2020 s’annonce mouvementée dans le secteur de l’Éducation nationale. N’ayant pas pu arriver à un accord avec la tutelle concernant la prise en charge de sa plateforme de revendications, la coordination nationale des enseignants du primaire annonce la reprise de son mouvement de contestation après le retour des vacances d’hiver prévu dimanche prochain. Dans un communiqué, rendu public, l’organisation a fait part de sa décision d’observer deux journées de grève les 8 le 15 janvier prochains accompagnées de sitin et de rassemblements au niveau des directions de l’Éducation du pays. La même coordination affirme maintenir, en outre, son débrayage périodique le lundi de chaque semaine et ce jusqu’à la satisfaction totale de ses doléances dont notamment la révision du statut particulier des enseignants du cycle primaire. Dans le même document, la coordination a dénoncé les mesures de sanctions appliquées contre les enseignants grévistes liées aux ponctions sur leurs salaires et leurs primes de rendement, considérant que l’objectif de ces pratiques est de casser le mouvement de grève et affaiblir la démarche des contestataires. Il convient de rappeler que la grève des enseignants du primaire a été entamée le mois d’octobre 2019, quelques semaines après la rentrée scolaire. Alors qu’elle était organisée le lundi de chaque semaine, cette grève est passée à trois jours reconductibles, en plus de la tenue de rassemblements régionaux au niveau des académies du pays, et notamment devant l’annexe du ministère de l’Éducation à Alger. Avant de décider de suspendre momentanément leur débrayage, les enseignants du primaire avaient, également, tenté de boycotter les examens marquant la fin du premier trimestre finissant par se résigner et les organiser une semaine après la date fixée initialement. Pour ce qui est des réunions organisées avec les responsables de la tutelle, il est à noter qu’elles ont toutes échouées, et n’ont permis d’arriver à aucun accord mettant fin à la contestation. S’agissant de leur plateforme de revendications, ils réclament la réduction du volume horaire qui est de 26 heures par semaine, et demandent à être déchargés de la surveillance des élèves lors des recréations et leur accompagnement à la cantine scolaire. Les enseignants du primaire revendiquent aussi l’activation du dossier de médecine du travail et la révision des lois relatives à la protection sociale, de fournir des logements dignes à l’enseignant lui permettant d’exercer son métier dans de bonnes conditions. Aussi, sur le volet pédagogique, les contestataires appellent à la révision des programmes de manière à assurer une bonne qualité de l’enseignement mais également de réduire les charges matérielles et morales aux élèves et à leurs parents. Figurent également dans la liste de leurs doléances, la révision de la loi 14-90 concernant le libre exercice du droit syndical et la levée des restrictions sur les libertés syndicales.
Ania Nait Chalal