Alors que l’agression israélienne entre dans son 234e jour, le bilan des victimes s’élève désormais à 36 050 martyrs et 81 026 blessés depuis le 7 octobre dernier.
Hier, l’occupation israélienne a perpétré sept massacres contre des familles dans la bande de Ghaza, entraînant la mort de 66 personnes et blessant 383 autres, admis dans les hôpitaux au cours des dernières vingt-quatre heures. Le nombre de martyrs dans le massacre du camp de déplacés à Rafah s’élève à 45, dont 23 femmes, enfants et personnes âgées, en plus de 249 blessés. Des enfants ont été brûlés vifs dans les tentes du camp de déplacés. Certaines victimes sont toujours sous les décombres ou sur les routes, hors de portée des équipes de secours et de défense civile. Le bilan final des victimes du massacre de Rafah n’est pas encore établi en raison de la violence des explosions et de la gravité des blessures dans un système de santé défaillant dans la bande de Ghaza. Les hôpitaux de Rafah sont totalement dépassés, dépendant désormais des hôpitaux de campagne incapables de fournir les soins médicaux nécessaires aux blessés. La majorité des victimes du massacre de Rafah sont des habitants de la ville de Ghaza et du nord de la bande de Ghaza, qui ont fui vers la zone ciblée par l’occupation. Les avions de l’occupation ont attaqué les personnes déplacées dans un camp nouvellement établi près des entrepôts de l’UNRWA, au nord-ouest de Rafah, une zone précédemment désignée comme sûre par les forces d’occupation, qui avaient incité les déplacés à s’y rendre sans émettre de déclaration ni de mise en garde pour évacuer. Le porte-parole de la défense civile à Ghaza, Mahmoud Basal, a souligné la gravité de la situation sanitaire à Ghaza, avec des ressources de défense civile insuffisantes pour répondre aux besoins, près de 70 à 80 % des capacités de la défense civile ayant été détruites par les frappes israéliennes. Basal a dénoncé les opérations de meurtre délibéré de l’occupation, affirmant qu’il n’y a plus de zone viable pour vivre dans la bande de Ghaza.
Le Parlement arabe condamne un massacre odieux
Le Parlement arabe a dénoncé le massacre « odieux » perpétré par l’occupation sioniste contre les civils palestiniens dans les camps de déplacés de Rafah, soulignant que l’occupation a violé toutes les lois, coutumes et résolutions internationales qui appellent à une cessation immédiate de l’agression contre cette ville du sud de la bande de Ghaza. Le Parlement arabe a affirmé, dans un communiqué publié hier, que “l’incapacité à tenir l’occupation (sioniste) responsable des crimes et des massacres commis contre le peuple palestinien, et l’incapacité à prendre des mesures dissuasives à son encontre, l’incitent à continuer de tuer et détruire”. Et d’ajouter dans ce contexte que les positions de certains pays soutenant l’occupation, à leur tête les États-Unis d’Amérique, « sont la raison » de la poursuite de ces crimes dans les territoires palestiniens dont le massacre commis dimanche soir à Rafah, qui a fait des dizaines de martyrs et de blessés, dont des enfants et des femmes. Le Parlement arabe a appelé la communauté internationale, le Conseil de sécurité et les organisations humanitaires et internationales de défense des droits de l’Homme à « faire davantage de pression sur l’occupation pour qu’elle mette fin à ses massacres commis à Ghaza, en Cisjordanie et dans la ville sainte d’El-Qods occupée ». Il a appelé aussi la communauté internationale à obliger l’entité sioniste à « mettre en œuvre les décisions de la Cour internationale de Justice (CIJ) dans ce sens et les résolutions internationales et à revenir à la table des négociations en vue d’un cessez-le-feu à Ghaza, théâtre d’une agression génocidaire depuis le 7 octobre 2023.
L’ONU exige des sanctions immédiates
La Rapporteuse spéciale de l’ONU sur les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, a vivement condamné hier le récent massacre perpétré par Israël dans un camp de réfugiés à Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, où au moins 40 Palestiniens sont tombés en martyrs. Elle a souligné que “cette nouvelle attaque constitue un affront flagrant au droit international”. Encore plus d’horreur à Ghaza. Les forces d’occupation israéliennes ont bombardé un camp de déplacés palestiniens à Rafah, causant des incendies dans les tentes en plastique et entraînant tragiquement la mort de plusieurs personnes, a déclaré Mme Albanese. “Cette cruauté, ainsi que le défi flagrant au droit et à l’ordre international, sont inacceptables”, a-t-elle ajouté. La Rapporteuse spéciale de l’ONU a souligné que pour mettre fin au génocide à Ghaza, une pression extérieure est nécessaire, et Israël doit être sanctionné et tenu responsable devant la justice pour ses actions. Elle a également insisté sur la nécessité de suspendre les accords, le commerce, le partenariat et les investissements avec Israël, ainsi que sa participation aux forums internationaux. Cette offensive a entraîné la fermeture du poste-frontière, empêchant l’entrée des blessés pour recevoir des soins et de l’aide humanitaire. Elle a également contraint au moins 810 000 Palestiniens à fuir Rafah, qui abrite environ 1,5 million de personnes, dont environ 1,4 million de déplacés venus d’autres régions de la bande de Ghaza. L’UNRWA à son tour a vivement condamné le nouveau massacre survenu dimanche soir dans un camp de réfugiés à Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, qualifiant l’incident d' »horrible ». Au moins 40 Palestiniens ont perdu la vie dans cette tragédie. Dans un communiqué diffusé lundi sur la plateforme X, l’UNRWA a décrit les images choquantes du massacre comme une preuve supplémentaire que Ghaza est devenue un enfer sur terre, où il n’y a aucun endroit sûr et aucune sécurité.
Borrell : « Il n’y a pas de refuge sûr à Ghaza »
Le Haut Représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a déclaré qu’il était « terrifié par les nouvelles en provenance de Rafah concernant les frappes israéliennes qui ont entraîné la mort de dizaines de déplacés, y compris de jeunes enfants », faisant référence à une frappe aérienne près de la ville dans le sud de la bande de Ghaza, ciblant des tentes de déplacés palestiniens qui a fait au moins 45 morts, selon le Croissant-Rouge palestinien. Dans un post sur la plateforme de médias sociaux X lundi après-midi, Borrell a écrit : « Je condamne cela avec les termes les plus forts », soulignant qu’il « n’y a pas de refuge sûr à Ghaza ». Le coordinateur de la diplomatie européenne a déclaré : « Ces attaques doivent cesser immédiatement », et a ajouté les décisions de la Cour pénale internationale doivent être respectées et laissées fonctionner sans menace, comme le fait Netanyahu. Borrell a ajouté avant la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles hier, que les décisions de la CPI sont très importantes pour obtenir justice. Il a souligné qu’il est illogique de dire que la Cour pénale internationale est antisémite en émettant des mandats d’arrêt contre des dirigeants israéliens, car sa décision est très importante pour réaliser l’essence de la justice aux Nations unies. Concernant le passage de Rafah, il a indiqué qu’il proposerait de relancer la mission de l’Union européenne au passage de Rafah, mais cela doit se faire en coordination avec l’Autorité palestinienne.
Erdogan promet justice pour Ghaza
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré hier que la Turquie ferait « tout ce qui est en son pouvoir » pour que le Premier ministre de l’entité sioniste, Netanyahu, et les autres membres de son gouvernement « rendent des comptes » suite aux frappes de l’armée d’occupation sur Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza. S’exprimant lors d’un événement à Istanbul devant des juristes, Erdogan a déclaré : « En tant que Turcs, nous ferons tout notre possible pour demander des comptes à ces barbares et à ces meurtriers qui n’ont rien à voir avec l’humanité. » Il a également souligné que ce massacre, survenu malgré l’appel de la Cour internationale de justice à mettre fin aux attaques, a une fois de plus révélé la nature cruelle et traîtresse de l’entité sioniste.
L’Espagne, l’Irlande et la Norvège exigent une fin immédiate des hostilités
L’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont unanimement condamné hier l’attaque de Rafah, soulignant l’urgence d’un cessez-le-feu permanent dans la bande de Ghaza, tout en réaffirmant leur récente annonce de reconnaissance de l’État de Palestine. Lors d’une conférence de presse conjointe à Bruxelles, le ministre norvégien des Affaires étrangères, Espen Barth Eide, a mis en avant le caractère contraignant de l’arrêt de la Cour internationale de justice, qui a ordonné à Israël de mettre fin à son offensive à Rafah, soulignant que la poursuite de la guerre à Rafah constitue une violation du droit international. De son côté, le ministre irlandais des Affaires étrangères, Michael Martin, a fermement condamné l’attaque de Rafah, qualifiant la crise humanitaire à Ghaza de barbare et appelant Israël à cesser immédiatement ses opérations militaires. Martin a également souligné que la décision de reconnaître l’État de Palestine restera leur objectif principal. Par ailleurs, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a réitéré la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat, déplorant que le bombardement de dimanche soir ait entraîné la mort de civils palestiniens innocents. Il a également annoncé son intention de mobiliser le soutien d’autres pays de l’UE pour faire respecter la décision de la CIJ si Israël continue d’ignorer ses directives. La reconnaissance de l’État de Palestine par l’Espagne, l’Irlande et la Norvège marque une étape importante et historique dans le processus de paix au Moyen-Orient.
M. Seghilani