Accueil ACTUALITÉ ALGÉRIE –ESPAGNE : Pour des relations équilibrées respectueuses des intérêts communs

ALGÉRIE –ESPAGNE : Pour des relations équilibrées respectueuses des intérêts communs

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La visite de haute importance effectuée à Madrid par le chef de la diplomatie algérienne, a été marquée, fait inhabituel, par l’audience que lui a accordé le chef de l’État espagnol, le roi Felipe VI, et ses rencontres de haut niveau avec les autorités d’Espagne, dans le cadre du partenariat stratégique.

Il a souligné que sa visite marque une volonté commune de consolider la coopération bilatérale dans tous les domaines et notamment le volet économique, afin de « concrétiser des relations équilibrées qui préservent les intérêts des deux parties, tout en consolidant la coordination et la concertation autour des différentes questions qui concernent la région». Madrid veut, quant à elle, devenir un « partenaire stratégique et spécial » de l’Afrique, a affirmé le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez -qui s’apprête à entamer un périple dans plusieurs pays africains -lors de la présentation d’un plan intitulé «Focus Afrique 2023». Pour les 10 prochaines années, la décennie de l’Espagne en Afrique, l’Espagne ne manquera pas de renforcer ses relations avec l’Algérie, porte de l’Afrique.
Pour ce qui est des questions internationales, Boukadoum a poussé le gouvernement espagnol à s’engager davantage dans le processus de règlement du conflit du Sahara occidental et à ne pas rester spectateur ou à subir les pressions intolérables du Maroc, qui souvent croit qu’il peut dicter à Madrid sa politique. D’autant que l’Espagne ne peut occulter sa responsabilité historique à l’égard du peuple sahraoui.

Les limites de l’action militaire contre le terrorisme au Sahel
Pour ce qui est du Sahel, Sabri Boukadoum, a déclaré que les opérations militaires ne suffisaient pas pour lutter contre le terrorisme au Sahel, car elles ne s’attaquent pas aux causes profondes du phénomène, celles liées notamment aux problèmes de développement. Dans un entretien au journal espagnol « El Pais », Boukadoum a rappelé que « le terrorisme est un phénomène transnational. C’est pourquoi seule la coopération internationale fonctionne. Le Sahel est vital pour tous, y compris pour les Espagnols ».  Le chef de la diplomatie algérienne a considéré que « les groupes terroristes quelle que soit leur appellation, (Daech, Boko Haram), sont tous pareils. Il y a, selon lui, « une régénération continue du phénomène ».
Par conséquent, s’il  » faut travailler avec des moyens militaires », il est nécessaire aussi de « comprendre ce qui se passe », a-t-il suggéré, soulignant, à ce titre, l’importance de « traiter sérieusement les problèmes de développement ».
Car, selon lui, les actions militaires « ne sont pas suffisantes » pour enrayer les activités des groupes terroristes. Pour étayer ses propos, il a cité, l’opération militaire française Barkhane au Sahel dans le cadre de laquelle Paris a déployé 5 100 soldats, et la mission de l’ONU au Mali (Minusma) composée de plus de 15 000 militaires. « Rien de tout cela n’est suffisant », a jugé le ministre, car, a-t-il dit, « celles-ci ne s’attaquent par à la cause profonde du terrorisme ».
 M. Bendib

IMMIGRATION CLANDESTINE
Alger ne jouera pas le policier pour l’Europe
Dans cet entretien au quotidien espagnol, le ministre a évoqué la grande pression que subit l’Algérie en raison de l’immigration clandestine. « En Espagne, en Italie, en France ou en Grèce, ils se plaignent des migrations massives, mais c’est nous qui les recevons avant qu’elles n’atteignent l’Europe. Les Européens se plaignent, mais devons-nous agir comme des policiers pour l’Europe? Vous voulez une protection, mais qui nous protège? » s’est-il interrogé. « Un jour, nous dirons: Laissez-les sortir, comme certains le font. Mais non (nous ne le faisons pas)  nous travaillons avec l’Espagne, la France, l’Allemagne, le Portugal… », a assuré le ministre, révélant que « l »année dernière à un moment donné, l’Algérie a reçu plus d’un millier d’arrivées par jour ». Concernant le rapatriement des migrants vers leurs pays, le ministre a affirmé que ce sont des retours volontaires organisés en collaboration avec leurs pays d’origine et l’Organisation internationale pour les migrations ». À ce titre, le ministre a indiqué que l’Algérie voudrait travailler avec l’UE, le Mali ou le Niger. « Cette migration doit être stoppée dans les pays d’origine. La création d’emplois les aidera à ne pas vouloir partir », a considéré M. Boukadoum. « Ce sera moins cher que, par exemple, mettre des navires en Méditerranée. La Minusma coûte des milliards par an. Des écoles et des centres de santé doivent être construits. Cela coûte moins cher et permet aux gens de rester là où ils sont », a conclu le ministre des Affaires étrangères. M. B.

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