Un programme riche et varié, axé sur l’interactivité et la participation, a été concocté pour la 15ème édition du festival Raconte-Arts, dont le coup d’envoi a été donné jeudi au village Tiferdoud (70 km au Sud-est de Tizi-Ouzou). Expositions, ateliers d’initiation, rencontres, ventes-dédicaces, conférences, débats, chants, musique et plusieurs autres activités pédagogiques sont au rendez-vous de ce cette manifestation festive qui s’étalera jusqu’au 26 juillet en cours. Comme à chaque édition, le Festival transforme en galerie à ciel ouvert le village accueillant et cette édition ne dérogera pas à la règle. Arts plastiques et photographies seront à l’honneur tout au long de la manifestation avec l’organisation d’un grand nombre d’expositions. Les «racontaristes» auront, également, l’occasion de découvrir les peintures de Amirouche Oumaziz, Sara Benadrouche, Karim Sadaoui, Fatiha Baitsa et en avant première nationale, l’exposition collective «Identités en tout genre», qui, à travers une soixantaine d’œuvre (peinture, sculpture, vidéo, photo, installations et performances), s’interroge sur les identités, les individualités transgressives et contre les discriminations. Issue d’une résidence organisée par l’ONG CISP et encadrée par Karim-Nazim Tidafi et Naili Arslan, cette exposition présentera les œuvres de onze jeunes artistes venus de tout le pays, dont Said Ayoub Cheurfa (Annaba), Lyes Kharbaoui (Souk Ahras), Manel Drareni et Louiza Belamri (Alger), Mounia Gadouchi (Constantine), Halim Stambouli et Haythem Ameur (Mostaganem), Merine Hadj Abderrahmane, Mouad Tia et Mustapha Achem (Sidi Bel-Abbès).
L’artiste Hocine Boukella (Sidi Bémol) sera aussi de la partie avec son exposition de caricatures intitulée «No comment», qui sera aux côtés de Karim Nazim Tidafi, avec «Le monde de Foulla» et Julien Cordier avec sa technique de «Street art-collage». Un mini marché de la production artisanale sera, également, organisé et permettra de découvrir des produits locaux et autres produits artisanaux. Il se partagera les ruelles du village avec des ateliers d’initiation à diverses disciplines artistiques, culturelles ou sociétales, destinées aux enfants comme aux adultes, qui seront animées, tous les jours de 10h00 à 12h00, par des artistes venus de partout. Tout au long de la durée de la manifestation, entre 10h00 et 13h00, la parole sera donnée aux auteurs et éditeurs, au niveau de l’ancienne école primaire du village, pour présenter leurs dernières œuvres ou éditions et débattre avec le public. Une panoplie d’auteurs a été invitée pour l’occasion dont Chawki Amari, Leila Aslaoui, Kheiredine Mourad Boudia, Dominique Devigne, Daho Djerbal, Akram El Kebir, Sarah Haider, Hnifa Hamouche, Lynda Koudache, Lazhari Labter, Arezki Metref, Mohamed Mebtoul, Amel Mehdi, Hadjira Oubachir, Nadjib Stambouli, Karim Younes et Amine Zaoui. Côté édition, plusieurs maisons d’édition seront, également, de la partie à l’image d’Apic, Anep, Barzakh, Casbah, Dalimen, El Ibriz, Koukou, Routnahcom et Tira. Deux tables rondes seront organisées, dont l’une portera sur «La femme, un combat éternel pour l’amour et la liberté» animée par Samira Bendris avec la participation de Farida Safiddine et Lazhari Labter, et une autre sur «La question berbère aujourd’hui» qui sera animée par Arezki Metref avec la participation de personnalités de la culture.
Cinéma, théâtre, poésie et musique en OFF
Véritable «marque de fabrique» de ce festival, le OFF offre une multitude d’activités créatives concoctées par des artistes et programmées au fur et à mesure du déroulement du festival. Il fait appel à tous les genres artistiques et privilégie la spontanéité créative et les échanges interculturels. Plusieurs activités théâtrales sont prévues dans ce cadre avec, notamment, la troupe Igerawliwen (théâtre de rue), la troupe Smail Habbar qui présentera «Tawrent n tiherci» (La poudre d’intelligence) et du théâtre pour enfants avec la troupe Cerebro, sans oublier le théâtre d’ombre de Missoum Said et Yahiaoui Aouis Amine. Côté cinéma, des projections seront organisées dans le cadre du cinéma de proximité chez l’habitant ou dans les lieux de vie du village, avec notamment, la projection de «Briska» un film de la tunisienne Nadia Rais, «Jusqu’à la fin des temps» de Yasmine Chouikh et «Décharge interdite» de Tahar Yami. La poésie et les contes individuels et collectifs rempliront les ruelles et allées, les fontaines et divers endroits du village. Parmi eux notamment un conte musical de Phillipe Gilet et Chloé-Mélie Mazzani. La musique en toile de fond accompagnera les «racontaristes» tout au long du Festival aux rythmes des Karkabou de l’association Imekres de Ghardaia, des Gnawa de Blida, du Chaâbi de la troupe de la maison de jeunes de Mekla, de la musique afro-caribéenne apportée par Alice Raulo, des arrangements afro-espagnols offerts par le groupe Palabras et des jeunes artistes de Tunisie et plein d’autres surprises.
L’environnement ne sera pas en reste lors de ce festival qui verra l’organisation d’une parade musicale de sensibilisation pour la sauvegarde de l’environnement initiée par le chanteur kabyle Zayen, qui se déroulera dans les rues du village. Nouveauté de cette édition, la journée du dimanche 22 juillet sera consacrée aux activités artistiques présentées par les villageois eux-mêmes, qui sera clôturée par une déambulation nocturne aux bougies dans les ruelles du village. Et pour surplomber le tout et donner aux hôtes du plus haut village de la wilaya de Tizi-Ouzou (1197 mètres d’altitude) balayé «de vents hurlants», la Fédération algérienne de parapente propose aux plus téméraires des «racontaristes» des baptêmes de l’air.