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Belgique : grève nationale contre l’austérité

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Une grève nationale contre les mesures d’austérité décidées par le gouvernement de droite paralyse la Belgique lundi, de l’aéroport de Bruxelles, où aucun avion ne devrait décoller ou atterrir, aux hôpitaux, fermés sauf pour urgence. Le mouvement de 24 heures, point d’orgue d’une série de grèves régionales qui avaient déjà fortement freiné l’activité du pays ces trois dernières semaines, dénonce un programme de 11 milliards d’économies prévu par le nouveau gouvernement dirigé par le libéral Charles Michel, formé début octobre. La coalition, intégrant –c’est une première dans l’histoire du royaume– les nationalistes flamands de la N-VA, prévoit également de porter de 65 à 67 ans l’âge légal de départ à la retraite, en 2030.
La grève a débuté dès dimanche soir dans les transports: après 22h00 (21h00 GMT), en raison de l’arrêt de travail des contrôleurs aériens, plus aucun avion n’a décollé ni atterri dans les aéroports, ce qui représente 600 vols supprimés pour le seul aéroport international de Bruxelles.
Des vols ont été déviés vers les aérogares de pays voisins, en France (Lille), aux Pays-Bas (Maastricht et Amsterdam) et en Allemagne (Cologne), et des autobus affrétés pour transporter les passagers vers ou depuis les aéroports de Bruxelles et de Charleroi, dont le directeur a déploré «une véritable catastrophe». Les trains ont également cessé de rouler dimanche soir, et aucun Thalys, TGV ou Eurostar (pour Londres) transitant par la Belgique n’est prévu lundi. La navigation commerciale vers et depuis les ports de Zeebruges et d’Anvers a été stoppée dès dimanche pour raisons de sécurité. Aucun autobus, tramway ou métro ne doit circuler, en Flandre comme en Wallonie. Un syndicat de chauffeurs de camions a menacé de bloquer les autoroutes lundi matin.

Des «piquets» devant les entreprises
Les écoles, crèches, prisons, administrations, mais aussi les hôpitaux, où toutes les consultations et opérations non urgentes ont été annulées, sont également solidaires de cette grève organisée par les trois grands syndicats FGTB (socialiste), CSC (chrétien) et CGSLB (libéral). Même mot d’ordre à l’Association syndicale des magistrats (ASM), qui dénonce «la mise en péril des services publics». Côté médias, ni programmes radio, ni éditions papier des quotidiens ne sont attendus. Le secteur de l’industrie et de la distribution, tout comme la poste ou les services de ramassage des ordures, vont également tourner au ralenti ou être totalement à l’arrêt. Les accès aux entreprises, zones d’activité et zones industrielles risquent d’être bloqués par des barrages.
Les organisations patronales belges ont d’ailleurs écrit aux bourgmestres (maires) du pays, ainsi qu’aux gouverneurs de province, pour leur demander d’intervenir contre ces «piquets» très efficaces puisqu’ils empêchent les salariés voulant travailler d’arriver sur leur lieu de travail.
Les syndicats avaient réuni le nombre record d’environ 120.000 personnes lors d’une manifestation à Bruxelles le 6 novembre. Ils sont extrêmement remontés contre les coupes dans les services publics, la culture ou les transports décidées pour les cinq ans à venir par le nouveau gouvernement, qui prévoit également d’abandonner en 2015 le «saut d’index», qui permet de revaloriser chaque année les salaires par rapport à l’inflation. Considéré par l’opposition et par les syndicats comme le véritable homme fort de la coalition, bien qu’il ne soit pas entré au gouvernement, le chef de la N-VA et maire d’Anvers, Bart De Wever, n’a pas mâché ses mots contre les syndicats ces derniers jours. Il a dénoncé une «grève politique», fomentée selon lui par le Parti socialiste au travers de la FGTB, puis a accusé les syndicats de donner «de fausses informations aux gens» sur leur perte de pouvoir d’achat.
Une tentative de «diversion», a répondu le secrétaire général de la FGTB, Marc Goblet, tandis que sa collègue du syndicat chrétien CSC Marie-Hélène Ska invitait M. De Wever à «prendre sa calculette». Une rencontre avec le gouvernement est prévue dans la semaine, mais les syndicats ont déjà prévenu qu’ils pourraient organiser de nouvelles actions dès janvier.

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