Plusieurs dossiers majeurs d’une extrême importance ont été abordés samedi par le chef de l’État, lors de sa traditionnelle entrevue aux médias, notamment en lien avec les grandes préoccupations du citoyen, la stabilité du marché et la sécurité alimentaire, ainsi que les performances du secteur agricole.
Dans son ensemble, le président Tebboune se veut optimiste et confiant, à la faveur d’une vision avant-gardiste, qui a permis au Gouvernement d’anticiper et d’apporter les mesures nécessaires, en vue d’une certaine stabilité socio-économique. Entre autres la disponibilité des produits de base, à des prix raisonnables. « Les mesures prises à l’avance récemment par l’État en vue d’assurer les différents produits de consommation avaient permis de garantir la stabilité des prix pendant le mois de Ramadhan », a indiqué le président, se félicitant à ce propos, de « l’adhésion des commerçants et des industriels aux mesures prises à cet effet ». Force est d’admettre, que deux mois avant l’entame du mois sacré, les ministères du Commerce et de l’agriculture avaient tracé un programme spécifique et entrepris différentes mesures. À l’image de l’ouverture de centaines de marchés de proximité, l’intensification des opérations de contrôles, et autres initiatives qui ont permis de réduire drastiquement le nombre d’intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs.
«Maintenir la même cadence tout au long de l’année»
En témoigne, selon Tebboune, la « satisfaction » affichée par les citoyens », sur la « disponibilité et les prix des produits », et ce grâce aux « mesures prises à l’avance par les pouvoirs publics en vue de réguler le marché des produits de large consommation, y compris la viande dont le programme d’importation a été lancé quatre mois avant le Ramadhan. À cela s’ajoutent les initiatives de vente directe, du producteur au consommateur sans intermédiaires », a ainsi expliqué le chef de l’Etat. Dans ce cadre, Tebboune n’a pas manqué de « renouveler « ses remerciements aux représentants des commerçants algériens et au Conseil du renouveau économique algérien (CREA) », pour « leurs efforts et leur adhésion à la stratégie du ministère du Commerce visant à stabiliser les prix ». Cependant, Abdelmadjid Tebboune espère ardemment que cette stabilité perdure au-delà du Ramadhan. « Mon vœu est de voir le marché maintenir la même tendance stable, tout au long de l’année », a confié le président, faisant état d’une « abondance de production de différents produits de consommation, notamment agricoles ».
«Des coopératives agricoles et un meilleur recensement»
À propos de la sécurité alimentaire, Abdelmadjid Tebboune a affiché « son refus d’adopter le mode administratif centralisé ». À ce titre, le président estime que ce n’est pas au ministère de l’Agriculture de «contrôler, depuis la capitale, la production agricole à Tamanrasset, Djelfa ou El Meniâa », précisant à cet égard que « l’agriculture exige l’esprit d’initiative », appelant l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) à « prendre les choses en main avec l’aide de l’État, notamment à travers la création de coopératives ». Décrivant les opérateurs privés comme étant « la base du développement du secteur agricole », Tebboune a mis en avant les « interventions du gouvernement dans l’orientation et l’organisation de l’activité agricole ». Néanmoins, le Président a « déploré l’absence de statistiques agricoles précises », d’où « la préparation du lancement du recensement général de l’agriculture (RGA) », soulignant que « l’absence de données exactes incite l’État à importer certains produits en fonction de la capacité financière du pays et non en fonction des besoins ou du niveau de la demande ».
«35 milliards USD de production agricole nationale»
Par ailleurs, Abdelmadjid Tebboune a « salué le haut niveau atteint dans plusieurs wilayas du pays dans le domaine de la production agricole et animale », estimant que certaines wilayas ont obtenu des résultats qu’il a qualifiés de « miracle », à l’instar de celles d’El-Oued, de Biskra et de Boumerdès. Il s’est aussi « félicité du niveau technique élevé adopté par un nombre important d’investisseurs dans divers filières ». Évoquant le sujet des fermes pilotes occupant une superficie de 164 000 hectares, le président de la République a « rappelé la récente décision de l’Etat d’orienter ces fermes vers la culture de produits spécifiques tels que les huiles végétales, l’arboriculture fruitière ou l’intensification de la production céréalière ». Il a fait état, dans ce sens, d’un accord prochain avec un « partenaire arabe respecté, dans le cadre d’un projet de 100 000 têtes de bétail, ce qui permettra la production de poudre de lait pour la première fois en Algérie, dans la wilaya d’Adrar », soulignant que « La valeur de la production agricole nationale s’élève à 35 mds/usd, soit 18 % du produit intérieur brut (PIB), contre plus de 5% pour le secteur industriel », a également indiqué le président de la République.
«Les salaires doublés dès 2026»
En outre, Tebboune a fait part d’une grande nouvelle pour les citoyens algériens, annonçant que « les salaires seront doublés à l’horizon 2026 et 2027, déclarant que «jusqu’à présent, nous avons obtenu une augmentation salariale de 47% et nous compléterons les 53% restants d’ici 2025 ». Selon le Président, « un certain confort économique nous permet d’aller vers une nouvelle augmentation des salaires ». À noter que s’ajoute à cela, l’augmentation des pensions de retraite ainsi que la réduction des impôts sur le revenu, autant d’initiatives qui visent à augmenter le pouvoir d’achat du citoyen. En attendant une augmentation définitive au cours de l’année prochaine, comme l’a souligné le Président, qui a affirmé que l’État «mène une véritable bataille pour protéger le pouvoir d’achat du citoyen en luttant contre toutes les formes de spéculation et de corruption». Dans son discours, Tebboune a également confié qu’il prévoyait que « le PIB de l’Algérie dépasse les 400 milliards au cours du premier trimestre de 2026 ».
Hamid Si Ahmed