Homme peu bavard, dont les sorties médiatiques sont une denrée rare, l’ancien chef de gouvernement Mouloud Mamrouche sort de son mutisme qu’il s’est imposé, pour évoquer plusieurs notions et fondement relatifs au fonctionnement des États par lesquels ces derniers se consolident pour aller de l’avant dans la construction d’un vrai État de droit fort et solide, capable de relever les défis internes et externes. Dans une longue contribution publiée ce jeudi par les journaux El Khabar et El Watan, le père des réformes, du temps où il était Chef du gouvernement sous le règne du défunt Chadli Bendjedid, s’est bien gardé tout au long de sa « plaidoirie » de citer des noms, de situer les responsabilités ou d’évoquer la nouvelle équipe qui gouverne. L’homme au « parapluie », s’est surtout abstenu de commenter le contenu de la nouvelle Loi fondamentale du pays, alors que le peuple s’apprête à donner son avis, préférant nager dans le vague sur des notions plutôt « académiques » qui fondent les États et Nations. Une contribution du moins peu accessible au citoyen lambda. « Indéniablement, le peuple et l’espace sont les deux constitutifs de la conscience nationale et de la souveraineté ; les deux fondements de l’État et de la Constitution. Ces constitutifs, ces fondements et l’école par les valeurs qu’elle enseigne et les élites qu’elle forge, sont des facteurs clés de la vie et de l’existence d’un pays. Ils déterminent la capacité du peuple à coexister, à contribuer, à compétitionner, à rivaliser et à affronter les autres nations », a écrit l’homme qui a été reçu par le président Tebboune, janvier écoulé, dans le cadre des consultations sur des questions nationales et internationales. Un acteur national qui, contrairement, par exemple, à l’ancien diplomate Abdelaziz Rahabi, n’a pas fourni de propositions dans le cadre de l’enrichissement de la nouvelle Constitution. Le peuple « se donne des moyens institutionnels, politiques et sécuritaires pour ordonnancer la vie de la communauté nationale, organiser et sécuriser le territoire. Pour cela, il proclame sa souveraineté, clame sa détermination à choisir librement l’idéal qui le guide, la loi qui le gouverne, à élire ses dirigeants et à les contrôler », lit-on encore dans le récit de M.Hamrouche. Loin de porter un quelconque jugement sur la Constitution proposée, il s’attelle aux définitions des concepts, le peuple, l’espace, l’État et les institutions, mais évoque également la Constitution dans sa conception globale, tout en évitant de s‘aventurer dans la lecture des aspects portés dans la nouvelle première Loi du pays. « Une Constitution est un document qui régit la vie de la société, des individus et des groupes, organise et protège les pouvoirs et le territoire, mais nullement un bail de pouvoir. Un pouvoir s’énonce et s’organise par la Constitution et s’exerce par mandat validé par scrutin inscrit dans un ordre institutionnel et électoral souverain pour tout dirigeant et tout élu. Si la Constitution représente la souveraineté constituante du peuple, la gouvernance, elle, est une volonté souveraine conjoncturelle des électeurs », a-t-il souligné à ce sujet.
Brahim Oubellil