Au moins 95 personnes sont mortes de faim et de maladie au cours des 40 derniers jours dans le camp de déplacés d’Abou Shouk à El-Fasher, dans l’ouest du Soudan, ont déclaré dimanche des groupes de bénévoles.
Dans un communiqué, le service des urgences du camp d’Abou Shouk a déclaré que 73 enfants de moins de cinq ans et 22 personnes âgées étaient morts de faim et de maladie parmi les résidents du camp. « La situation sécuritaire et humanitaire à El-Fasher reste désastreuse, les habitants étant confrontés à de graves pénuries de nourriture, d’eau et de soins, en particulier les personnes déplacées coupées de l’aide et des services de base », indique le communiqué. Le groupe a mis en garde contre une crise sanitaire imminente, citant les cadavres non enterrés dans toute la ville en raison de l’insécurité persistante, et a exhorté les organisations internationales à établir des couloirs sécurisés pour les civils fuyant le conflit. La Coordination des comités de résistance à El-Fasher, un autre groupe de bénévoles, a confirmé ces décès et fait état d’une forte détérioration des conditions humanitaires, citant les bombardements incessants, l’effondrement des services de base et la fermeture de la plupart des cuisines caritatives en raison du manque de financement et de la hausse des prix. Le Réseau des médecins soudanais, une organisation non gouvernementale, a signalé jeudi 23 décès dûs à la malnutrition parmi les enfants et les femmes à El-Fasher au cours du mois. En juillet dernier, le groupe a déclaré que 239 enfants étaient morts dans la ville depuis janvier en raison de la pénurie de nourriture et de médicaments. Des affrontements violents ont lieu à El-Fasher depuis mai 2024 entre les Forces armées soudanaises (FAS) et ses alliés d’un côté, et les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) de l’autre, les combats s’intensifiant ces derniers jours. Le Soudan reste en proie à un conflit plus large entre les FAS et les FSR, qui a éclaté en avril 2023. Les combats ont fait des dizaines de milliers de morts et déplacé des millions de personnes, aggravant la crise humanitaire dans le pays.
R. I.
