L’ex-coordinateur du bureau politique du parti FLN, Abderrahmane Belayat, a affirmé, hier, que sa formation politique ne «connait aucune crise ou fissure dans ses rangs».
Contacté par nos soins, Abderrahmane Belayat a estimé que la crise qui secoue son parti n’en est pas une, et qu’il s’agit, selon lui, « de divergence d’avis qui ne mérite pas d’être amplifiée» et de préciser que ce sont «des avis individuels» selon son propos. Il faut rappeler que le parti FLN connait, depuis l’annonce de la feuille de route du chef de l’État le 11 mars dernier, une crise interne, notamment après que des voix se sont élevées refusant un des points contenus dans ladite feuille de route, celui relatif à la tenue de la conférence nationale inclusive, et d’autres ont vite fait d’exprimer leur soutien au mouvement populaire pacifique à travers le pays depuis le 22 février. Quant à ceux qui sont restés «fidèles » au président Bouteflika, représentés par le patron de la direction collégiale, Mouad Bouchareb en l’occurrence, ils réaffirment leur attachement «aux engagements pris» par le chef de l’État, dont, notamment, la tenue de la conférence nationale et la mise en œuvre de «réformes radicales », pour réponde aux revendications de plus de 20 millions d’Algériens lors des cinq derniers vendredis, pour le changement du système politique en place. Interrogés hier, sur les raisons de l’absence sur la scène politico-médiatique de l’ex-secrétaire du parti FLN, Abdelaziz Belkhadem, notre interlocuteur a tenu à préciser que «Belkhadem sait quand il doit parler et quand il ne le doit pas a affirmé l’ex-coordinateur du bureau politique de l’ex-parti unique. Il est à noter que le parti FLN compte organiser avant la fin du mois prochain son congrès extraordinaire, sans préciser de date, même si l’échéancier indiqué coïncide avec la fin, le 28 avril prochain, du mandat du président sortant, Abdelaziz Bouteflika. Si la tenue de ce rendez-vous se précise, dans les jours, voire les semaines à venir, comme l’avance l’ex-parti unique, il est difficile de penser que ses travaux se dérouleront dans des circonstances et ambiance, non houleuse, sur fond de tiraillements et de la crise qui le secoue, sur fond des décantations générés par le mouvement citoyen du peuple depuis le 22 février. Situation politique qui n’a pas été sans impact, et de surcroît pas en faveur du parti, lequel est secoué par des divergences et une fissure interne, loin d’être similaires à celles qu’il a connues ces dernières années. Le conclave en question de l’ex-parti réussira-t-il, s’il venait à se tenir, à rassembler ses rangs? Alors que dans une situation de crise beaucoup moins grave, à laquelle il est confronté, depuis ces dernières semaines, le parti FLN tiendra-t-il son congrès dans une ambiance à l’abri de scènes de tension et des bagarres, comme il en a été question, auparavant ? Par ailleurs, hier, le sociologue Ahmed Raoudjia a fait savoir dans ses déclarations à la presse que les partis, FLN et RND n’ont aucune autonomie de décision, et que ces derniers «ont reçu des injonctions pour soutenir le mouvement populaire» a-t-il expliqué. Poursuivant, le sociologue dira que cette démarche vise un double objectif «redorer leur blason (P/FLN/RND :NDLR) auprès de l’opinion pour mieux se positionner dans le système futur qui sera probablement mis en place», mais aussi, a-t-il poursuivi «pour permettre le recyclage du système à travers eux » a-il-affirmé. Pour le sociologue Ahmed Raoudjia ces deux formations politiques sont en train « d’être utilisées comme cheval de Troie pour sauver ce qui reste encore à sauver du système actuel et préparer le terrain pour l’après-changement » a expliqué Raoudjia.
Sarah Oubraham