Ahmed Idabir sera, dans quelques, jours à Alger pour être reçu par le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, selon les proches de l’aménokal des Touareg de Tamanrasset. Il y a deux jours, celui-ci avait démontré la popularité dont il jouit parmi les tribus touareg de la région des Kel Tamashaq en réussissant haut la main le test du rassemblement de Tamanrasset. La quasi-totalité des notables de la région et de la société civile de Tamanrasset lui avaient apporté leur soutien réitérant le statut d’Aménokal qui lui a été contesté par certains, dont le fils de l’ancien Aménokal Hadj Moussa Akhamoukh. Ahmed Idabir, qui souhaite une meilleure intégration des jeunes de la région dans les processus de développement en cours, a appelé à dépasser les clivages et demeurer dans la logique de la citoyenneté et de l’Algérianité. Lors du rassemblement de samedi, qui s’est déroulé dans la communion touarègue et la sérénité, les jeunes de la ville ont dénoncé les perspectives obstruées et leur mise à l’écart des grands chantiers de développement de la région, appelant à la prise en charge de leurs doléances et de leurs exigences, ce à quoi a répondu Idabir par sa volonté de faire en sorte d’accompagner ses revendications avec l’aide des autorités gouvernementales du pays.
Proche du Premier ministre, puisqu’il est une des figures les plus puissantes du RND au Sahara, Idabir a écouté longuement les doléances des gens du Sud venus en force l’appuyer et donner du crédit à son rôle et à son statut dans la région; les représentants de la société civile ont aussi fait part de leurs soucis quant à une meilleure approche de leurs exigences, et réaffirmé que «la région a enregistré des avancées en matière de développement » mais qu’il restait encore des «insuffisances à rattraper». L’Aménokal s’est aussi exprimé en précisant que la nature des Kel Tamashaq fait qu’il est celui qui porte, et doit porter les doléances des citoyens de Tamanrasset et de sa périphérie devant le Gouvernement, pour le rôle moral et l’autorité morale dont il a été investi, remerciant, à l’issue de ce rassemblement, tous les présents, «quelque soit leur horizon sociologique», et appelant à veiller à l’unité de la Nation et à la préservation de ses acquis». Zouda Ag Doho, notable touareg des Kel Antissar, s’exprimait récemment, pour le «Courrier d’Algérie» sur le différend Akhamoukh-Idabir, minimisant sa portée et le replaçant dans une logique de succession et de légitimité. Pour Zouda, c’est une question de gouvernance, d’alternance, qui n’a pas beaucoup à voir avec des luttes intérieures ou dissensions idéologiques, ni moins avec des changements dans la politique des sages, qui demeure la fidélité aux attaches touarègues algériennes. Mais tout simplement, «les sages ont préféré l’actuel chef de la Confédération, Idabir Baba, parce qu’il donne l’impression d’être plus mûr et plus proche du bas peuple, malgré le fait que, depuis un certain temps, il ne perd aucune occasion de se manifester».
F.O.
Accueil ACTUALITÉ Après s’être imposé comme l’amenokal de l’Ahaggar et une véritable autorité morale...
