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BENGOUNIA DÉNONCE «LA DÉFAILLANCE EN COMMUNICATION» ET«L’IRRESPONSABILITÉ» : «Régler l’épidémie du choléra en trois jours n’est pas un propos mesuré !»

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La réaction tardive du ministre de la Santé, Mokhtar Hasebellaoui, avant-hier, sur l’apparition de plusieurs cas de choléra avec plus de 47 décès a suscité «l’inquiétude» d’une large partie du monde médical. « Le problème le plus important et ce qui m’a vraiment inquiété c’est que cette sortie du ministre sest faite 20 jours après … On nous a parlé de cas d’intoxication alimentaire le 7 août, puis en fin de compte, on a vu le décès de ce pauvre ex-boxeur algérien. En premier temps, ils ont parlé d’une crise cardiaque. Et puis en voilà qu’en fin de compte il s’agit de choléra », a indiqué hier, Abdelouahab Bengounia, professeur et chef de service épidémiologie et de médecine préventive au CHU Mustapha Bacha. La promesse du ministre de la Santé Hasebellaoui qui a déclaré, lors d’une visite avant-hier à Blida – wilaya qui a vu le premier foyer de choléra – d’éradiquer cette maladie très contagieuse en l’espace de trois jours serait irraisonnable, selon Bengounia. «Et puis le fait d’arriver hier (avant-hier, NDLR) et de dire qu’on va régler ça dans trois jours est une déclaration irresponsable d’autant plus qu’il s’agit d’un professeur en médecine», rétorque Bengounia, qui ajoute, soupirant, à l’adresse des journalistes : «On a rien à dire… est-ce que vous, vous êtes satisfaits de cette réponse du ministre ?! ». Pour rappel, le département de la Santé a émis hier un communiqué dans lequel il « nie catégoriquement » que le ministre Hasebellaoui avait prédit un délai de trois jours pour éradiquer le choléra. Par contre, ce spécialiste a pointé également «une défaillance en communication» de la part du ministère de la Santé qui se conjugue avec le «grave marasme» dans lequel se trouve ce secteur très stratégique, dénonçant même «un drame» dans la santé en Algérie. «J’ai passé six années au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Et j’étais profondément déçu quand j’ai vu un responsable de ce ministère dire que c’est “un courage politique” d’avoir déclaré l’existence du choléra en Algérie», contestait ce professeur et également autour de plusieurs études dans le domaine épidémiologique. Il ajoute : «Parce que pour nous en épidémiologie, il s’agit de question de temps et chaque minute compte quand on est en train de diagnostiquer une quelconque pathologie. D’autant plus que le choléra est une maladie aisément diagnostiquée en clinique. Et en plus que le traitement n’est pas hautement important, le patient souffrant de symptômes de choléra est retenu seulement qu’en cas de diarrhées aigues et de fort vomissements ».
Hamid Mecheri

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