Le président du RCD, Mohcine Belabbas, a durement critiqué les partis connus sous l’appellation des «Forces du changement», regroupés hier en conférence nationale, les accusant de s’être éloignés des principes de la Plateforme de Mazafran de 2014.
«Il y a une erreur que fait la presse, peut-être avec préméditation, mais il s’agit quand-même d’une erreur. Quand vous dites qu’il y ait une conférence de l’opposition. Qui est cette opposition aujourd’hui ?», a-t-il répondu sur une question de la presse, en marge des travaux du Conseil national du parti. « Il est connu dans tous les pays du monde que l’opposition s’exerce toujours contre le Pouvoir en place. Après le début du Mouvement populaire, le 22 février dernier, nous n’avons plus le même concept d’opposition, c’est-à-dire une opposition contre le régime d’Abdelaziz Bouteflika. Mais le nouveau, depuis le 22 février, c’est qu’il y ait des forces politiques et sociales divisées entre deux positionnements connus ; certaines veulent aller vers une période de transition, et d’autres qui se positionnent dernière le vice-ministre de la Défense et sa proposition d’aller vers des élections présidentielles », poursuit-il.
Le RCD, qui forme, avec d’autres formations (FFS, PT, PST, MDS) le pole politique de l’Alternative démocratique, a décliné l’invitation d’Abdelaziz Rahabi, coordinateur du Forum des Forces du changement, tenu hier, à l’École d’hôtellerie de Aïn Bénian, à l’Ouest d’Alger. «La conférence d’aujourd’hui n’est pas une conférence de l’opposition, mais on peut dire que c’est une conférence de l’allégeance, car ils [les partis participants] proposent tous la même chose que le vice-ministre de la Défense», a analysé Mohcine Belabbas. Le président du RCD en veut pour preuve à «ce changement de position» de la part de ces partis, le fait que certaines d’entre-eux ont pris part en 2014 à la conférence de l’opposition de Mazafran. Un rendez-vous lors duquel ces partis «ont défendu» le choix d’une transition démocratique en Algérie. « La rencontre de Mazafran parlait des libertés et de la transition démocratique et même l’appellation à cette époque était : “la Coordination pour les libertés et la transition démocratique”, mais ce que l’on voit aujourd’hui c’est que la plupart de ces partis ne parlent plus de libertés et ne veulent plus de transition démocratique. Mais ils ont vu qu’il est mieux pour eux de se dresser dernière l’Armée», reproche Belabbas.
«Le pouvoir n’a pas l’intention de dialoguer»
À propos de l’offre de dialogue du chef de l’État, Abdelkader Bensalah, faite mercredi dernier, le président du RCD considère qu’«il n’y a pas le moindre signe d’intention du pouvoir d’aller vers un dialogue». Il dissèque ainsi, dans le discours du chef de l’État, le fait que ce dernier «ait parlé de la nécessité d’échange de points de vue entre acteurs politiques, mais sans l’accompagnement de l’Armée, ni des Institutions de l’État». Ce qui lui fait craindre que, demain, le chef de l’État pourrait dire : « On n’est pas obligé de prendre en considération vos propositions ». «Aujourd’hui le pouvoir refuse le dialogue, il refuse de travailler ensemble avec les forces politiques pour sortir le pays de la crise.
C’est ça la vérité. Tout le peuple algérien veut le dialogue, les forces sérieuses dans le pays veulent toutes un dialogue. Un vrai dialogue, sans conditions préalables, car le but d’un véritable dialogue est de trouver une solution à la crise politique », a-t-il estimé.
Hamid Mecheri