La presse espagnole s’intéresse de plus près à ce qui se dit à Alger depuis que Madrid a pris l’abrupte décision de s’aligner sur la position marocaine contre le droit du peuple sahraoui à l’indépendance. Dans la foulée, le journal espagnol La Vanguardia a fait appel à Abdelaziz Rahabi, diplomate et ancien ambassadeur d’Algérie en Espagne (1994-1998) pour s’en enquérir. C’est surtout les conséquences de ce revirement sur le dossier sahraoui sur les relations avec l’Algérie qui inquiète la partie espagnole. « Pour nous, plus qu’un virage, c’est une pause », répond Rahabi, précisant que la décision espagnole « aura une influence permanente et qualitative sur les relations entre l’Algérie et l’Espagne, jusqu’alors marquées par la confiance et la considération mutuelle ». Pour le média espagnol, l’ancien ministre algérien n’a pas hésité à qualifier les relations entre les deux pays de « crise la plus grave depuis les accords de Madrid de 1975 », notamment lorsque l’Espagne avait négocié sa sortie du Sahara occidental avec le Maroc et la Mauritanie. Plus loin, Rahabi trouve « inconcevable » le fait de dire que la diplomatie espagnole « a informé l’Algérie » sur ce revirement. « L’Algérie l’a appris à travers le communiqué du palais royal marocain. Dire qu’elle a été informée signifierait qu’elle s’est engagée dans une opération triangulaire contre les intérêts des Sahraouis. Je trouve cela inacceptable. », dénonce le diplomate algérien.
F. G.