La société civile sahraouie organisera une manifestation publique, place des Nations unies à Genève, le 15 mars, une journée après l’ouverture du Forum Crans-Montana dans les territoires occupés du Sahara occidental. Une nouvelle fuite en avant du Maroc qui montre qu’il n’a nullement l’intention d’aller de bonne foi à la table ronde de Genève II. La Manifestation avec la diaspora sahraouie en Europe, placée sous le mot d’ordre : « Paix et Justice pour le peuple Sahraoui », place des Nations unies à Genève, se tiendra en parallèle à une série d’activités et d’évènements autour de « la paix et de la justice pour le peuple sahraoui du Sahara occidental, à Genève ». « Pendant plus de quarante ans, le peuple sahraoui a vécu sous l’occupation du Maroc en une partie de son territoire spolié et a souffert de plusieurs violations de droits humains », a indiqué le Comité suisse de soutien au peuple sahraoui. Cette manifestation se déroulera une journée après l’inauguration du Forum Crans-Montana dans le territoire occupé du Sahara occidental, avec le soutien du gouvernement marocain (du 14 au 16 mars). Selon le Comité suisse, un programme dédié à la cause sahraouie est prévu à Genève dont une Exposition photos sous le thème: « Étonnantes femmes sahraouies: de la résistance à l’émancipation ». Hier, une table ronde, sur la question du Sahara occidental, avec la participation de Tewfik Ouanes, Conseiller juridique de la MINURSO, Eric David, professeur émérite à l’Université de Bruxelles, Marco Sassoli, professeur à l’Université de Genève, Directeur de l’académie de droit international humanitaire et des droits humains, a été organisée dans le cadre de ces manifestations. Le film sahraoui « HAMADA », de Eloy Dominiguez Serén, sera projeté à l’occasion du Festival international du film et des droits de l’homme (FIFDH) mi-mars à Genève.
Plein de vitalité, d’humour et de situations inattendues, le film dresse le portrait insolite d’un groupe de jeunes qui vivent dans un camp de réfugiés au milieu du désert. « Le Sahara occidental est connu comme la « dernière colonie » d’Afrique et le conflit qui le ronge est le plus long et l’un des plus méconnus du continent. Le peuple sahraoui quant à lui refuse de devenir invisible », note le Cssps. Le 20 mars, sera organisée une Conférence-Débat sur : « l’accès à l’éducation et son rôle pour la paix à partir du cas du Sahara occidental ». Ces manifestations coïncideront avec la tenue de la seconde table ronde à Genève. Comme la précédente table ronde, tenue en décembre dans la même ville suisse, la deuxième réunion se déroulera également sur deux jours. Köhler a organisé en décembre dernier une première table ronde après six ans de blocage des négociations sur le statut du Sahara occidental. La dernière fois où le Front Polisario et le Maroc se sont installés à la même table de négociations remonte à mars 2012 à Manhasset (près de New York). Depuis, le processus de paix est au point mort.
L’émissaire onusien s’est montré très optimiste à l’issue de cette réunion, assurant qu’une solution pacifique au Sahara occidental était « possible ». Il reste cependant des obstacles à surmonter pour remettre définitivement le processus de paix sur les rails à l’instar des offres de mesures de confiance que le Maroc a rejetées lors de la réunion de Genève. La partie marocaine a répondu négativement à l’offre du Front Polisario de libérer les détenus politiques, d’autoriser les observateurs des droits de l’homme à se rendre dans les territoires occupés et de cesser le pillage des ressources naturelles. Un rejet, que le Front Polisario a considéré comme un signe de « manque d’intérêt à faire avancer le processus ». Au demeurant, les parties au conflit sont mises sous pression pour faire avancer le processus de l’ONU avant l’expiration du mandat de la Minurso le 30 avril 2019.
M. Bendib