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Aïd El-Fitr à l’ancienne ville de la Casbah d’Alger : Entre hier et aujourd’hui

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L’Aïd el-Fitr jouit d’une grande place au sein de la population de l’ancienne ville de la Casbah, telle une grande joie notamment avec les préparations marquées par des changements au fil des années. Les anciens habitants de la Casbah qualifient l’Aïd El Fitr de « grand festival » à préparer tant sur le plan matériel que moral en parallèle avec le mois sacré et gardent des images ancestrales ancrées dans l’ancien tissu urbanistique, selon l’avis de ceux rencontrés par l’APS lors d’une tournée sur le terrain à la Casbah à la veille de l’Aïd El Fitr. C’est ainsi que la Casbah a préservé son « rythme » quotidien même durant le mois sacré d’autant que sa population ne se lasse pas de faire des vas-et-viens en se rendant à la place des martyrs pour faire leurs courses dans le marché de proximité ou Bab Jdid vers les hauteurs d’Alger. Ami Lounès a expliqué ce « rythme » calme par le fait que la Casbah « ne fait plus l’objet d’activité commerciale comme elle était auparavant », ce qui poussent sa population et son entourage à se rendre à des lieux ouverts qui disposent des besoins quotidiens en produits alimentaires (pain, fruits et légumes). Une autre résidente de la Casbah a estimé que le « calme » qui règne dans l’ancienne cité se veut être « une opportunité pour vivre plus à l’aise loin du bruit et du brouhaha du centre de la ville moderne », soulignant que la majorité des algérois ont l’habitude durant les dernières années de passer leurs journées ramadanesques dans les marchés populaires de Bab El Oued et « Djamaâ Lihoud ».
Notre interlocutrice reconnaît que les préparations pour l’Aïd El Fitr de cette année « ne se diffèrent pas des précédentes » où les familles se vaquent à acheter les vêtements pour les enfants et préparer les gâteaux, sans toutefois exclure le recours de certaines dames à faire des gâteaux en dehors de leurs maisons chez des amatrices de ce métier ou à acheter directement auprès des locaux commerciaux. En se faufilant dans les ruelles de la Casbah, l’odeur des Cherbet et Kalb El Louz s’exhale de tous les coins en l’absence de celle des gâteaux. El Hadj Korchi Hocine, vice-président de la « Fondation Casbah », considère, quant à lui, que l’ambiance de la Casbah a changé « radicalement », affirmant qu’en son temps, l’atmosphère de l’Aïd El Fitr était « associé au mois de Ramadhan dès son début jusqu’à la fin », et que toute la population, hommes et femmes « se préparent corps et âme » à cet occasion où tout un chacun contribue aux moindres détails. Evoquant ses souvenirs, El Hadj Korchi a fait savoir que l’odeur du Ramadhan était aperçue tôt soit dès l’avènement du mois de Radjab puis Chaâbane. Les adultes aiment cette occasion en faveur de leurs enfants avec qui, ils prennent part aux préparations, notamment ce qu’ils appellent « Telsas » où peindre les murs externes des maisons avec la chaux ou acheter les épices auprès des magasins sis à la rue Rabah Riyah (ex Porte Neuve), rue Bouzina ainsi qu’à la rue Bourehla. Connues pour « leur sens d’organisation », les femmes de la Casbah » étaient « économes par excellence » aussi bien en ce qui concerne l’alimentation qu’en ce qui concerne les trois sources d’énergie qu’utilisaient les ménages algériens à l’époque (les années cinquante) que sont le charbon, le bois et le gaz, nous confie El Hadj. L’intervenant, qui a relevé « un excès » des gâteaux préparés pour l’Aïd El Fitr, précise que les femmes de la Casbah se contentaient de préparer des gâteaux secs, à l’instar de « Halwat Tabaa » ou à base de miel tels que « El Makrout » et « Essamsa » outre « Khobz Eddar », « Lemsemen », « Lekhefaf » et « El Kesra ».
À la basse Casbah, les femmes font leurs achats pour préparer leurs gâteaux sans oublier les boites en carton et les boites en aluminium pour les échanger les gâteaux entre familles et voisins, une nouvelle mode qui s’est installée**. Mme Dalila, qui appuie cette mode d’échange de gâteaux, estime que cela ne veut pas dire renoncer aux traditions de nos grands-mères. « De cette façon, les familles ne se sentent pas dans l’obligation de rendre l’assiette », estime sa sœur Zhour (50 ans). Certaines maîtresses de maisons restent attachées à leurs traditions et veillent à présenter des assiettes en verre, lance Hadj Korchi qui dit que « cette assiette de gâteaux, qui fait partie du décor même de l’Aïd, était couverte par une serviette de table bien nouée ».
Au premier jour de l’Aïd, les ruelles se remplissent de bambins parés de leurs vêtements flambant neufs. Après la prière de l’Aïd, les hommes se regroupent dans les patios pour échanger les vœux de l’Aïd. La matinée est consacrée à la visite des cimetières pour se recueillir à la mémoire des proches avant de rendre visite à leurs proches.

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