Les espaces mitoyens aux zones humides dans la wilaya de Boumerdès sont devenus le point d’attraction de nombreux citoyens notamment des familles attirées par la beauté des sites naturels peuplés par les oiseaux migrateurs.
Les familles boumerdésiennes profitent de l’opportunité du prolongement des vacances scolaires, visant à freiner la propagation de l’épidémie du Coronavirus, pour sortir avec leurs enfants et passer une journée entière dans les zones humides disséminées à travers la wilaya. Les barrages de Keddara et El Hamiz, le périmètre du Centre d’enfouissement technique (CET) de Zâatra à Zemmouri et les embouchures des Oueds Corso, Boudouaou et Boudouaou El Bahri figurent parmi les sites les plus fréquentés en ces derniers jours de repos. Sur place, de nombreuses mères de familles rencontrées par l’APS ont exprimé leur « grande joie » de se trouver « dans de si beaux endroits » en compagnie de leurs enfants, « pour déstresser et profiter des beaux paysages rehaussés par les scènes magiques qu’offrent au regard les oiseaux migrateurs qui les peuplent », se sont-elles félicitées.
Une impression d’ailleurs partagée par de nombreuses familles qui ont affirmé que ces visites sont l’occasion d’enseigner aux enfants l’importance des oiseaux d’eau migrateurs, qui arrivent en hiver en provenance des Continents européen et asiatique, ainsi que de l’Afrique du Sud pour retourner vers leurs sites d’origine à la fin du printemps et en début d’été. Outre leur rôle dans le maintien de l’équilibre de l’écosystème des zones humides et d’autres écosystèmes. « Plus de 19 000 oiseaux d’eau migrateurs ont été dénombrés au niveau de différentes zones humides de la wilaya de Boumerdes depuis l’arrivée de l’hiver », a indiqué à l’APS le conservateur des forêts de la wilaya, Ahmed Baâziz. Ce recensement s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale des zones humides (2 février), organisée cette année sous le slogan » Travailler pour les zones humides, c’est travailler pour la nature et les hommes », a-t-il ajouté. M. Baâziz a souligné la répartition de ce nombre d’oiseaux d’eau migrateurs (19.000) sur plus de 20 espèces recensées au niveau de plus de 20 zones humides, entre plans d’eau permanents et temporaires, peuplés par des oiseaux et des poissons. Le même responsable a constaté la » disparition, chaque année, d’un certain nombre d’espèces d’oiseaux avec l’apparition de nouvelles, en fonction du climat, du taux d’humidité et du niveau des eaux disponibles dans ces zones », a-t-il expliqué. M. Baâziz a cité parmi les plus importantes espèces d’oiseaux d’eau dénombrées, le héron blanc, le canard colvert, la grande et petite aigrette blanche, le grand corbeau d’eau, la mouette blanche, le flamant rose, la foulque macroule, la sarcelle d’hiver et le petit gravelot.
Des représentants de la conservation locale des forêts et de la direction de l’environnement de la wilaya ont plaidé pour l’impérative « implication de tous les organismes concernés et des associations de la société civile à la protection de ces oiseaux d’eau migrateurs et des zones humides contre tous les risques qui les menacent, ainsi qu’à la préservation de la diversité environnementale caractérisant ces espaces ».
Les plus importants de ces risques sont représentés par la dégradation du couvert végétal des périmètres mitoyens à ces zones, à l’origine de l’érosion des sols et de l’envasement des plans d’eau, outre la chasse anarchique et illégale de ces oiseaux, l’expansion urbaine, la pollution due aux eaux usées et le pompage excessif des eaux pour les exploiter dans l’irrigation ou à des fins domestiques.