Dans un contexte de violences accrues, l’armée de l’occupant sioniste a intensifié ses attaques contre le nord de Ghaza. Des opérations de destruction de maisons ont été menées dans cette région, accompagnées de tirs nourris vers les zones orientales du quartier de Zaytoun, au sud-est de la ville de Ghaza.
Les bombardements ciblés ont également touché plusieurs secteurs, notamment Al-Karama, Al-Saftawi, la zone des renseignements, et Jabaliya Al-Nazla, causant de lourdes pertes humaines. Des martyrs ont été recensés et de nombreux autres blessés dans ces raids intensifs. À Khan Younès, située dans le sud de Ghaza, une frappe aérienne a entraîné la mort d’un Palestinien et blessé plusieurs autres dans le camp de Khan Younès. La ville de Rafah, au sud du secteur, n’a pas été épargnée, des tirs intensifs ayant été signalés dans la région de Mawasi. Le ministère de la Santé à Ghaza a dévoilé des chiffres alarmants sur les pertes humaines depuis le début de l’agression le 7 octobre 2023. Le bilan s’élève désormais à 46006 martyrs et 109,378 blessés. Parallèlement, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a réitéré ses appels à un cessez-le-feu immédiat, décrivant la situation comme catastrophique. Selon l’UNRWA, « les hôpitaux de Ghaza sont devenus des pièges mortels », tandis que « la faim fauche la vie des habitants ». Ces développements s’inscrivent dans un contexte où les infrastructures civiles, notamment les hôpitaux et les refuges, sont systématiquement ciblées, aggravant davantage la crise humanitaire. Ghaza, déjà sous blocus depuis des années, vit des heures sombres où les appels à l’aide internationale peinent encore à être entendus.
Tulkarem ravagée par l’occupation sioniste
Après deux jours d’agressions intensives, les forces de l’armée de l’occupant sioniste se sont retirées de la ville de Tulkarem et de ses camps de réfugiés, laissant derrière elles un paysage de désolation marqué par des destructions massives des infrastructures et des biens des habitants. Dans le camp de réfugiés de Tulkarem, les forces de l’occupation ont détruit la maison de Mahmoud Moutee’ Sleet, détenu depuis l’année dernière après avoir été blessé. Durant la nuit, des bulldozers ont rasé des infrastructures essentielles, notamment les réseaux d’eau, d’électricité et d’internet, particulièrement dans les quartiers des écoles, des services, de Balawna, de Hannon, d’Abou El-Foul et de la Maqataa. Cette campagne de démolition a plongé de vastes zones du camp dans le noir et l’isolement. Les habitants des quartiers ciblés ont rapporté des scènes de terreur, avec des perquisitions arbitraires, des expulsions forcées, et des maisons transformées en bases militaires ou postes de tir. Les soldats de l’occupation ont également saccagé le camp de Nour Chams, détruisant des infrastructures sur la rue Naplouse et autour de la place du martyr Saïf Abou Labda. Face à ces attaques, la résistance palestinienne a opposé une riposte farouche. La branche armée du Hamas, les Brigades Al-Qassam, a annoncé que ses combattants, en coordination avec d’autres factions, avaient infligé des pertes aux troupes d’infanterie ennemies dans le camp de Tulkarem. Les Brigades El-Qods (branche armée du Jihad islamique) ont revendiqué la destruction de deux bulldozers militaires à Nour Chams à l’aide d’engins explosifs. L’agression s’est étendue à d’autres zones de la Cisjordanie occupée. À Qalqilya, une maison a été partiellement détruite par une explosion après l’expulsion de ses occupants dans le froid. À Hébron, l’armée a retenu plus de 50 Palestiniens dans le village de Tabqa avant de relâcher la plupart d’entre eux, à l’exception de Nidal Khaled Abou Atwan. Les forces de l’occupation ont également intensifié leurs campagnes d’arrestations, détenant 15 Palestiniens, dont des anciens prisonniers et des membres de familles entières, dans plusieurs gouvernorats tels que Béthléem, Ramallah et El-Qods occupée.
Dans un communiqué, les Brigades Al-Qassam ont salué l’unité des factions de résistance, soulignant que l’opération conjointe de l’hôtel (à Naplouse) était une réponse directe aux agressions sionistes en Cisjordanie et à Ghaza. Cette opération, orchestrée par le martyr Jaafar Ahmed Dababsa, a marqué une étape importante dans la coordination entre les factions de la résistance. Alors que l’occupation intensifie ses attaques, les habitants subissent des conditions de vie de plus en plus insoutenables, marquées par la destruction des infrastructures vitales, l’expulsion forcée et la répression systématique. Les appels à une intervention internationale urgente pour mettre fin aux agressions restent pour l’instant sans réponse. L’occupation continue de semer le chaos et la destruction dans les territoires palestiniens, mais la résistance, malgré des moyens limités, persiste en tant que symbole de défi et de résilience face à l’injustice. les forces d’occupation israéliennes ont arrêté 15 citoyens, dont une femme, dans la localité de Qabatia, au sud de Jénine. Selon des sources locales, les forces israéliennes ont lancé une série de perquisitions dans plusieurs maisons de la ville dans le cadre d’une opération militaire toujours en cours. Elles ont arrêté 15 citoyens, y compris une femme, tandis que les soldats israéliens poursuivent leur déploiement dans les quartiers et les rues de la ville, accompagnés de tirs nourris et de violents affrontements. L’armée israélienne avait précédemment envahi la ville ce matin, après avoir découvert une unité spéciale israélienne dans les plaines autour de Qabatia, encerclant un domicile.
Une étude révèle une sous-estimation des martyrs
Une étude publiée par la revue médicale The Lancet ce vendredi remet en question les chiffres officiels sur le bilan humain de la guerre menée par l’occupant sioniste à Ghaza. Selon cette analyse, le nombre de martyrs pourrait être supérieur de 40 % aux estimations publiées par le ministère de la Santé dans le secteur palestinien. Jusqu’au 30 juin 2023, le ministère de la Santé à Ghaza avait rapporté 37 877 martyrs. Cependant, l’étude, fondée sur des données officielles, des sondages en ligne et des informations issues des réseaux sociaux, estime que le bilan réel pourrait se situer entre 55 298 et 78 525 martyrs, avec une estimation médiane de 64 260. Ce chiffre représente 2,9 % de la population de Ghaza avant le début de la guerre, soit environ une personne sur 35. L’étude souligne que 59 % des martyrs sont des femmes, des enfants et des personnes âgées. Ces chiffres ne tiennent compte que des décès directement causés par les frappes, excluant les morts liées au manque de soins, à la malnutrition ou aux milliers de disparus toujours piégés sous les décombres. Le ministère de la Santé à Ghaza a récemment annoncé un bilan provisoire de 46 006 martyrs depuis le début de l’agression en octobre 2023, mais les chercheurs estiment que les pertes réelles pourraient être bien supérieures. L’équipe de recherche, dirigée par Zina Jamal Eddine de la London School of Hygiene & Tropical Medicine, a utilisé une méthode statistique appelée capture-recapture, souvent employée pour estimer les pertes humaines dans des conflits. Trois sources ont été croisées : les listes du ministère de la Santé, un sondage en ligne rapportant les pertes familiales, et les avis de décès publiés sur les réseaux sociaux (vérifiés autant que possible). Les chercheurs ont également vérifié les doublons et les chevauchements entre ces bases de données pour obtenir une estimation plus fiable.
Malgré la robustesse de la méthodologie, l’étude a suscité des critiques. Certains experts soulignent les incertitudes liées à des données incomplètes ou imprécises. Les chercheurs reconnaissent que certaines listes hospitalières pourraient inclure des décès dus à d’autres causes, mais notent également que les chiffres officiels sous-estiment probablement les pertes humaines en excluant les disparus et les décès indirects dus à la guerre.
En juillet 2023, une autre étude publiée par The Lancet avait suggéré que les pertes totales, y compris les morts indirectes, pourraient atteindre 186 000 martyrs, en se basant sur les taux de mortalité observés dans d’autres conflits. Cependant, les chercheurs de l’étude actuelle estiment que ces comparaisons ne tiennent pas compte des particularités sanitaires de Ghaza avant la guerre. Le blocus imposé par l’occupant sioniste, associé à des frappes incessantes, continue d’aggraver la crise humanitaire à Ghaza.
L’ONU estime qu’environ 10 000 personnes pourraient encore être ensevelies sous les décombres, tandis que les hôpitaux, en manque de carburant et de fournitures, peinent à soigner les blessés. L’étude conclut en dénonçant la controverse sur le nombre exact de martyrs, rappelant que l’ampleur des pertes humaines témoigne déjà de la gravité de la situation. « Nous savons déjà qu’il y a eu beaucoup trop de morts », affirme Zina Jamal Eddine, appelant à des actions internationales urgentes pour mettre fin à cette tragédie.
M. Seghilani