L’élevage camelin représente l’une des activités assumant un rôle important dans la culture et l’économie de plusieurs zones de la wilaya de Bechar.
Avec un cheptel de plus de 28.000 têtes, la filière cameline offre plusieurs possibilités de valorisation de ses produits, comme la viande, le lait ou la laine (Oubar), pouvant répondre aux besoins des consommateurs et de l’artisanat dans le domaine de la confection de produits dérivés, notamment la Djellaba et le Burnous traditionnels, a affirmé à l’APS Abderabbi Hamal, responsable du service de la production et du soutien technique à la Direction des services agricoles (DSA). Plusieurs actions de développement et de valorisation de cette espèce ont été projetées ou lancées par la DSA, dans la perspective de l’augmentation du cheptel et le suivi de son élevage selon les normes requises, a indiqué M. Hamal.
Les opérations entamées ont porté sur la réhabilitation de 24 puits de parcours, la réalisation de 2.400 mètres linéaires de nouveaux forages et de 50 bassins et abreuvoirs ainsi que la dotation de 150 kits solaires, pour répondre aux besoins en ressources hydriques du cheptel des 851 éleveurs de camelins répartis sur plusieurs communes de la wilaya, notamment Bechar, Taghit, Abadla et les ksour du nord de la wilaya, a-t-il expliqué. En plus de la mise en place de cette offre en ressources en eau indispensables pour l’élevage camelin dans des zones sahariennes éloignées, ces opérations visent la préservation et la valorisation des races camelines locales, à savoir Aftouh, Chaâmbi, Ouled Sidi-Cheikh, Reguibi, Targui et Ait-Khabach, a-t-on ajouté Selon M. Hamal, une prise en charge vétérinaire « conséquente » est effectuée périodiquement par des équipes de vétérinaires de l’inspection locale spécialisée, dans le cadre du suivi sanitaire des cheptels à travers les territoires des communes de la wilaya, notamment Bechar, Taghit, Abadla et les ksour du nord de la wilaya, en plus des apports en aliments fournis par l’unité locale de la Coopérative des céréales et légumes secs (CCLS) aux éleveurs et l’alimentation des cheptels à travers les parcours de la région. « Toujours en matière de suivi sanitaire, il sera procédé prochainement à une opération de recensement global de ce cheptel avec pose d’une boucle d’oreille pour l’identification de la race et de la santé des camélidés », a-t-il révélé.
Nécessité d’une stratégie de préservation des zones de parcours
L’opération sera concrétisée par des comités de daïras regroupant des représentants de l’inspection vétérinaire, de la DSA, de l’Union nationale des paysans algériens, de la Chambre agricole de la wilaya et ceux de la filière élevage camelin, dans le souci d’une meilleure prise en charge du cheptel et du développement de cet élevage, a-t-il encore précisé. M. Hamal a souligné, par ailleurs, la nécessité d’une nouvelle stratégie de préservation et de valorisation des zones de parcours et autres zones de pâturage à travers des systèmes d’élevage adaptés aux besoins d’alimentation des cheptels camelins qui consomment des espèces végétales très variées, à l’exemple des légumineuses, les graminées, les arbres et les plantes herbacées, avec des préférences pour les espèces riches en azote et tonifiantes. « D’où l’utilité de cette stratégie qui permet aussi la protection du couvert végétal des zones de pâturage en zones arides et semi-arides, comme est le cas de la wilaya de Bechar », a-t-il dit.
En matière de consommation de viande cameline, la wilaya de Bechar a enregistré durant le premier trimestre 2022 une production de l’ordre de 6.100 quintaux (qx), contre 19.620 qx durant l’année 2021, selon les données de la DSA.