Depuis le début du mois d’août, le pain se fait de plus en plus rare sur les étals des boulangeries. Pour raison de congé annuel, les boutiques sont nombreuses à baisser rideaux à Alger. Un état de fait qui risque de provoquer, dans les jours à venir, une pénurie, dont les prémices font craindre aux consommateurs une crise.
«Pour avoir une baguette de pain, vous devez attendre plus d’une demi-heure voire plus», affirme une dame, rencontrée hier à Alger, révélant, toutefois que : «La plupart des boulangeries sont fermées».
Un autre riverain, interrogé nous confie, également que : «c’est grave, même pas une baguette de pain n’est assurée pendant l’été, tous les boulangers sont en congés annuels», se lamente-t-il encore. Et de nous répondre, ensuite après un long silence : «La baguette de pain devient rare et difficile à trouver en ce mois d’août». Le même opinion a été partagée par un vieil homme, rencontré à l’entrée d’une boulangerie à «Beni-Messous» à « Alger», ce dernier nous fera savoir, à cette occasion que cette rareté du pain est constatée dans plusieurs quartiers de la capitale: «La fermeture de ces boulangeries sans raisons bien déterminées à provoqué en effet de sérieuses perturbations dans l’approvisionnement de cette matière», a-t-il poursuivi et après avoir insisté, il ajoute : «En tout les cas, nous à la maison, toujours pour la congélation de ce pain et le faire sortir une demi-heure avant le repas, et vous savez que la congélation est un excellent moyen pour la conservation du pain».
Khalti Aïcha, quant-à elle témoigne que : «Moi, par contre, je prépare des galettes de semoule très agréables à manger». Rencontré, hier à la Rue «Didouche Mourad» à Alger, Ami Ali, un fonctionnaire dans une entreprise spécialisée dans la fabrication de matériaux de construction, signale que la crise du pain a commencé à se faire ressentir depuis la fin de juillet, soulignant d’autre part que cette pénurie est due à un manque d’organisation des départs en congé des boulangers : « À mon avis, l’absence aussi de l’organisation et de la planification cause cette anarchie», a-t-il dit. À la proximité des marchés, certains vendeurs à la sauvette profitent de l’occasion pour écouler leurs pains : «Ces derniers proposent du pain à 25 DA »nous confie également un habitant rencontré à Baba Hassen qui ajoute que : «Cette pénurie du pain est due cependant à l’absence de sanctions à l’égard des boulangers qui ferment leurs boutiques et ne respectent pas le planning». De même, certains citoyens interrogés sur les lieux, craignent aussi le prolongement de cette pénurie jusqu’au jour de l’Aïd El-Adha : «Moi personnellement, je dois acheter une grande quantité de pain avant l’Aïd comme beaucoup le font», affirme, Musptapha, un père de famille. Avant d’ajouter : «je sais que l’Aïd est une journée différente et la plupart des boulangers ont tendance à fermer leurs boutiques».
De son côté, Adlène un jeune commerçant affirme que les boulangers doivent être soumis à l’obligation d’assurer la permanence pendant les deux jours de la fête de l’Aïd : «Donc, il faut qu’il y’ait un programme qui impose les permanences aux boulangers pour répondre aux besoins des citoyens en cet aliment», a-t-il tenu à souligner encore.
Mehdi. M.
YOUCEF GUELFAT, PDT DE LA FÉDÉRATION DES BOULANGERS, AU COURRIER D’ALGÉRIE :
«La direction du Commerce doit imposer un programme de permanence»
Contacté hier à propos de la fermeture de plusieurs boulangeries, sous prétexte des vacances de l’été, le président de la Fédération des boulangers, relevant de l’UGCAA, Youcef Guelfat a évoqué la nécessité d’établir un programme de congés annuels des boulangers. Un programme, précise-t-il, qui doit être établi par la direction du commerce.
S’agissant des boulangers qui assureront la permanence pendant l’Aïd, le même responsable a mis, également en avant l’importance d’établir une liste des boulangers devant assurer cette permanence dans le but de garantir un approvisionnement ininterrompu en pain aux consommateurs algériens.
M. M.
