Le Secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, arrivé jeudi à Alger, a participé, le lendemain, à la réunion des Conseils économiques et sociaux arabes au niveau ministériel et dont les travaux ont été ouverts sous ses auspices. Pour Aboul Gheit, la Ligue arabe n’aura de résolutions pour surmonter les difficultés auxquelles les pays membres font face dans un environnement immédiat et mondial en bouleversement, que de s’armer d’une action arabe commune. Dans une allocution prononcée à l’ouverture du CESA au niveau de la réunion préparatoire au 31e Sommet arabe, tenue au CIC « Abdelatif Rahal » à Alger, Aboul Gheit a affirmé que « les indicateurs de sécurité alimentaire dans les pays arabes ont reculé de façon inquiétante non seulement à cause de la pandémie et de ses répercussions, mais aussi en raison de plusieurs facteurs et l’accumulation de nombreux problèmes ». Parmi ces problèmes, le SG de la Ligue a évoqué notamment la sécheresse, le recul permanent du quota en eau du citoyen arabe, la croissance démographique et le manque d’investissement agricole. Pour faire face à cette situation, Aboul Gheit a mis en avant l’importance d’aboutir à « une vision globale pour atteindre l’autosuffisance alimentaire escomptée et combler le fossé avec une approche intégrée soutenue par la mobilisation des potentialités arabes ». Le haut diplomate égyptien a également évoqué à ce propos certaines clauses de la réunion du CESA, adoptées hier-même, dont la stratégie arabe pour le développement agricole durable, l’initiative pour l’amélioration de la qualité technologique du blé produit localement et la viabilité des pâturages arabes. Chemin faisant, Aboul Gheit a souligné que la prochaine étape « exige un travail de réflexion et des efforts en faveur du développement selon une approche intégrée permettant de s’attaquer aux questions alimentaire, énergétique et climatique à travers une stratégie axée sur l’interaction entre ces trois domaines ». Concernant les changements climatiques, le DG de la Ligue arabe a rappelé que la COP27 se tiendra cette année à Charm El-Cheikh en Egypte en sus de la suivante, la COP28 aux Emirats arabes unis qui est prévue en 2023. Deux rendez-vous abrités par deux pays arabes qui sont, selon lui, « une occasion pour le monde arabe d’exposer sa vision et ses préoccupations sur le climat, mais aussi concernant les questions interconnectées de la durabilité de la croissance, de la production alimentaire et de l’énergie. » Dans un sens plus large, Aboul Gheit plaide pour une action arabe commune, qui est le seul salut « à même de nous permettre de surmonter les difficultés et de relever les défis ». Car, argumente-t-il, « si nous réussissons à tirer parti du potentiel humain et matériel arabe, à travers la réalisation d’une véritable intégration arabe dans différents domaines et l’amélioration des capacités et du rendement de l’organisation panarabe. » Sur le plan pratique, Aboul Gheit appelle les pays de l’organisation à prêter main forte, politiquement et financièrement, aux institutions et les conseils ministériels de l’action commune. Ceci, de manière « optimale » et au « mieux » des intérêts des peuples arabes.
F. G.
