclusion de l’Algérie de la liste de l’UE des pays sûrs en provenance desquels sont autorisés les voyages non essentiels ».
Belani précise qu’il se « trouve, que selon les derniers chiffres, rendus publics par le centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), le cumul des nouvelles contaminations au Maroc au cours des derniers 14 jours (du 24 juillet au 06 août 2020) pour 100 000 habitants avoisine les 29 cas (le plafond étant fixé par l’UE à 16 nouveaux cas de contaminations par tranche de 100 000 habitants. Pour la même période, le taux pour l’Algérie ne s’élève qu’à 19 nouveaux cas pour 100 000 habitants). D’ailleurs la satisfaction de la propagande marocaine a été de courte durée puisque le Maroc a été   exclu des pays sûrs de l’UE. C’est un exemple entre autre de la «désinformation,  de la  manipulation et de la propagande, poussées à leurs limites extrêmes en tant que vecteur de guerre médiatique et qui ne s’embarrassent plus de scrupules déontologiques et mêlent volontairement les allégations calomnieuses à l’invective et à la diffamation, y compris contre les plus hautes Institutions de mon pays », a souligné l’ambassadeur d’Algérie.
Il a ajouté qu’une « analyse froide et objective de ces torrents quotidiens d’articles biaisés, décontextualisés, et orientés à dessein, prouvent bien, comme le soulignait le président de la République, que le Maroc a un sérieux problème avec l’Algérie alors que nous ne faisons que réagir, dans les limites de la correction, à d’abominables fabulations ».
« Pour revenir aux allégations de détournement de l’aide humanitaire accordée aux réfugiés sahraouis, qui ont été réfutées de la manière la plus ferme par de nombreux responsables de l’Union Européenne (le document argumenté avec reprise in extenso des déclarations des responsables européens est consultable sur le site de l’Ambassade), la diplomatie marocaine veut faire diversion mais à vrai dire, elle est en train de « pousser un âne mort » comme le dit cette sentence imagée bien de chez nous». « D’ailleurs, dans sa fuite en avant, le Maroc n’hésite plus à assumer au grand jour des liaisons plus que douteuses avec l’extrême droite en Europe qui le rend bien, en retour, aux maghrébins (et marocains) qui sont plus violemment vilipendés et stigmatisés que jamais, par ces mêmes tenants de l’idéologie xénophobe et islamophobe».
Belani révèle que Les « questions préparées par les petites mains de la chancellerie marocaine  et posées par les eurodéputés de cette frange marginale et identitaire du parlement européen (groupe Identité et Démocratie, le groupe politique qui a le moins d’influence selon le baromètre…) sont toujours de la même facture : un argumentaire mensonger et vermoulu sur la question du Sahara occidental et une bonne dose d’animosité historique envers l’Algérie, de la part de ceux qui n’ont pas digéré l’Indépendance arrachée de haute lutte par le vaillant peuple algérien. Ces informations frelatées sont bien entendu, relayées dans la fachosphère qui se délecte goulûment de tout ce qui pourrait écorner l’image de l’Algérie». Pour Amar Belani , « le  recours assidu à ce groupe politique identitaire, dont l’idéologie nauséabonde est connue de tous, renseigne, à la fois, sur le brouillage des repères politiques et moraux chez ceux qui démarchent les députés issus de ce groupe et sur la perte de terrain auprès des grands groupes politiques traditionnels qui animent la vie de l’hémicycle européen. Le cas de Thierry Mariani (pour ne pas citer Nicolas Bay, Dominique Bilde ou la dernière recrue tchèque, exhibée, tel un trophée de chasse, par l’ambassadeur de sa majesté à Prague) est symptomatique : une ignorance crasse des dossiers de politique étrangère (en février 2020, il dénonçait la « montée en puissance des immixtions algériennes au Sahara occidental » (sic), un parcours politique sinueux, jonché de traîtrises et de fidélités versatiles, et surtout une haine viscérale et inapaisable de l’Algérie indépendante (sa sortie misérable après la victoire des verts en coupe d’Afrique des nations n’était pas passée inaperçue)». « On peut multiplier les exemples à l’envi, mais voilà le carnet d’adresses, peu recommandable, (en plus d’une poignée d’eurodéputés, bulgares, ou belges comme l’ancien ministre Chastel, connus pour leur long cheminement et « proximité » avec la chancellerie marocaine) autour duquel est montée en épingle et de manière souvent théâtrale, cette supercherie concernant les allégations de détournement de l’aide humanitaire de l’Union européenne. Bien entendu, le rêve caressé en secret par la diplomatie marocaine serait de « débaucher » (elle sait mettre les moyens) un certain nombre de députés en vue de la saisine de la sous-commission du contrôle budgétaire afin de faire, pour la forme, le plus grand raffut médiatique sur une affaire définitivement close quant au fond».
« Sur la question des droits de l’homme qui font l’objet de violations sérieuses dans le territoire sahraoui occupé, et face aux initiatives coordonnées par d’importantes ONG à Bruxelles, Genève et New York sur la base d’informations documentées et irréfragables, l’autre partie ressort du placard les «présidents des régions El-Ayoun, Saguia el-Hamra et Dakhla-oued Eddahab» (sic) pour réciter leur partition réchauffée et recuite sur les garanties constitutionnelles et autres antiennes sur les engagements internationaux. La non représentativité et l’absence totale de crédibilité de ces personnes sont régulièrement dénoncées par les sahraouis et par leur représentant légitime, le Front Polisario », a ajouté l’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles.
Dans cette longue interview il a également abordé les relations UE-Algérie et leur évolution.
M. Bendib

Josep Borrell affirme de nouveau que le Sahara occidental est non autonome
Le Haut Représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep Borrell, a réaffirmé que l’UE « considérait le Sahara occidental comme un territoire non autonome, dont le statut final sera déterminé par le résultat du processus de l’ONU en cours ». Dans une nouvelle réponse écrite à la question que lui a adressée l’eurodéputée polonaise, Mme Janina Ochojska, M. Borrell a déclaré récemment que « la position de l’UE concernant le Sahara occidental (occupé par le Maroc depuis 1975) est pleinement alignée sur les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ». M. Borrell a souligné que « l’UE considère le Sahara occidental comme un territoire non autonome, dont le statut final sera déterminé par le résultat du processus de l’ONU en cours », tout en réaffirmant le soutien de l’UE au processus des Nations unies. Outre cette réponse, la position de principe de l’UE quant au conflit sahraoui a été récemment exprimée, à maintes reprises (les 3, 7 et 13 juillet 2020), dans des réponses écrites aux questions parlementaires adressées par des députés européens, tous groupes politiques confondus, au chef de la diplomatie européenne l’interpellant sur l’occupation du Sahara occidental et l’exploitation illégale de ses ressources naturelles ainsi que les violations récurrentes des droits de l’Homme et la torture pratiquée à grande échelle à l’encontre des prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines. Pour rappel, Mme Ochojska, du Parti populaire européen, première force politique au Parlement européen, a, dans sa question datée du 6 mai dernier, critiqué la politique de la Commission européenne vis-à-vis du conflit au Sahara occidental. Mme Ochojska a rappelé, dans ladite question, qu’  » une partie importante du Sahara occidental est occupée et exploitée par le Maroc en violation du droit international depuis près de 45 ans « , ajoutant que cela se fait  » au mépris des intérêts de la population locale, dont les droits fondamentaux ont été violés à plusieurs reprises « .
Elle a également souligné qu’à travers de nombreuses résolutions, l’ONU a insisté sur la nécessité de l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui et rappelé le verdict de la Cour de justice de l’UE (CJUE) du 21 décembre 2016, consacrant l’inapplicabilité des accords UE-Maroc au Sahara occidental, en raison de son statut  « distinct et séparé  » du Royaume du Maroc. La politique actuelle de la Commission européenne a été ainsi pointée du doigt par l’eurodéputée polonaise, qui a déploré l’autorisation par cette dernière de l’application des accords UE-Maroc au territoire sahraoui, et ce malgré la clarté de la décision de justice européenne qui ne souffre d’aucun amalgame à ce sujet. Elle s’est, dans le même contexte, interrogée sur les moyens de contrôle dont dispose l’Exécutif européen pour s’assurer que « les accords UE-Maroc existants, dans la mesure où ils couvrent le Sahara occidental, sont mis en œuvre dans l’intérêt du peuple sahraoui ». L’eurodéputée s’est enfin interrogée sur les mesures prises par la Commission européenne dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19 dans  » la partie occupée du Sahara occidental pour que l’aide de l’UE parvienne effectivement à ses destinataires « .

M. B.

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