Les forces d’occupation israéliennes ont de nouveau violé l’accord de cessez-le-feu en menant hier des frappes aériennes et des tirs d’artillerie autour de Khan Younès, au sud de la bande de Ghaza. Ces attaques, survenues moins d’un mois après l’entrée en vigueur de la trêve, témoignent d’une persistance dans la politique de terreur imposée à la population palestinienne. Selon des sources médiatiques palestiniennes, des avions israéliens ont ciblé plusieurs zones situées à l’est de Khan Younès, provoquant des explosions intenses dans la région de Abasan et autour de la zone de Zanna. Un Palestinien aurait été grièvement blessé à la suite d’un tir de drone dans le secteur. Parallèlement, des unités d’artillerie ont bombardé les quartiers orientaux de la ville, semant la panique parmi les habitants. Ces frappes surviennent au lendemain d’une attaque similaire, lundi, où deux Palestiniens ont été tués par un drone israélien dans la localité de Bani Suheila, toujours à l’est de Khan Younès. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre dernier, les violations israéliennes se sont multipliées à travers la bande de Ghaza, causant la mort d’au moins 242 Palestiniens et blessant plusieurs centaines d’autres, selon des sources médicales locales. Ces attaques incluent notamment le bombardement des zones évacuées par l’armée israélienne et la destruction de bâtiments résidentiels.
Des cadavres marqués par l’horreur
Parallèlement aux bombardements, les opérations de récupération des corps des martyrs se poursuivent dans la ville de Ghaza. Les autorités locales et les familles font face à des difficultés considérables pour exhumer et transférer les dépouilles depuis les fosses communes vers les cimetières officiels. Les équipes de la Défense civile et du ministère de la Santé dénoncent le manque criant d’équipements adaptés, conséquence directe des opérations de déblaiement et de profanation menées par les forces israéliennes dans plusieurs cimetières. Des sources médicales ont indiqué qu’un grand nombre de corps restitués récemment par Israël dans le cadre d’un échange de dépouilles portaient des traces évidentes de sévices. Selon la Commission des corps des martyrs, les examens visuels ont révélé des mains ligotées, des yeux bandés, ainsi que de multiples blessures, hématomes et impacts de balles, signes manifestes de tortures et d’exécutions sommaires. Le ministère de la Santé de Ghaza a confirmé la réception de 315 corps non identifiés jusqu’à présent, faute de moyens pour effectuer des tests ADN. Les médecins précisent que plusieurs d’entre eux présentent des indices clairs d’exécutions extrajudiciaires ou de mauvais traitements avant ou après la mort.
Une campagne de vaccination pour les enfants
Dans ce contexte dramatique, le ministère palestinien de la Santé, en partenariat avec plusieurs institutions internationales, a lancé une campagne de vaccination d’urgence destinée aux enfants de moins de trois ans. L’objectif est de compenser les doses manquées durant les mois de guerre et de blocus, qui ont paralysé le système sanitaire et privé des milliers d’enfants d’accès aux soins de base. La campagne vise à atteindre plus de 44 000 enfants répartis dans les camps et localités de l’ensemble du territoire de Ghaza. Ces nouvelles attaques et les révélations sur les sévices infligés aux prisonniers et aux martyrs s’ajoutent à une longue liste de crimes documentés par les organisations humanitaires. Alors que la communauté internationale appelle au respect du cessez-le-feu et à la protection des civils, l’occupation israélienne continue de bafouer le droit international humanitaire, prolongeant la souffrance d’un peuple déjà meurtri. La situation à Ghaza demeure explosive, entre un cessez-le-feu sans cesse violé, des atrocités révélées chaque jour et un système de santé au bord de l’effondrement.
M. S.
