Les Nations unies et l’Union africaine (UA) ont réitéré, lors de la réunion du Conseil de sécurité, sur la paix en Afrique, l’importance de la mise en œuvre plus soutenue, de l’Accord d’Alger, pour la paix et la réconciliation au Mali, lequel instrument est en mesure, ont insisté, L’ONU et l’UA, de «rétablir» la sécurité au Mali et dans la région du Sahel.
Les membres du Conseil de sécurité en réunion, sur le Mali, à moins d’une semaine du déplacement prévu, mardi prochain, du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans ce pays, à l’occasion de la journée des Casques bleus, ont rappelé qu’une réponse militaire aux menaces pesant sur le Mali et la Région du Sahel, «ne peut être efficace que si elle est complétée par la mise en œuvre » ont-ils affirmé « complète , effective et inclusive de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali » a précisé le Conseil de sécurité. Lors de son déplacement au Mali, Guterres sera accompagné du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, du Secrétaire général adjoint à l’appui aux missions, Atul Khare, et de la Directrice exécutive de l’UNICEF, Henrietta Fore, selon le staff du bureau du porte-parole du SG de l’ONU. Celui-ci, la veille de la journée de l’Afrique, célébrée, hier, en commémoration de la création, le 25 mai 1963, de l’Organisation de l’Union Africaine (OUA, actuellement UA) Guterres a tenu à souligner, mercredi, , que « la paix et le développement durable sont intimement liés, et l’un ne saurait être réalisé sans l’autre», a-t-il dit, avant d’indiquer que pour promouvoir la paix, son organisation «continuera d’œuvrer à la prévention» et de préciser que «nous devons, ensemble, renforcer les moyens dont nous disposons pour détecter et désamorcer les crises» avant qu’elle ne s’aggravent, appelant à «affûter nos outils pour en éliminer les causes profondes» a-t-il soutenu. Alors que la situation certes au Mali comme dans l’ensemble de la région du Sahel, est complexe au vue des défis majeurs et difficiles à relever, dans une dynamique locale, régionale et continentale, notamment dans un contexte international marqué par des tensions géopolitiques, au niveau mondial, l’espace africain, notamment dans sa partie sahélo-saharienne ne sont pas épargnés par ces tensions et le rôle joué , notamment par la France, sur fond de son passé coloniale, dans cette région de l’Afrique. Après l’effondrement des institutions en Libye, suite aux évènements qui l’ont secouée, dès 2011, la situation chaotique dans ce pays, a vite fait de faire basculer la situation au Mali. Notre voisin du Sud est tombé, en effet, sur la voie du coups d’État, des tensions entre maliens et aussi d’opération et d’actes terroristes, précipitant, l’envoi d’une mission de l’ONU et le lancement d’un long processus politique inter-malien, qui a réussi à faire parapher, par l’ensemble des acteurs maliens, de l’Accord d’Alger , pour la paix et la réconciliation au Mali.
Davantage d’efforts à consentir par les maliens et la Communauté internationale pour l’application effective de l’Accord d’Alger sur la Mali
Encore une fois, l’ONU, comme l’UA insistent sur les efforts à consentir davantage par les maliens, en vue de faire avancer la mise en œuvre de cet Accord, lequel document « reste le meilleur instrument », et l’ultime voie pour le salut du Mali et de l’ensemble de son peuple, pour pouvoir relever les défis qui se posent au Mali, dont ceux à court et moyen terme. Concernant la mission et l’opérationnalité de la force du G5Sahel, (G5S) initiée par la France, quelques années après les opérations de l’armée française, de Serval (2012) puis de Berkhan ( ???), au Mali, les membres du Conseil de sécurité ont rappelé qu’ «une réponse militaire aux menaces du G5 Sahel ne peut être efficace que si elle est complétée» ont-ils affirmé «par la mise en œuvre complète, effective et inclusive de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.» précise-t-on. Et sur la force militaire initiée par Paris, le G5-Sahel, selon l’expression de son secrétaire permanent, cette force «est encore loin d’avoir atteint une bonne vitesse de croisière » selon Maman Sidikou, , notamment a-t-il précisé «dans la mise en œuvre concrète de sa réponse sécuritaire» a-t-il affirmé. De son côté, Le général Jean-Paul Deconinck, commandant de MINUSMA, a estimé que cette mission «devait s’adapter au changement de l’environnement sécuritaire et opérationnel» et ce pour pouvoir aider, a-t-il indiqué «le peuple et le gouvernement du Mali à exécuter le mandat qu’elle tient de la résolution 2295.» Lors de son intervention devant les membres du Conseil de sécurité, la Sous-secrétaire générale aux opérations de maintien de la paix, Bintou Keita, a appelé, de son côté «à ne pas reléguer au second plan les volets humanitaire, de développement et des droits de l’homme pour les populations civiles» de la région du Sahel, qui sont «les premières victimes de l’instabilité dans la région» a-t-elle rappelé. Détentrice d’un master en économie sociale de l’Université Paris II, (France), et d’un diplôme d’études supérieures en administration et gestion des affaires de l’Université de Paris IX, Guerres a annoncé, septembre dernier, la nomination de Bintou Keita, au poste de Sous-Secrétaire générale aux opérations de maintien de la paix, qu’occupait, avant cette date, le mauritanien, El Ghassim Waïne. Rappelons que pour la quatrième année consécutive, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) est l’opération onusienne ayant subi le plus grand nombre de pertes en vies humaines, selon l’ONU, avec 21 casques bleus et sept civils de la Mission tués en 2017, dans le cadre de leur travail. Pour la représentante des États-Unis, Amy Noel Tacho, après avoir indiqué, lors du débat du CS de l’ONU, sur le Mali, que «les solutions sécuritaires, y compris la Force conjointe du G5 Sahel, ne suffiront pas à régler les questions de gouvernance et les défis économiques dans la région (…)» avant d’ajouter plus loin qu’ “il ne faut pas perdre de vue le processus de paix au Mali, en s’attaquant aux causes profondes du conflit » et de réaffirmer que l’Accord d’Alger « reste le meilleur instrument à notre disposition pour commencer à faire face à la situation au Nord du Mali. ». Encore une fois, la France, qui a renouvelé sa demande de conférer un mandat onusien au G5 Sahel, estimant que le chemin vers la pleine opérationnalisation de sa mission militaire «sera encore long» s’est vu refuser sa requête par le Conseil de sécurité, notamment par les États-Unis, lesquels préfèrent à ce jour, d’apporter un soutien bilatéral aux cinq pays composant le G5-Sahel. Washington considère la proposition de la France d’accorder un mandat onusien à la force militaire G5S comme étant une demande « trop vaste et manquant de précisions» comme l’a précisé, la représentante des États-Unis, Amy Noel Tacho, lors de la réunion du CS de l’ONU, sur le Mali. Pour des experts, le refus de Washington, obéît plus au cours et des tournures que prennent et pourront prendre les tensions géopolitiques marquant les relations internationales, préférant maintenir la force G5S, en dehors du cadre du Conseil de sécurité et du droit international.
Karima Bennour