Militant de la vieille école et de la première heure né, en 1928, au départ du Mouvement national qui a agi contre le colonialisme et pour l’indépendance de l’Algérie, Sadek Hadjerès, qui dirigera plus tard le PAGS (Parti de l’avant-garde socialiste, est décédé ce jeudi 3 novembre à Paris, à l’âge de 94 ans. Natif de Larbâa Nath Irathen à Tizi-Ouzou, Hadjres a fait ses premières classes à Berrouaghia et Larbaa, puis l’école secondaire à Médéa, Blida et Ben Aknoun.
L’homme décédé en exil trente ans après avoir quitté son pays (1992), a parcouru l’histoire politique contemporaine de l’Algérie de bout en bout. Après avoir fait ses premières classes à Berouaguia et Larbaa, et l’école secondaire à Médéa, Blida et Ben Aknoun, Sadek Hadjerès rejoint les Scouts musulmans algériens à la Mitidja qu’il dirigea de 1943 jusqu’à 1946. En parallèle, il est militant du Parti du peuple algérien qu’il rejoint en 1944 et qu’il quitta en 1949. Alors qu’il était étudiant en médecine à l’Université d’Alger (1946 – 1953), il dirige la section universitaire du PPA.
Membre de l’Association des Étudiants Musulmans de l’Afrique du Nord pendant une longue période, il en devient le président en 1950. Un an après, Il rejoint le Parti communiste algérien et devient membre du Conseil Consultatif en 1952. Trois ans après, il est promu au Bureau politique du Parti. Condamné par contumace aux travaux forcés, il négocie en 1956 en compagnie de son camarade Bachir Hadj Ali, avec les représentants du FLN à Alger l’intégration des troupes communistes dans les rangs du FLN. Il continue à se battre au sein du PCA jusqu’à l’indépendance de l’Algérie. Pendant la Charte d’Alger de 1964, il tente de faire avancer les idées du parti. Il est membre de l’ORP (Organisation de Résistance Populaire), fondée par Mohamed Harbi et Hocine Zahouane, deux leaders de l’aile gauche du FLN s’opposant à Houari Boumediène. Hadjerès rejoint l’ORP alors que d’autres dirigeants communistes comme Henri Alleg et Larbi Bouhali partent en exil.
Après le coup de force de 1965, il rentre dans la clandestinité pendant 24 ans. Puis, il revient à la vie politique après l’ouverture démocratique, en 1989, et dirige alors le PAGS dont il était l’un des fondateurs en janvier 1966.
Lorsque le FIS (parti dissout) remporte les élections en 1991, Hadjerès dont le parti était défait, décide de se retirer de la politique. Pas plus d’une année après, alors que le processus électoral était arrêté pour sauver la République des mains des islamistes, plusieurs communistes ont été assassinés par les hordes terroristes. En 1992, alors que le PAGS cesse toute activité politique, Hadjerès quitte l’Algérie et s’installe en France. À son arrivée, il entame une carrière de professeur associé et chercheur en géopolitique avec le centre de CRAG de l’Université Paris-VIII. Il publie plusieurs articles dans des revues spécialisées et dans la presse algérienne et internationale. Egalement, Hajerès était auteur de plusieurs livres sur le chemin du Mouvement national sous ses démembrements politiques. Figure marquante et très influant au sein du communisme algérien, Sadek Hadjerès a inspiré plusieurs générations du PAGS qui deviendra le MDS (Mouvement démocratique et social).
Farid Guellil