Les partis de la majorité ont déjà le nez dans les prochaines élections, aussi proches que le sont les législatives, prévues en mai 2017. Dans le traditionnel duel qui oppose le FLN au RND, il convient de dire que le second n’a jamais été aussi à l’affût, devant son adversaire, qui semble traîner la patte en l’absence suspecte de son meneur, Saâdani.
Mais, à présent, les deux formations politiques se tiennent coi, en attendant de plonger dans le bain d’une campagne électorale qui s’annonce d’ores et déjà agitée. Ceci, de par les enjeux qui entourent un tel rendez-vous, aussi bien pour le repositionnement politique que l’ambition des uns et des autres cadres et militants, dont la plupart veulent aspirer à un mandat électoral. Dans cette course avant l’heure, certes, c’est le FLN qui a ouvert le bal de la rentrée politique avec notamment la tenue, le 3 septembre dernier, d’une réunion de son Bureau politique (BP). Mais, la portée politique de la rencontre a été quelque peu amoindrie par l’absence de son secrétaire général, Amar Saâdani. C’est dire combien elle est importante la présence du leader sur le plan symbolique. D’ailleurs, Djamel Ould-Abbès qui a eu à diriger cette réunion a tenté de rattraper la situation, qui va, bien entendu, en défaveur du FLN, en annonçant le retour de l’homme politique tonitruant durant le mois en cours. Un retour du moins très attendu par la scène médiatique dans la mesure où cette «vacance» alimente les rumeurs les plus folles au sujet du puissant patron de l’ex-parti unique. Et pour cause, Saâdani n’a pas pour habitude de faire le muet surtout lorsqu’il s’agit d’invoquer les dossiers lourds ou les questions importantes qui engagent l’avenir du pays. Alors qu’il est attendu pour lancer la reprise de service de son parti, le chef du FLN a finalement délégué ses proches collaborateurs pour assurer la tâche. Son éclipse ne date pas seulement de quelques jours, puisque les rencontres organiques du BP étaient déjà encadrées par Ahmed Boumahdi, en sa qualité d’intérimaire du SG du parti de la majorité. Seulement, ce dernier s’est contenté du statut de mandataire, car, hormis le fait de poursuivre le fonctionnement ordinaire, il n’est pas dans ses prérogatives de s’exprimer des questions sensibles ou d’importance stratégique. C’est le cas de le dire, puisque Boumahdi qui était dans la wilaya de Bouira, samedi dernier, pour l’inauguration du nouveau siège de la Mouhafadha de Lakhdaria, a parlé le «langage législatives» essentiellement. «Les préparatifs en prévision des élections législatives, ainsi que les locales débuteront prochainement», a-t-il indiqué, tout en précisant que, dans cette perspective, des rencontres devront être organisées au niveau local sous la houlette des membres du Comité central (CC).
Quand bien même elle est décisive la stratégie préparatoire des élections, mais, faut-il encore qu’elle soit l’apanage du chef. En effet, la «défection» de Saâdani pourrait jouer des tours à son parti, surtout que cette carence joue en faveur de son rival, le RND. D’ailleurs, le parti d’Ahmed Ouyahia qui a fait son retour sur la scène publique, le 2 septembre dernier, a fait montré sa volonté de se lancer d’emblée dans la compétition électorale. Dans un communiqué rendu public, il a été annoncé l’organisation prochaine dune série de rencontres en trait avec les élections. N’en déplaise à l’ennemi juré qui semble, lui, prolonger ses vacances, certains de ces rendez-vous vont probablement être animés par l’actuel directeur de cabinet de la présidence de la République. Pour ce faire, le Bureau national devra faire appel aux députés des deux chambres parlementaires, à même de les instruire de donner l’importance aux intérêts des électeurs, aussi bien que celle de «soutenir la mise en œuvre du programme du chef de l’État par le gouvernent», a-t-on indiqué. Stratège qu’il est, Ouyahia compte même couper l’herbe sous les pieds de son adversaire du FLN. Mettre en place une structure dédiée à la réflexion en prévision des joutes électorales, à travers l’installation d’un «Organe national consultatif du parti», a révélé le communiqué du RND.
En effet, la formation de Saâdani n’a pas tardé à son tour d’annoncer la mise sur pied d’une structure pour la même mission partisane. Autre moyen sur lequel repose la deuxième force politique, ce qui semble à une stratégie électorale, le lancement d’une formation au profit des cadres et militants du parti, et qui porte sur la communication et l’utilisation de l’Internet et des réseaux sociaux.
Farid Guellil