À quelques semaines de la célébration de l’Aïd El-Adha, les prix du bétail, essentiellement des moutons, connaissent une hausse vertigineuse à tel point que cela pousse de nombreuses familles à renoncer à son achat pour cette année.
Après un mois de Ramadhan ayant accablé la bourse des ménages en raison de la hausse, sans précédent, des prix des produits de très large consommation dont les fruits et légumes, et qui s’en est suivi par une autre hausse des produits essentiels à la confection des gâteaux et aussi des vêtements de l’Aïd pour enfants, les familles algériennes se retrouvent encore une fois face à un dilemme de la flambée des prix des moutons, essentiels pour la célébration de l’Aïd El-Adha. Comparé aux années précédentes, le prix du mouton a marqué une hausse de plus de 10 000 Da. À en croire les propos du secrétaire général de l’Union nationale des agriculteurs algériens, Taher Krami, l’origine de cette flambée serait due à la cherté des fourrages. Si l’on s’attendait à la chute des prix en raison de la sécheresse auquelle fait face le pays, il n’en sera pas le cas, souligne la même source, qui pointe du doigt essentiellement les spéculateurs de provoquer cette flambée en relevant les prix à leur guise. Krami a expliqué que l’absence de contrôle ne fera que compliquer davantage la situation, appelant, à cet effet, les autorités, à leurs têtes les ministères du Commerce et de l’Agriculture, à intervenir et mettre fin à la spéculation, et à la régulation des prix mais aussi au soutien des éleveurs. Il faudra noter que les points de vente de moutons ne devront pas tarder à se manifester. Alors que les prix s’annoncent déjà inaccessibles, l’offre sera pourtant abondante puisque les éleveurs ont décidé de liquider leurs bétails en raison de la vague de sécheresse ayant eu des répercussions sur les besoins de l’élevage. En effet, il risque d’y avoir un surplus de l’offre puisque des éleveurs et des agriculteurs, lourdement touchés par le stress hydrique qui frappe le pays, notamment la région des Hauts-Palataux et le Sud, ont décidé de vendre le tout de leur élevage car ne pouvant plus faire face à cette situation exceptionnelle, et ce à des prix très bas. Selon les témoignages des éleveurs de la wilaya de Sétif des différentes régions, telles que Hammam soukhna, Aïn Azel, Aïn Oulmène et Salah Bey; la hausse sans précédent des prix d’aliments pour le bétail est l’une des raisons principales de cette catastrophe sachant que le prix d’un quintal de son a atteint 4800 dinars tandis que l’orge a atteint le seuil des 6000 dinars, en plus de la diminution des zones propices au pâturage. Le vice-président de la fédération des éleveurs, Omrani Ibrahim, avait qualifié la situation de « crise majeur » qui affecte la quasi-totalité des Hauts-Plateaux et des Aurès. En attendant l’amélioration des conditions climatiques Omari avait recommandé aux éleveurs, comme solution, de vendre au plus vite le bétail le plus vieux et de laisser les jeunes moutons jusqu’à l’approche de l’Aïd. Il faut relever, cependant, qu’outre les causes suscitées, le problème de l’informel et de la main mise des spéculateurs restent le facteur majeur à l’origine de la flambée des moutons mais aussi des autres produits de large consommation. À chaque occasion de fête religieuse les spéculateurs réussissent à imposer leur diktat, bravant ainsi toutes les lois. Face à cette situation, force est de dire que le ministère du Commerce et ses services de contrôle échouent à mettre fin à la spéculation qui gangrène l’activité commerciale qui ne cesse d’accabler le pouvoir d’achat des consommateurs et de surtout affaiblir l’économie nationale.
Ania Nch