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Alger Taxe de 30 à 200 % les produits finis importés : L’industrie de la céramique espagnole appréhende un «coup dur»

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Les importations de l’Algérie en céramique espagnole ont baissé d’une manière spectaculaire en 2017, année durant laquelle le gouvernement a imposé des restrictions sur les importations suite à la crise économique. Un revers significatif pour l’industrie de céramiques espagnoles, dû au fait que l’Algérie est un principal marché (123,4 millions d’euros exporté en Algérie en 2016) pour ce pays européen qui exporte 80 % de sa production. En décembre 2017, le gouvernement algérien a fini, suite à des négociations entre les deux pays, par accorder des licences d’importations provisoires de céramiques espagnoles au profit de 107 importateurs algériens. L’année suivante, l’arrivée à expiration de ces licences d’importation -prévue en ce mois de mai – et des informations sur l’intention du gouvernement d’instaurer de nouvelles mesures dans le commerce extérieur à travers une sur-taxation des produits finis importés ressuscitent les appréhensions. Des taxes de 30 à 200 % sur les « produits de luxe » sont perçues notamment par les espagnols comme de « très mauvaises nouvelles ». L’Association espagnole des industriels de céramique (ASCER) a fait état d’« un coup » dur pour l’industrie de céramique dans la province de Castellion, Est de l’Espagne, où se concentre 60 % de l’industrie de céramique nationale. « De pires résultats seront réalisés si l’Algérie décide de suspendre les importations de céramiques après la fin du mois de mai et mettre fin aux licences temporaires qui avaient permis de maintenir les échanges durant les premiers mois de l’année, a commenté hier le quotidien espagnol El Periódico Mediterráneo citant l’ASCER, De cette manière, les frontières algériennes sont complètement fermés aux céramiques, mettant en péril un marché auquel on a exporté pour 123,4 millions d’euros en 2016 ». L’ASCER s’appuie dans ces constats sur des « sources et des informations fournies par la représentation commerciale d’Espagne en Algérie ». Le projet de loi de finances complémentaires n’est pas encore approuvé par le Conseil des ministres, mais les dernières déclarations du ministre du Commerce lors de sa visite à Bouira ont laissé entendre que l’option d’aller vers des sur-taxations est fort envisageable. Saïd Djellab avait déclaré que : « Nous allons travailler pour décourager l’importation des produits finis existants en Algérie. Il n’y aura pas de produits interdits puisque tous les produits interdits à l’importation auparavant nous allons les verser dans le droit additionnel, c’est-à-dire ils seront découragés par des taxes allant de 30 à 200 % avec l’objectif de protéger et d’encourager la production nationale ». Imposer des taxes élevés pourrait donc dissuader les importateurs algériens et limiter ainsi les quantités exportées, d’où les craintes des producteurs espagnols, souligne la même source. Les craintes de l’ASCER sont beaucoup plus grandes car l’Algérie encourage une industrie locale de céramique en vue d’en réduire la facture des importations, malgré le fait que les producteurs nationaux sont confrontés à un problème de taille : la matière première est importée complètement de l’étranger. Par ailleurs, L’ASCER a fait part des problèmes auxquelles est confrontée la région de Castellion. «Quelque soit le taux de taxation appliqué aux produits castellanais, la réalité est que même la moindre taxation est dans la pratique insurmontable pour arriver à exporter en Algérie», fait savoir l’ASCER. Plusieurs sources dans le secteur de céramique espagnole, rapporte El Periódico Mediterráneo, en sont conscientes et qualifient de « très mauvaise nouvelle » la décision de l’Algérie. Plusieurs hommes d’affaires ont considéré que les dernières mesures prises par l’Algérie sont « contraires au libre échange et nuisent à l’industrie de céramique ». D’autres ont appelé le gouvernement espagnol et l’Union européenne (UE) à « réagir et négocier » avec les autorités algériennes pour dénouer la situation, rapporte le même journal. Cela veut dire le retour des ennuis avec l’UE et les autorités locales. Le Conseil des ministres où notamment la LFC est dans son ordre du jour et que devrait présider le président de la République jeudi dernier a été reporté. Ce projet de loi de finance devrait aussi passer par les deux chambres du Parlement avant qu’il ne soit effectif. Pendant ce temps, les industriels espagnols pressent le pas et redoublent les contacts avec le gouvernement espagnol et l’UE afin de pousser le gouvernement algérien à revoir sa décision sur le commerce extérieur.

Hamid Mecheri

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