Le festival qui se déroulera du 20 février au 1er mars a annoncé les dix-huit films en lice pour l’Ours d’Or. Face aux révélations du journal Die Zeit, les organisateurs ont supprimé le prix qui portait le nom du créateur de cette manifestation.
Du 20 février au 1er mars, le jury de la Berlinale présidé par Jeremy Irons décidera de qui dans la liste des nominés gagnera l’Ours d’Or. Pour cette 70e édition, dix-huit longs-métrages concourent pour gagner le prix du meilleur film. La diversité sera au centre de cette sélection avec pas moins de dix-huit pays représentés, entre The Woman Who Ran du sud-coréen Hong Sang-Soo et The Intruder de la cinéaste argentine Natalia Meta en passant par le film italien Hidden Away de Giorgio Diritti.
Avec son casting cinq étoiles composé de Javier Bardem, Elle Fanning et Salma Hayek, The Roads Not Taken sera très attendu. Autre star attendue à Berlin, Willem Dafoe est à la tête d’affiche du film italo-germano-mexicain Siberia.
My Salinger Year fera l’ouverture de la Berlinale. Le film réalisé par Philippe Falardeau rassemble à l’écran Sigourney Weaver, Margaret Qualley et Douglas Booth. Avant même qu’elle ne débute, cette 70e édition du Festival international du film de Berlin est bousculée par une enquête de Die Zeit sur Alfred Bauer. Elle révèle en effet le passé nazi du fondateur et premier directeur de la Berlinale. Les organisateurs de la Berlinale ont ainsi annoncé retirer cette récompense, l’une des plus prestigieuses du festival, qui porte son nom avec «effet immédiat». Un prix qui, par le passé, avait notamment été attribué au film d’Alain Resnais Aimer, boire et chanter (2014) ou à Hero de Zhang Yimou (2003).
«L’enquête de l’hebdomadaireDie Zeitjette une nouvelle lumière sur le rôle d’Alfred Bauer, le premier directeur du festival international du film de Berlin dans la politique du film des nazis», indiquent les organisateurs de la Berlinale sur leur page Facebook.
Selon Die Zeit qui s’appuie sur des recherches minutieuses notamment dans les archives nationales. Elles révèlent que pendant un quart de siècle (1951-1976), l’homme a été un haut responsable de l’organisme cinématographique de propagande mis en place par le ministre d’Adolf Hitler, Joseph Goebbels.
Membre du parti nazi NSDAP, il fut aussi «un fervent SA», une instance paramilitaire, selon des documents rédigés par les nazis eux-mêmes. Alfred Bauer a aussi joué un rôle de premier plan dans la surveillance des acteurs, des réalisateurs et d’autres membres de l’industrie du film entièrement sous le contrôle de Goebbels sous le Troisième Reich.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Alfred Bauer s’est employé à effacer toutes les traces de son passé, cherchant même à faire croire qu’il avait été un opposant au nazisme. Il avait été nommé en 1951 à la tête de la Berlinale lors du lancement de ce festival devenu l’un des trois plus importants dans le monde avec Cannes et Venise.