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Abdelhakim Hadjou, DG  de Trust Assurances au « Courrier d’Algérie » : « Il a fallu du temps pour voir la finance islamique s’installer en Algérie !»

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Rencontré, hier à l’occasion de l’ouverture du symposium sur l’assurance et la finance islamique, le directeur général de Trust Assurances Algérie, a affirmé que la finance islamique est corrélée positivement avec la croissance économique,  tout en évoquant l’importance de diversifier les modes et les mécanismes de cette finance en Algérie.

Le Courrier D’Algérie : On remarque que la finance islamique s’installe aujourd’hui en Algérie, quel est votre constat par rapport à cela ?
Abdelhakim Hadjou : Effectivement, la finance islamique en Algérie s’installe depuis peu de temps. il y a, quand même, quelques années déjà quand on a commencé à avoir de la  finance islamique… aussi, il y avait  les premières banques qui se sont installées en Algérie  comme par exemple  «Al Baraka Bank», ……mais aussi  j’espère que ce processus d’installation ne sera pas «un effet de mode» mais plutôt sera un effet de complémentarité avec le système de financement conventionnel afin d’ aider l’économie algérienne  à absorber plus d’épargne et  à donner plus de possibilité de financement au citoyen en lui laissant le libre choix de choisir les produits qu’on lui propose. Effectivement, la finance islamique est, aujourd’hui,  une belle alternative pour le marché algérien.  Faut-il savoir aussi que nous avons  mis beaucoup de temps pour voir la finance islamique s’installer  en Algérie car nos  voisins  tunisiens et marocains ont déjà  promulgué une réglementation spécifique pour cela. Alors qu’en Algérie, on devait  être les premiers à s’installer depuis longtemps …. Il faut savoir également quand on parle de la finance islamique, on parle aussi de l’assurance qui est un moyen très important  dans la finance islamique puisque aujourd’hui l’assureur est considéré comme l’un des meilleurs agents qui draine l’épargne,  non seulement à moyen mais aussi à long terme.  Donc l’assurance est très importante pour l’économie financière, du fait qu’on parle aussi  de «Takaful» ou «l’assurance islamique» …. Un moyen  qui permettra aux clients de choisir entre les produits traditionnels et  les produits d’assurance islamique. Cela va permettre aussi de créer une complémentarité qui va aider à augmenter le taux de la pénétration de l’assurance dans l’économie.  Comme il  aidera, certainement, à l’augmentation du taux de bancarisation de l’économie.

Quels sont les produits bancaires nécessaires au financement islamique  ?
Il existe dans les banques deux volets ; il y a des produits dédiés au financement et des produits dédiés aux participations avec  «Moucharaka», ce sont des produits de commerce. Donc  les banques ont des produits qui sont techniquement similaires aux produits traditionnels mais dont le montage est différent puisque ce montage doit obéir à la «Chariâ islamique»  que ce soit en terme de rédaction de contrats, en terme de participation dans le bénéfice ou de perte entre les opérateurs, c’est aussi valable pour l’assurance puisque  les produits que les assureurs proposent en terme de Takaful, ce sont des produits qui obéissent à des règles «chariâtiques»  qui évitent en premier l’«intérêt»  dans toutes les transactions commerciales.

Il existe aussi des «Sukuk »  pour diversifier les sources de financement islamique……
Les «sukuk»  sont,  en fait, l’emprunt obligataire islamique. Il existe différents types de «sukuk»  parmi ces derniers, les  «sukuk  souverains» . La seule différence  entre les «sukuk»  et l’emprunt obligataire c’est que  le «sukuk»  est  adossé à un actif, donc  il faut qu’il y ait un actif derrière.  Plus que cela,  il faut qu’il soit rentable,  énumérable pour  que le client quand il achète le titre de «sukuk»,  il se verra rétribuer à un revenu variable qui est lié aux opérations, plutôt de profits dégagés par l’investissement plus tard.

Quelle est la contribution de la Zakat dans le financement islamique ?
La Zakat est un système de financement  extraordinaire.  un système complémentaire très puissant dans l’économie islamique et malheureusement, les pays musulmans  ne le pratiquent pas. Ce système de financement peut drainer aussi de l’épargne et qui transforme un nécessiteux vers un futur «Mouzaki». si on pratique cette «Zakat»  on peut,  vraiment sortir de la crise. Donc, il est impératif de  promulguer la Zakat  qui permettra au pays  de dégager des sources de financement considérables.

Est-ce qu’il existe des compétences et de la main-d’œuvre dans le financement islamique ?
Sur ce point, j’insiste sur la formation dans ce domaine, il faut que la formation commence au niveau des guichets, il faut bien former ceux qui vendent les produits islamiques. Il faut aussi former les gens qui conçoivent ces produits et sans oublier  la formation du  conseil d’administration et le «Shariâ Board».

Est-ce qu’on pourrait avoir prochainement des guichets islamiques au niveau de nos banques ?
Ce que nous exigeons,  en tant que  professionnels, c’est d’abord  la mise  en place d’une bonne réglementation à savoir la mise en place des lois cadres et des  textes d’applications pour réglementer ou réguler les opérations pour permettre aux compagnies  d’assurances islamiques et aux banques islamiques  de fonctionner dans les règles. Une fois que la réglementation  existe  et est mise en place, il y aura certainement  la création des banques islamiques et la mise en place des guichets  dans les agences qui existent maintenant.

Comment voyez-vous  le système de financement islamique dans les pays non musulmans ?
Certains pays européens  sont entrain de développer des marchés des réglementations dans ce domaine.

Londres veut se positionner comme la première place mondiale dans le domaine de la finance islamique ?
Elle est positionnée déjà, depuis longtemps.  elle a mis en place aussi une réglementation pour attirer aussi des capitaux étrangers .

On remarque que le marché européen est très ambitieux, que pensez-vous ?
Oui, ce marché est très ambitieux.  de  même des responsables à haut niveau  de ces pays  savent bien que la finance islamique  est une nécessité et une obligation pour eux pour s’y mettre et s’adapter et développer leur  économie.
Mehdi Isikioune

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