La situation de blocage dans laquelle se trouve le projet de l’usine Peugeot-Algérie, prévu à Oued Tlelat dans la wilaya d’Oran, semble contraindre le constructeur français à sortir publiquement pour relancer le dossier.
Ainsi, au cours d’un point de presse qu’il a animé, samedi soir à Alger, le directeur du groupe PSA pour la zone Afrique et Moyen-Orient, Jean-Christophe Quemard, revient sur la polémique, défend la procédure entreprise par la société et s’en remet aux autorités algériennes dont il attend un geste de dénouement. D’abord, ce responsable s’est senti interpellé par la polémique suscitée au sujet de la procédure d’octroi de l’assiette foncière destinée à la réalisation de l’usine Peugeot. À ce titre, il affirme que «le terrain destiné au projet PSA a été affecté de façon réglementaire», renvoyant de ses propos à la décision des autorités d’Oran. Au moment en effet où tout semblait marcher pour le projet, une polémique a pris naissance, fin avril dernier, et a fait effet de boule de neige. À l’origine, l’un des propriétaires de l’assiette foncière devant accueillir l’usine Peugeot, s’exprimant dans une vidéo depuis El Hamoul, a refusé de céder sa parcelle de terrain et a fait appel à la préservation des terres à vocation agricole. D’autre part, on rapporte par-ci, par-là que la majorité des autres expropriés se sont dits «favorables» à l’implantation de ce projet. Sur ce, Jean-Christophe Quemard tente de minimiser l’impact de la polémique puisqu’elle «est le résultat d’une personne alors que 18 agriculteurs ont accepté les conditions d’indemnisation». Sur un autre niveau, par contre, le responsable de PSA accuse, sans citer, des parties qui seraient derrière le blocage du projet, et lesquelles «ont intérêt à ce que les choses ne se passent pas bien». Dès lors, Quemard s’est posé la question pour savoir ce qui n’a pas marché, ou mieux, décelé ce qui bloque le coup d’envoi des travaux de réalisation de l’usine. Sachant que le démarrage était prévu au mois d’avril dernier. Mais, en dépit de cette situation de blocage, il se dit que PSA «est déterminée» à faire aboutir le projet, fruit d’un partenariat algéro-français sur la base de la règle d’investissement 51/49. À plus forte raison que les autorités algériennes, à leur tête le gouvernement et son ministère de l’Industrie, «soutiennent» le projet, estime le même responsable. «J’ai confiance totale que le ministère de l’industrie et le gouvernement vont finir par dénouer cette situation parce qu’elle est un peu étonnante», a déclaré le directeur de PSA pour la région MENA comme pour s’en remettre à la volonté des autorités algériennes pour régler le problème. Il est à rappeler que le protocole d’accord inhérent à ce projet, à travers la création de la société Peugeot Citroën Production Algérie (PCPA), a été signé en novembre dernier entre les deux parties pour un investissement de l’ordre de 100 millions d’euros.
Farid Guellil