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«ASSEOIR UNE VRAIE INDUSTRIE AUTOMOBILE EN ALGÉRIE PRENDRA ENTRE 20 ET 30 ANS» : Un conseiller en investissements pense mieux faire

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Rien n’est encore gagné pour l’industrie automobile nationale. Il n’y a qu’à voir le développement du dossier qui demeure en ballotage, pour le constater. Mais rien n’est perdu non plus pour peu que les pouvoirs publics appuient sur le bon bouton. C’est-à-dire, emprunter le chemin le plus court, le moins coûteux et le plus rentable pour l’économie nationale.

C’est ce à quoi fait référence l’expert et conseiller en investissements, Mohamed Sayoud, interrogé pour connaitre son avis sur la récente déclaration de Youcef Yousfi à ce propos. Le ministre de l’Industrie et des Mines a estimé, en effet, que la mise en place d’une véritable industrie automobile nationale devra attendre entre 20 et 30 ans. Pour Mohamed Sayoud et c’est l’avis de tous les intervenants du secteur, la mise en place d’une «véritable assise de sous-traitants» est à même de réduire ce délai de plusieurs années. Ce qui est possible tant la matière première locale à de beaux jours devant elle. En effet, la production du fil de machine destiné à la fabrication de kits métalliques pour carrosserie automobile est prévue au niveau des complexes sidérurgiques de Bellara (Jijel) et Torsali (Oran). Pour le reste, des pays comme l’Allemagne d’une part, la Chine et la Turquie de l’autre, peuvent servir d’exemple à l’Algérie. Le premier est leader dans le système de moulage du métal qui sert au montage automobile, alors que les deux autres «ont réussi» l’ouverture de leurs marchés à l’investissement étranger. Et qu’est ce qu’il y a lieu de faire pour attirer davantage de sous-traitants dans le secteur ? «L’État doit construire plus d’infrastructures et procéder réellement à l’assouplissement de la procédure administrative et au traitement des dossiers. Je cite un exemple: faire l’impasse sur le CNI et donner l’accord à tout projet qui coûte moins de 50 milliards de centimes», suggère notre interlocuteur. Cette solution peut-elle donc encourager l’investissement local et étranger dans le domaine de la sous-traitance automobile ? Sayoud pense d’abord à la solution technique consistant à faire appel aux machines de moulage allemandes pour la fabrication de kits susceptibles d’alimenter les usines de montage automobile en activité en Algérie. D’autre part, l’expérience du marché chinois, ou encore de la Turquie, un pays d’où il venait de rentrer dans le cadre d’une rencontre sur l’investissement, peuvent inspirer les pouvoirs publics.
Farid Guellil

ALORS QUE LE PARI DE LA SOUS-TRAITANCE RESTE À GAGNER
A-t-on pensé au véhicule électrique ?
Au demeurant, des investissements dans le secteur automobile sont consentis: Renault Algérie, Spa Sovac, (Volkswagen) et Sarl Tahkout (Hyundai) sont déjà en place, la mise en production de Nissan Algérie est une question de temps, alors que le projet de Peugeot Algérie est en cours de réalisation. Par contre, le problème réside dans l’incapacité de l’assise industrielle actuelle à atteindre un niveau d’autonomie dans la production et le montage de véhicules. Aux dernières nouvelles, l’Algérie devra encore attendre deux décennies voire même trois pour espérer tirer le meilleur profit du véhicule «made in bladi». Entendre, arriver à satisfaire le marché local et écouler une partie de la production sur le marché extérieur. Un défi lointain, à en croire l’analyse du ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, qui renvoie l’objectif de mise en place d’une véritable industrie automobile nationale à 2040 voire à 2050. Pour une ambition c’en est une, mais la vraie question est celle de savoir si d’ici là l’Algérie aura à gagner son pari. Car pendant ce temps, les firmes automobiles mondialement connues ne cesseront de développer leurs produits. Les industriels s’orientent de plus en plus vers le véhicule hybride, équipé de plusieurs sources d’énergie. Mieux, plusieurs pays, européens surtout, commencent à adopter l’automobile qui roule à l’énergie électrique. Il est vrai, la consommation locale est prometteuse et le marché extérieur, africain notamment, comme ciblé par l’Algérie, constitue une aubaine pour l’avenir des exportations de l’automobile. Qu’en-est-il de l’objectif de croissance du secteur et sa contribution à l’économie nationale ? L’enjeu est là et pour arriver à générer une plus-value, la mise en place d’un réseau de sous-traitants est indispensable pour atteindre un seuil d’intégration profitable à l’économie, à l’entreprise et au consommateur. à ce moment là, les constructeurs et ou monteurs de véhicules penseront à s’approvisionner du marché local étant moins coûteux que d’acheter des kits complets à l’étranger. Par la même, une bonne assise de sous-traitants permettra d’éviter le recours à l’importation pour le besoin de montage dont la facture était de 1,32 milliard de dollars au premier semestre 2018. Un montant qui a presque doublé par rapport à la même période de 2017.
F. G.

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