Un attentat à la voiture piégée, que les autorités afghanes ont attribué aux talibans, a provoqué la mort de 21 personnes et en a blessé plus de 90 vendredi dans l’est de l’Afghanistan. Le président afghan Ashraf Ghani a accusé les talibans d’être responsables de cette attaque. Cet attentat, qui survient au lendemain du début du retrait des soldats de l’Otan, a frappé Pul-e-Alam, la capitale de la province de Logar (est). La voiture piégée a explosé au moment de la rupture quotidienne du jeûne du ramadan. « Vingt-et-une personnes ont été tuées et 91 blessées », a déclaré à la presse le porte-parole du ministère de l’Intérieur Tariq Arian. Un premier bilan faisait état de cinq morts et 60 blessés. Selon le chef du conseil de la province de Logar, Hasibullah Stankizai, l’attentat a pris pour cible une maison d’hôtes où vivaient des dizaines de personnes, dont de nombreux étudiants. « Les toits de plusieurs maisons se sont effondrées et leurs habitants sont coincés sous les débris », a souligné le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Tariq Arian, faisant état d’importants dégâts dans le quartier où a eu lieu l’attentat, y compris dans un hôpital voisin.
Le responsable des services de santé du Logar, Samat Gul, a précisé que de nombreux blessés avaient été transportés à Kaboul pour y être soignés, l’explosion ayant endommagé le principal hôpital de la ville et blessé plusieurs membres du personnel de santé.
Début du retrait de l’Otan
« Une fois de plus, les talibans ont démontré que non seulement ils ne cherchaient pas à apporter une solution pacifique à la crise actuelle, mais qu’ils cherchaient à détruire toute possibilité de paix », a dénoncé le président afghan Ashraf Ghani dans un communiqué. L’attentat n’a pas été revendiqué et les talibans n’ont pas immédiatement réagi aux propos du président Ghani. Après 20 ans de présence en Afghanistan, un pays toujours en proie aux violences, l’Otan a commencé jeudi le retrait des contingents de sa mission sur place.
Les Alliés avaient décidé à la mi-avril de commencer le retrait de leurs contingents d’ici au 1er mai. Le président américain Joe Biden a estimé que l’objectif de la mission avait été « rempli » et a prévu la fin du retrait des troupes américaines pour le 11 septembre, une date symbole, car les Américains et l’Otan sont intervenus contre Al-Qaïda en Afghanistan après les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.
Les pays encore les plus engagés en Afghanistan sont les Etats-Unis (2.500 militaires), l’Allemagne (1.300), l’Italie (895), le Royaume-Uni (750) et la Turquie (600). Ces cinq pays ont déployé 6.000 des 9.592 militaires engagés par 36 Etats membres de l’Otan.
Les talibans multiplient les attaques meurtrières contre des policiers et des militaires afghans depuis l’annonce de la fin de la mission de l’Otan. De nombreux analystes considèrent que le départ des forces de l’Alliance pourrait plonger l’Afghanistan dans une nouvelle guerre civile ou permettre le retour au pouvoir des talibans, qui en avaient été chassés fin 2001.