Les enquêteurs avaient découvert, dans le domicile du mis en cause pour espionnage au profit des services marocains, 300 clé USB contenant près de 65 Térabits de documents sensibles représentant plus de 11,5 milliards de feuilles A4 et 928 documents portant le sceau « Top Secret ».
Le Maroc est parti pour devenir comme le pestiféré qui fait fuir même ses plus proches. Les frasques de son Makhzen pris la main dans le sac à chacune de ses entourloupes sont aujourd’hui connues de tous et il ne se passe pas un jour sans que les médias du monde en fassent le sujet de leurs Unes. Alors que Rabat n’a pas encore vu la tempête Pegasus s’estomper voilà qu’une nouvelle affaire d’espionnage des services marocains contre un pays européen, membre de l’Union européenne, est révélée au grand jour. Malgré les mises en garde de pays européens, notamment parmi ceux qu’il considère comme ses alliés et ses soutiens dans sa politique de colonisation du Sahara occidental, il continue tête baissée dans sa fuite en avant. Il y a quelques jours, la presse hollandaise a fait état de l’ouverture à Rotterdam du procès d’un ressortissant des Pays-Bas, d’origine marocaine, accusé d’espionnage au profit du Maroc. Ce dernier, Abderrahim el-Manouzi, âgé de 64 ans, employé comme traducteur et analyste dans un service important de lutte contre le terrorisme, soupçonné d’avoir divulgué des informations sensibles au service de contre-espionnage marocain, a été arrêté il y a une année. Lors des perquisitions effectuées dans son domicile, les enquêteurs avaient découvert 300 clé USB, contenant près de 65 Terabits de documents sensibles représentant plus de 11,5 milliards de feuilles A4 et 928 documents portant le sceau « Top Secret ». Lors des auditions par le tribunal de Rotterdam, le représentant du parquet avait affirmé que ces documents allaient être analysés pour évaluer le préjudice causé au pays et à sa sécurité. Plus explicite il indiquera que parmi les documents découverts chez Abderrahim M, figure un rapport, établi en 2021, par les services de renseignements hollandais sur les activités des agents des services d’espionnage marocains. » La divulgation des informations contenues dans ce rapport pourrait nuire aux interrogations stratégiques du pays « , a-t-il souligné. Le représentant du parquet a par ailleurs révélé que les contacts de Abderrahim M. qui encourt une peine de quinze ans de prison, avec les services d’espionnage marocains remontent à 1995. « Il était constamment en contact avec le directeur du contre-espionnage marocain qui organisait ses déplacements et ses séjours au Maroc », a-t-il indiqué. Il faut préciser dans ce cadre que l’arrêt de renvoi de Abderrahim M., devant le tribunal mentionne l’accusation d’intelligence avec un pays étranger ( le Maroc ndlr), espionnage et divulgation de renseignements pouvant nuire à la sécurité du pays (Hollande ndlr), des charges qui pourraient lui valoir une peine de quinze ans de prison selon le Code pénal des Pays-Bas.
Il faut savoir que les services marocains sont cités dans plusieurs affaires à travers le monde, notamment en Europe. Au mois de septembre dernier la justice allemande (tribunal de Düsseldorf) avait condamné un Marocain dans une affaire d’espionnage de partisans du « Hirak du Rif » qu’a connu le nord du Maroc entre 2016 et 2017. Ce dernier, âgé de 36 ans, a été condamné à un an et neuf mois de prison avec sursis dans une affaire d’espionnage en Allemagne de partisans du « Hirak du Rif », en plus d’une amende de 4 300 euros. Le parquet fédéral avait souligné que cet espion arrêté le 14 novembre 2022 à Cologne (ouest du pays), par des agents de l’Office fédéral de lutte contre la criminalité, effectuait des activités d’espionnage pour le compte des services de renseignement marocains. Il ciblait notamment un groupe de militants du Rif, en contrepartie de titres de voyage sur des vols spéciaux.
Le Maroc qui n’a pas encore terminé avec l’affaire du Maroc-gate et du logiciel espion Pegasus traîne depuis des années une foule de casseroles. Il faut rappeler dans ce cadre, que dans le cadre du scandale Maroc-gate, son ancien représentant à l’UE et actuellement ambassadeur en Pologne ainsi que le directeur de ses services de renseignements et plusieurs autres employés de ses ambassades en France, en Espagne et en Italie dont sous le coup de mandats d’arrêt internationaux délivrés par la justice de ces pays.
Slimane B.