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BLOQUÉS À L’AÉROPORT INTERNATIONAL D’ISTANBUL : Des ressortissants algériens écrivent au président Tebboune

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Depuis la suspension, de l’Algérie, de toutes les liaisons aériennes et maritimes avec l’étranger suite aux mesures pour contrer le coronavirus, des voyageurs Algériens se trouvent bloqués à l’aéroport international d’Istanbul, en Turquie. Dans une lettre ouverte, adressée au président de la République, rendue publique hier par le CNES (Conseil national de l’enseignement supérieur), des universitaires, étudiants et personnes âgées ont appelé Abdelmadjid Tebboune à intervenir pour accélérer leur rapatriement.

«Nous, les Algériens bloqués à l’aéroport international d’Istanbul en Turquie, depuis le 17/3/2020, après le report de notre vol : AH3823, sommes dans des conditions qui se dégradent de jour en jour (…), sollicitons les autorités algériennes d’intervenir en urgence en vu de notre rapatriement ». C’est par ces mots que commence cette missive adressée au président Tebboune et initiée par plusieurs enseignants universitaires, étudiants en poste graduation, patients venant se soigner, des personnes exerçant des professions libérables, venant seuls ou accompagnés de membres de leurs familles. Ces Algériens, bloqués en Turquie, ont déclaré qu’ils « se trouvent actuellement dans la zone de transit international de l’aéroport, après l’attribution des titres de sortie des territoires turcs et le dépôt de nos bagages ». Ils poursuivent : « Nous faisons l’objet de plusieurs actes d’intimidation après que l’administration de l’aéroport a décidé de fermer tous les locaux commerciaux et de nous mettre dans une zone assiégée par les forces de sécurité turques ». Ils affirment se retrouver livrés à eux-mêmes : « Les responsables de l’aéroport, au vu et au su d’un représentant diplomatique algérien, ont porté la responsabilité de notre situation aux autorités algériennes, au motif qu’elles refusent de nous accueillir. Ce que nous refusons en bloc et considérons comme une humiliation à notre pays ». Contrairement à ceux qui supposent que nos ressortissants bloqués en Turquie « refusent » de signer une note les obligeant à se rendre dans une zone de confinement pendant 14 jours dès qu’ils franchissent le territoire algérien, les signataires de la lettre, dont plus de 80 universitaires, ont déclaré qu’ils « ne veulent aucune alternative à part de rentrer dans le pays et de subir les mesures de confinement dans notre pays ». Dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on peut voir des centaines de ressortissants algériens, femmes, enfants, personnes âgées, jeunes, bloqués, livrés à eux-mêmes et maltraités. Des témoignages ont affirmé qu’ils ont été frappés par les forces de l’ordre déployées à l’intérieur de l’aéroport pour surveiller les passagers algériens. D’autres affirment qu’ils sont restés sans manger pendant plusieurs jours.
Pour l’instant les autorités algériennes n’ont pas réagi. Dimanche dernier, le ministère de l’Intérieur a fait état d’un total de 7 515 ressortissants algériens en provenance de plusieurs capitales et villes du monde, qui ont été rapatriés vers l’Algérie, depuis mercredi dernier, à travers des moyens de transport aérien, maritime et terrestre, dans le cadre des mesures préventives prises contre le risque de propagation du coronavirus (Covid-19). Cette opération intervient sur décision et instruction du président Tebboune, portant sur le rapatriement de tous les Algériens bloqués à l’étranger. La veille, la compagnie nationale Air Algérie, a annoncé dans un communiqué que 7 vols ont été prévus pour le rapatriement des ressortissants algériens à partir de Tunisie, de Turquie, de Russie et d’Autriche.
Hamid Mecheri

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